Des mesures d’austérité pour la faune
La biodiversité subit de nombreuses pressions. D’ailleurs, la liste des espèces menacées et vulnérables du Québec est passée de 450 espèces en 1993 à plus de 600 aujourd’hui (dont 115 espèces fauniques). Le rapport Planète Vivante 2014 du Fonds mondial pour la nature (WWF) paru dernièrement constatait également cette situation alarmante avec une chute des populations fauniques de plus de 50 % en seulement 40 ans. « Dans ce contexte critique, la suspension des travaux des équipes de rétablissement est un non-sens. De plus, avec moins d’une quinzaine d’équipes de rétablissement actives sur les espèces fauniques menacées ou vulnérables, totalisant un budget de fonctionnement de 140 000 $, l’économie budgétaire de cette mesure est plus que discutable », poursuit Christian Simard.
La crédibilité du Québec en péril
Le gouvernement du Québec a la responsabilité de protéger les espèces fauniques et floristiques désignées en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. La mise en place des équipes de rétablissement est d’ailleurs prévue dans cette loi. Ainsi, en suspendant les travaux de ces équipes, la crédibilité du Québec est entachée. « En ce qui concerne le caribou forestier, l’équipe de rétablissement a produit un plan rendu public en juillet 2013. Depuis, nous attendons que le gouvernement se prononce sur les mesures qu’il prendra pour rétablir cette espèce.
Ainsi, la suspension des activités de l’équipe de rétablissement sur le caribou forestier à une étape aussi critique de la mise en oeuvre de son plan de rétablissement nous apparaît comme une décision irresponsable », mentionne Louis Bélanger, vice-président de l’équipe de rétablissement du caribou forestier au Québec et responsable de la commission Forêt de Nature Québec.
« À l’heure où le gouvernement et l’industrie veulent promouvoir la foresterie québécoise sur la scène internationale, cette décision arbitraire envoie une mauvaise image et un mauvais signal. Ces coupures budgétaires risquent finalement de coûter cher… », conclut Christian Simard.