Édition du 9 avril 2024

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Québec

Revue de presse

Réactions au budget Leitao

Voici une compilation des réactions au budget Leitao déposé aujourd’hui. Les communiqués des organisations syndicales, populaires et de gauche y sont placées selon l’ordre qu’elles sont émis, le plus récent apparaissant en haut de la liste.


Budget du Québec 2017-2018. Le gouvernement est encore sourd aux besoins de la population (TRPOCB)

Montréal, le 28 mars 2017 - La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles est très déçue du budget 2017-2018. Le gouvernement a de nouveau refusé d’injecter les sommes nécessaires pour que les organismes communautaires autonomes puissent réaliser pleinement ce pour quoi la population les a mises sur pieds. Malgré l’annonce d’une maigre hausse de 10 millions de dollars pour les 3000 groupes subventionnés par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC), le gouvernement est loin du compte par rapport aux besoins des groupes.

« Les 10 Millions de dollars annoncés pour cette année doivent être mis en contexte. Pour les 3000 groupes qui reçoivent du financement du PSOC, ce montant ne représente qu’une augmentation moyenne de 3,333$ par groupe. Si la promesse du rehaussement de 80 Millions d’ici 5 ans se concrétise, nous serons encore loin de combler les besoins des groupes qui demandent d’ajouter 355M$ dès cette année. À coup de 10M par année, les groupes devraient attendre 33 années pour obtenir ce dont ils auraient besoin dès maintenant ! », souligne Mercédez Roberge, de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires.

Pourtant, les orientations contenues dans la Politique gouvernementale de prévention en santé permettraient à la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines habitudes de vie, madame Lucie Charlebois, de faire davantage pour amener ses collègues à pleinement reconnaitre la valeur du travail des groupes. « S’il accordait les 355 millions manquants, le financement des groupes ne représenterait toujours que 2,5% du budget du MSSS. Ce n’est pas ça qui ruinerait l’État. » poursuit Mercédez Roberge.

Le budget 2016-2017 n’améliorera pas non plus la situation des groupes qui vivent depuis trop longtemps dans la précarité. Le tiers des groupes œuvrant en santé et services sociaux ne disposeront toujours pas d’une subvention qui leur permette de louer un local et d’embaucher une personne. À peine recevront-ils l’indexation annuelle de leurs subventions qui, si l’on se fie aux documents du Conseil du Trésor, ne sera que de 0,7 %.

De plus, ni le 0,7%, ni les 10 Millions annoncés ne réduiront les iniquités. De grands écarts s’observent toujours dans le financement de groupes très similaires, mais situés dans des régions différentes ou qui ont obtenu leur premier financement à des époques différentes. Par exemple, pour les maisons d’hébergement jeunesse de 9 lits, 148,000$ sépare le groupe le moins subventionné de la valeur moyenne du financement de ce type de ressources (369,000$/an). Ces iniquités sont dénoncées depuis longtemps et le présent budget continue de les ignorer.

Le montant de 355M$ demandé au MSSS est intégré aux revendications de la campagne « Engagez-vous pour le communautaire » regroupant l’ensemble du mouvement de l’action communautaire autonome. La Table et ses membres participent activement à cette campagne qui réclame 475 millions de dollars pour le financement de la mission globale des 4000 organismes d’action communautaire autonome du Québec, l’indexation de leur subvention et des investissements dans les services publics et les programmes sociaux. L’enveloppe du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) et celle des autres programmes de financement touchant le mouvement communautaire ne sont toujours pas à la hauteur des besoins.

Enfin, la Table constate que gouvernement annonce en grande pompe qu’il réinvestit dans la santé et dans l’éducation alors qu’il ne fait que cesser de couper. L’ensemble des choix budgétaires du gouvernement libéral ne permettra pas de répondre aux besoins de la population. Le présent budget ne peut qu’augmenter la grogne populaire.

SOURCE Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB)


Budget 2017-2018 - « Un budget électoral fait sur le dos des patients, des familles et des personnes les plus vulnérables. » (FIQ)

MONTRÉAL, le 28 mars 2017 - « Après des années de compressions qui ont affecté les patients, les familles, le personnel du réseau public de la santé et les personnes les plus vulnérables, les libéraux nous ont présenté une broderie d’illusions. Aujourd’hui, le ministre des Finances a déposé un budget électoral financé sur le dos des familles et des patients. Bien qu’il ait annoncé plus d’argent pour la santé, rien dans ce qu’il nous a présenté aujourd’hui ne permettra de réparer les dégâts des années passées. » C’est en ces termes que les vice-présidentes de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ, Line Larocque et Nancy Bédard, ont réagi aujourd’hui au dépôt du budget 2017-2018 par le ministre des Finances, Carlos J. Leitão.

L’opportunisme électoral avant les services à la population

Le budget 2017-2018 prévoit une croissance des dépenses en santé de 4,2 %. Pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, cette croissance permettra la création de nouveaux services de santé. Pour la FIQ, le ministre a tout faux. Derrière ce pourcentage se cache une tout autre réalité. En effet, le budget destiné aux services à la population n’augmentera que de 3,6 %, alors que le budget dédié au salaire des médecins sera bonifié de 6 %. « Les nombreuses coupures de postes et de services vécues par les professionnelles en soins et la population du Québec ont été dévastatrices. La croissance annoncée ne permettra que de stopper l’hémorragie qui a affaibli notre réseau public de santé depuis les dernières années au nom de l’austérité », a affirmé Line Larocque.

« Malheureusement, il n’y a rien dans ce budget qui permet de s’attaquer à la surcharge de travail et aux heures supplémentaires obligatoires que vivent les professionnelles en soins. Il s’agit pourtant d’un des enjeux les plus importants pour assurer la qualité et la sécurité des soins aux patients », a poursuivi Mme Bédard. « À ce chapitre, la FIQ prône l’instauration de ratios professionnelles en soins/patients. Le gouvernement a encore manqué une belle occasion de corriger ses erreurs », a conclu Nancy Bédard.

SOURCE Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ


Budget Leitao 2017 : Maintien (et aggravation) du manque de services ! (Coalition Solidarité Santé)

MONTRÉAL, le 28 mars 2017 - La Coalition solidarité se désole que le budget déposé aujourd’hui à l’Assemblée nationale par le ministre Leitao maintienne et aggrave encore le manque de ressources dans les services publics, principalement en Santé et Services sociaux (SSS).

Après avoir administré de sévères compressions au réseau public de SSS depuis son élection, dont un milliard de dollars en une seule année, le ministre Leitao a annoncé qu’il va réinvestir 742 M$ en santé, sous les applaudissements nourris des députés de son gouvernement.

« Se rendent-ils compte que pas un de ses budgets n’a maintenu le niveau de services de l’année précédente, et que chaque nouveau budget du ministre a aggravé ce manque de ressources par ses compressions à répétition ? », se questionne Jacques Benoit, coordonnateur de la Coalition. « Et même encore aujourd’hui, l’augmentation de 4,2% ne maintient même pas le niveau de l’an dernier ! », fait-il remarquer.

La Coalition rappelle que Raymond Bachand, un autre ministre libéral des finances sous Jean Charest, avait établi à 5,6% l’augmentation budgétaire nécessaire au maintien des services, et que le Conference Board du Canada a estimé en 2016 la croissance annuelle moyenne des dépenses à 5,2 % pour maintenir la viabilité du système de santé. Ce barème, le ministre Barrette l’a répété sur tous les toits pendant la négociation du financement fédéral de la santé. « Pourtant, le ministre des Finances n’applique aucun de ces taux dans son budget. C’est comme s’il disait à Ottawa que ça lui coûte 5.20$, puis qu’il se retournait vers la population en leur disant : tiens, voilà 4.20$, vous en avez assez, on ne vous en donne pas plus ! », explique M. Benoit.

La Coalition souligne que les baisses d’impôts consenties dans le budget contribueront principalement à baisser les revenus du gouvernement et à poursuivre le cercle vicieux des baisses de revenus-réductions des dépenses. « Le premier ministre Couillard l’a bien dit l’an dernier : son gouvernement va toujours continuer de dépenser moins que ses revenus. S’il dépense moins dans le secteur public de nos services, la population devra utiliser ses petites baisses d’impôts pour se procurer ses services auprès du privé ou via des hausses ou de nouvelles tarifications », ajoute M. Benoit.

Pour Solidarité santé, le ministre a encore une fois manqué une belle occasion de montrer son sérieux quand il se dit préoccupé des finances publiques et de la population. « Il dit avoir mis la maison en ordre, mais il n’a toujours pas touché à une des plus importantes dépenses en Santé : le coût des médicaments ! S’il rendait notre régime d’assurance médicaments 100% public, il pourrait réaliser des économies de un à trois milliards de dollars par année, à terme. Il est là, le remède à ses coupures ! », explose Jacques Benoit. « Ça, ça laisserait plus d’argent dans les poches des citoyennes et des citoyens, sans toucher à leurs services publics ! », dit-il encore.

Pour la Coalition, agir sur cette question, c’est agir au bénéfice de toute la population, au bénéfice des finances publiques et même des entreprises et de leur personnel dont les coûts en assurances collectives privées ne cessent d’augmenter à cause du coût exagéré des médicaments. Solidarité santé signale qu’il y a même une pétition en ligne à ce sujet à Ottawa, pendant que le gouvernement du Québec préfère ignorer la question.

Que M. Leitao répète qu’il est prudent fait sourire Jacques Benoit. « Il est prudent pour ne pas déranger les pharmaceutiques et les assureurs qui empochent ainsi plus de profits ! C’est le public au service du privé, au service des vraies affaires ! », conclut-il.

SOURCE Coalition Solidarité Santé


Le budget Leitão, une vision à courte vue de l’éducation (FNEEQ-CSN)

MONTRÉAL, le 28 mars 2017 - La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) apprécie que le ministre des Finances Carlos Leitão accepte enfin de délier les cordons de sa bourse pour accroître les dépenses du ministère de l’Éducation et de l’enseignement supérieur. La FNEEQ-CSN tient cependant à rappeler que ce n’est pas à la hauteur des sacrifices et des coupes qui ont démoli nos collèges et nos universités.

Au cours des dernières années, le financement en éducation a été charcuté. Tout le monde a subi l’effet des compressions : les enseignantes et les enseignants, les employé-es de soutien et surtout, les étudiantes et les étudiants. Et bien que le ministre Leitão ait déjà annoncé dans le passé du financement supplémentaire pour différents programmes, il appert que la totalité des montants n’a pas été transférée à temps aux établissements d’enseignement.

La FNEEQ-CSN demeure préoccupée par l’approche du gouvernement. Celui-ci se donne aujourd’hui le bon rôle alors qu’il a procédé à des coupes budgétaires injustifiées au cours des dernières années. Il faut noter un changement de cap quant à un financement à la pièce qui mettait en danger la pérennité des établissements particulièrement en région. Il faut cesser d’improviser. Le temps est plutôt à la reconstruction des réseaux collégial et universitaire. C’est un travail colossal auquel il faut s’attaquer dès maintenant », de souligner Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN.

Pour la FNEEQ-CSN le présent budget répond en partie aux attentes légitimes de la population quant à l’importance de l’éducation dans la société québécoise et la nécessité d’un financement qui permet aux établissements de remplir adéquatement leur mission. Elle invite le gouvernement à poursuivre les efforts en ce sens.

À l’initiative de la FNEEQ-CSN, qui a réuni toutes les organisations majeures dans le domaine de l’enseignement supérieur au Québec, des centaines de personnes préoccupées par la situation se réuniront en mai afin de discuter de l’avenir des réseaux collégial et universitaire. Les participantes et participants à ces États généraux de l’enseignement supérieur discuteront de différentes solutions aux problèmes actuels, notamment celui du financement.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN regroupe quelque 35 000 membres dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Pour obtenir davantage d’information sur les États généraux de l’enseignement supérieur qui auront lieu les 18, 19 et 20 mai 2017 à l’Université Laval : http://eges.quebec

SOURCE Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)


Budget Leitão - Un accroissement des dépenses qui ne réparent pas les dégâts de l’austérité (CSN)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - « Les réinvestissements annoncés dans le budget Leitão sont loin de réparer près de trois ans de mesures d’austérité, a réagi le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau. C’est sur le dos du monde qu’ont été obtenues les marges de manœuvre qui permettent au gouvernement d’accroître les dépenses dans ce budget. »

Pour la CSN, le bilan du gouvernement Couillard, depuis son élection, confirme que le véritable objectif du gouvernement n’est pas l’atteinte de l’équilibre budgétaire, puisqu’il a engrangé des surplus de 6 milliards $ (avant le versement au Fonds des générations) à partir de l’année 2015-2016 alors qu’il continuait d’appliquer des mesures d’austérité. « C’est la population et les salariés de l’État qui ont assumé les effets du sous-financement et des coupes budgétaires qui permettent aujourd’hui une hausse des dépenses qui demeurent, pour nous, insuffisantes », a poursuivi le président de la CSN.

« Au rythme où le gouvernement verse des sommes au Fonds des générations, la cible de 45 % de la dette brut par rapport au PIB sera atteinte plus rapidement que prévu en raison des montants supplémentaires remboursés en fin d’année par le gouvernement », a mentionné Jacques Létourneau.

Le gouvernement peut bien se targuer d’accroître les dépenses en santé de 4 % au cours de la prochaine année, les coûts de système auraient commandé une hausse du budget de 4,5 %. En outre, le manque à gagner dans ce secteur au cours des trois dernières années s’est élevé à 3 milliards $, en raison de l’austérité qui a caractérisé les politiques du gouvernement Couillard depuis son élection. Des services à la population dans les centres jeunesse, dans les soins aux aînés, dans les hôpitaux et les autres établissements ont été passés au hachoir et la charge de travail des travailleuses et des travailleurs du réseau n’a cessé de s’alourdir. Le budget actuel ne vient absolument pas corriger les effets des compressions draconiennes passées. »

En outre, le budget pour les établissements de la santé et des services sociaux s’accroîtra de 3,1 %, alors que la part à la rémunération des médecins et au coût des médicaments continueront d’accaparer une part imposante du budget avec des hausses respectives de 5,9 % et de 5,8 %.

L’augmentation budgétaire de 4 % dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur, bien qu’importante, ne couvre pas non plus les effets des coupes depuis 2013-2014. « Les mesures d’austérité ont privé ce réseau de quelque 2,2 milliards $, a estimé le président de la CSN. Le réinvestissement n’est certes pas à la hauteur des coupes qui ont mis à mal nos écoles, nos collèges et nos universités ». D’ailleurs, nous préparons en mai des États généraux de l’enseignement supérieur permettra de faire le point sur la situation dans ce secteur. »

Du côté du soutien aux médias, la CSN salue ce premier geste posé dans ce secteur. La centrale syndicale craint cependant que les mesures annoncées, à la hauteur de 36 millions $ sur 5 ans, ne correspondent aux besoins. « Avec la menace que fait peser le projet de loi 122 sur la presse écrite, qui résulterait en une perte de revenus publicitaires de 50 millions sur 5 ans, nous nous serions attendus à davantage du ministre Leitão. »

À l’égard du développement des régions, la CSN déplore que les sommes prévues soient plus importantes à partir de l’année électorale. Jacques Létourneau : « Avec la destruction des organisations régionales de création d’emplois, il aurait fallu que le budget Leitão permette dès maintenant d’agir en faveur des régions. »

SOURCE CSN


Budget Québec 2017-2018 - Un budget qui ne reconnait pas que l’éducation commence en petite enfance (AQCPE)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - L’Association québécoise des CPE (AQCPE) dénonce que le gouvernement n’octroie que 3,8 % de son budget pour la réussite éducative à la petite enfance. 
« Ce budget est un véritable désaveu des CPE, s’est exclamé Louis Senécal, président-directeur général de l’AQCPE. Le ministre et même le premier ministre ont reconnu publiquement que l’éducation commençait dès la petite enfance et ce budget va à l’encontre de cette reconnaissance, » a ajouté M. Senécal.

Sur un budget total de 3,4 milliards $ sur six ans pour favoriser la réussite éducative, moins de 4 % sont dévolus aux CPE alors que tous les experts et scientifiques reconnaissent qu’on devrait investir prioritairement en petite enfance pour assurer le développement optimal de chaque enfant.

L’AQCPE déplore que malgré cette prévalence de la science en faveur des investissements pour des interventions éducatives auprès des tout-petits, le gouvernement choisisse plutôt d’investir davantage dans le secteur scolaire.

« Compte tenu de la marge de manœuvre dégagée par le gouvernement et des engagements pris en ce sens par le premier ministre, ces choix sont inacceptables, a ajouté Louis Senécal. Alors que 85 % du cerveau d’un enfant se développe avant l’âge de 5 ans, comment le gouvernement peut-il justifier d’investir moins de 4 % de son budget sur la réussite éducative dans les CPE ? »

Taxe famille : pas de répit pour les parents

L’AQCPE dénonce que le gouvernement maintienne le dogme de la taxe famille (contribution additionnelle des parents d’enfants fréquentant des services de garde éducatifs subventionnés), dont les sommes ne sont même pas réinvesties dans la petite enfance et alors qu’il a toutes les marges nécessaires pour annuler cette modulation.

SOURCE Association québécoise des centres de la petite enfance


Budget provincial - Un budget électoraliste, 18 mois avant les élections ! (FAE)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Malgré les annonces tonitruantes faites par le gouvernement québécois au cours des dernières semaines, notamment celles annoncées et réannoncées par le ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, les élèves qui fréquentent les écoles publiques devront se contenter, pour la prochaine année, de 140 M$ supplémentaires. Ces sommes, consenties dans le budget provincial 2017-2018 afin « d’assurer la réussite éducative dès la petite enfance », sont loin d’être suffisantes et satisfaisantes pour combler les besoins actuels et rattraper les compressions des cinq dernières années, selon la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Les sommes annoncées aujourd’hui ne permettent même pas de rétablir la situation qui continue de prévaloir dans les écoles publiques. « Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, est fait fort pour annoncer aujourd’hui des investissements sans rougir de honte, alors qu’il a contribué à asphyxier le réseau des écoles publiques depuis qu’il a été élu. Les compressions atteignent un milliard 300 millions de dollars en cinq ans et il faudrait aujourd’hui se réjouir d’un réinvestissement de 140 millions pour la réussite éducative », déclare Sylvain Mallette, président de la FAE.

Le préscolaire et la première année du primaire : faire fi de la réalité

Le gouvernement dit vouloir embaucher « des ressources enseignantes spécialisées ou professionnelles additionnelles qui agiront en soutien aux interventions pédagogiques de l’enseignant titulaire de la première année du primaire », alors qu’il sait très bien que des commissions scolaires rencontrent des difficultés d’embauche. Uniquement à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), il manque plus de 800 enseignantes et enseignants. Par ailleurs, d’ici l’année 2018-2019, plus de 8 000 enfants de quatre ans issus des milieux défavorisés devaient bénéficier du déploiement de la maternelle à temps plein. Dans les faits, à cause des choix budgétaires et administratifs effectués par le gouvernement, seuls 1 300 enfants profitent actuellement de ce service et les règles qui permettent aux commissions scolaires de déployer plus largement la maternelle pour les enfants de quatre ans ne sont toujours pas connues. De plus, les commissions scolaires reçoivent si tardivement ces informations qu’elles respectent difficilement les délais qui permettent l’ouverture de nouvelles classes. « Le gouvernement sait très bien qu’il existe une pénurie dans plusieurs corps d’emploi et qu’ainsi, de nombreux sièges resteront vides et des services ne pourront être rendus. Sans oublier que le gouvernement ne s’engage pas non plus à financer les coûts d’aménagement pour les nouvelles classes de maternelle et l’achat du matériel périssable et non périssable pour les enfants qui fréquentent ce service éducatif », indique M. Mallette.

Annoncer sans dépenser : le carrousel des sommes promises

« C’est beau annoncer, encore faut-il dépenser les sommes promises », souligne M. Mallette. Celles-ci doivent se concrétiser dans les règles et les mesures budgétaires qui sont acheminées dans les établissements scolaires. Or, au cours des dernières années, plusieurs mesures budgétaires sont transmises beaucoup trop tard dans les milieux et ne sont donc pas dépensées. Les sommes servent alors à éponger des déficits ou sont retournées dans les coffres des commissions scolaires qui les renvoient au Conseil du trésor. Ainsi, malgré les annonces gouvernementales pompeuses, des sommes n’atterrissent pas dans les milieux et ne se concrétisent pas en services directs aux élèves. « Peu sont celles et ceux qui se souviennent des 70 M$ annoncés par l’ancien ministre de l’Éducation, François Blais, en 2016. Beaucoup ignorent que plusieurs commissions scolaires n’ont jamais pu utiliser les sommes promises. Celles-ci ayant été acheminées dans les établissements seulement au printemps 2016, d’importantes sommes inutilisées ont servi à éponger des déficits. Le gouvernement opère ainsi un carrousel dans lequel les besoins des élèves comptent pour bien peu. Des sommes annoncées, mais non dépensées, sont ainsi recyclées dans des annonces politiques l’année suivante », souligne M. Mallette.

Les élèves de la FP et de l’ÉDA : passez votre tour !

Dans son budget 2017-2018, le gouvernement annonce qu’il investira seulement en 2018-2019 pour permettre aux élèves qui fréquentent les centres d’éducation des adultes (ÉDA) et de formation professionnelle (FP) d’avoir accès à certaines ressources. Le gouvernement reconnaît lui-même que ces élèves connaissent des difficultés particulières et qu’il importe de leur offrir de l’aide. « Alors pourquoi annonce-t-il aujourd’hui ce qui ne viendra pas avant un an ? C’est une manœuvre politique qui vise à faire croire que le gouvernement se préoccupe des besoins des élèves adultes. C’est odieux ! », s’indigne le président de la FAE.

Toujours plus d’argent pour les écoles privées

Encore une fois, les 180 écoles privées subventionnées du Québec continueront de voir leur financement croître. Ainsi, ces écoles, qui sélectionnent leurs élèves et qui en éjectent plus de 400 en cours d’année, toucheront près de 494 M$ l’an prochain, une hausse de 3,5 %. « Alors qu’elles mènent une concurrence déloyale à l’endroit des écoles publiques, ces écoles privées déjà grassement subventionnées toucheront près de 17 M$ supplémentaires l’année prochaine seulement. Pourtant, ce sont les écoles publiques qui accueillent tous les élèves et qui doivent répondre aux besoins des élèves en difficulté, et non les écoles privées qui continuent de profiter du regard complaisant du gouvernement », indique M. Mallette.

Le Fonds des générations : une génération sacrifiée

Au 31 mars 2019, le gouvernement Couillard prévoit engranger dans le Fonds de générations près de 17 G$, alors que le réseau des écoles publiques peine à répondre aux besoins, que les enseignantes et enseignants voient leur tâche s’alourdir et que les élèves se font refuser des services et des ressources. « La situation est devenue intenable. Le gouvernement alimente grassement le Fonds des générations, mais il refuse d’assurer la pérennité du financement des écoles publiques. Ce choix, le gouvernement le fait au détriment des écoles publiques. Le gouvernement se livre à une opération électoraliste », conclut M. Mallette.

Profil de l’organisation

La FAE regroupe huit syndicats qui représentent plus de 34 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l’éducation des adultes et le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier, ainsi que les 900 membres de l’Association de personnes retraitées de la FAE (APRFAE).

SOURCE Fédération autonome de l’enseignement (FAE)


Budget 2017-2018 et lutte à la pauvreté - Refaire les mêmes erreurs et espérer un résultat différent (Collectif pour un Québec sans pauvreté)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - « Le budget du Québec est censé être "pour aujourd’hui et pour demain", pour reprendre les termes du ministre des Finances, M. Carlos Leitão. En réalité, en ce qui concerne la lutte à la pauvreté, le budget 2017-2018 remet ce travail à plus tard », de lancer M. Serge Petitclerc, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté.

Même si le budget contient quelques mesures étiquetées « lutte à la pauvreté », ces dernières n’auront qu’un impact négligeable sur les conditions de vie de la plupart des personnes en situation de pauvreté. « Il semble incroyable que nous soyons en pleine année du renouvellement du plan de lutte à la pauvreté, une année charnière qui aurait dû mobiliser le Québec autour d’un projet d’élimination de la pauvreté », d’ajouter M. Petitclerc.

En effet, l’absence de ressources spécifiquement dédiées à l’augmentation du revenu des plus pauvres est surprenante. Il y a seulement quelques jours de cela, le ministre responsable de la lutte à la pauvreté, M. François Blais, confirmait ce que tout le monde savait déjà : les deux premiers plans de lutte à la pauvreté ont été des échecs. Pourquoi ? L’absence d’une augmentation significative du revenu de l’ensemble des personnes ne couvrant pas leurs besoins de base. Pour éviter de n’être qu’un ministre de plus à avoir contribué à ces échecs répétitifs, il se devait d’agir vite et fort. Il semble bien que ce ne soit pas pour 2017-2018.

Les plus pauvres et toutes les personnes qui leur sont solidaires devront encore attendre, parce qu’aucun investissement important, à l’exception notable du logement social, n’a été annoncé aujourd’hui. Le dépôt annoncé du prochain plan de lutte à la pauvreté devra donc se limiter à de vagues promesses, repoussant ainsi les investissements nécessaires à la réalisation du droit à un niveau de vie suffisant à 2018-2019, au plus tôt. Pourtant, près d’une personne sur dix ne couvre pas ses besoins de base au Québec, de façon quasi ininterrompue depuis plus de 10 ans. Si la pauvreté n’est pas qu’un manque de revenu, la pauvreté tourne toujours autour de « l’insuffisance du revenu ». Que contient le budget du Québec pour agir sur cet enjeu central : du vent. Conclusion : le gouvernement laisse 10 % des QuébécoiSEs sans possibilité de couvrir leurs besoins de base pour une autre année.

« En somme, ce budget ne contribue que très peu à la lutte contre la pauvreté. Le courage politique face au nécessaire respect des droits humains est remplacé par une méprisante gestion de la pauvreté, construite autour d’un espoir vain : que "l’effet de ruissellement" amène, comme par magie, une redistribution plus égalitaire de la richesse », de conclure M. Petitclerc.

Cet espoir se nourrit à même notre extraordinaire capacité à occulter le fait que, depuis 40 ans, l’augmentation de la richesse collective ne profite qu’aux plus riches en laissant dans la noirceur et la misère une part importante de la population. Le gouvernement du Québec se prépare à refaire les mêmes erreurs en espérant un résultat différent.

SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté


Budget 2017-2018 en santé et services sociaux, un exercice cynique et démagogique (APTS)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Au cours des dernières années, le gouvernement libéral a saigné à blanc le réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Des services essentiels aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale, entre autres, ont été réduits, voire supprimés, au nom du déficit zéro. Voilà qu’aujourd’hui, on nous annonce des surplus financiers et des baisses d’impôt. « Toute cette souffrance pour en arriver à quelques dollars de plus dans nos poches après des années, s’indigne le vice-président de l’APTS, Stephen Léger. C’est un exercice cynique et démagogique à l’approche des prochaines élections. »

L’augmentation prévue de 4,2 % des dépenses en santé et services sociaux ne permettra pas de compenser pour les ravages engendrés par l’austérité. « Après avoir appliqué la technique de la saignée au réseau, le Dr Barrette se contente d’arrêter l’hémorragie, ajoute le vice-président. Ce n’est pas suffisant. Les plaies causées par les compressions prendront beaucoup de temps à guérir. Ce réinvestissement est insuffisant et indécent, compte tenu des milliards qui ont été enlevés en services pour les Québécois ces dernières années. »

Les principales victimes des compressions sont les femmes. Celles-ci sont doublement touchées : à la fois comme utilisatrices des services et comme travailleuses. « Les professionnels et les techniciens du réseau de la santé et des services sociaux sont en grande majorité des femmes, rappelle Stephen Léger. Ce sont nos travailleuses sociales, nos psychologues, nos éducatrices spécialisées, nos ergothérapeutes, nos technologistes médicales, entre autres, qui doivent composer avec les postes abolis, la réduction des ressources et les non-remplacements de collègues. Tout cela a un coût sur la santé mentale de nos membres. Six sur dix se disent d’ailleurs en détresse psychologique. Rien n’est prévu dans ce budget pour alléger leurs souffrances. »

Pire encore, on maintient le cap sur le financement à l’activité, axé sur la performance à tout prix. « Les professionnels et les techniciens du réseau en ont assez d’en faire plus avec moins, souligne le vice-président. Le financement axé sur le patient augmentera la compétition entre les équipes et entre les établissements et ne fera rien pour réduire les listes d’attente et améliorer l’accès aux services. »

Les réinvestissements en CHSLD sont certes bienvenus. « Toutefois, rien n’est dit sur l’embauche supplémentaire de techniciennes en loisir, de techniciennes en éducation spécialisée, de physiothérapeutes et de nutritionnistes, affirme Stephen Léger. Les CHSLD sont également des milieux de vie, qui se doivent d’offrir des services stimulants. Nous sommes inquiets de voir le peu d’intérêt du ministre pour cet aspect crucial de la mission de ces établissements. »

Le gouvernement place des milliards dans le Fonds des générations alors que ces sommes auraient été mieux utilisées dans le financement des services directs à la population. « Malgré les beaux discours, la santé mentale, les services en jeunesse et la prévention demeurent les parents pauvres du réseau de la santé et des services sociaux. Chaque sou investi permet d’épargner plus tard. Il est temps de prendre ce virage », de conclure le vice-président de l’APTS.

SOURCE Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)


Financement des arts et des lettres : Partie remise ? (Mouvement pour les arts et les lettres)

MONTRÉAL, le 28 mars 2017 - Le Mouvement pour les arts et les lettres constate avec déception que le budget Leitao 2017-2018 présenté aujourd’hui à Québec n’apporte aucune somme nouvelle pour le financement du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ).

« Le besoin de redressement du financement du CALQ est demeuré lettre morte », a réagi, au nom du Mouvement, M. Dominic Trudel, directeur général du Conseil québécois de la musique. Le Mouvement attendait du gouvernement du Québec un geste aussi significatif que celui posé par le premier ministre du Canada l’an dernier, lorsqu’il a procédé, après 10 ans de surplace, à un redressement historique des crédits parlementaires du Conseil des arts du Canada, dont les ressources doubleront sur cinq ans. « Si le gouvernement du Canada a reconnu le retard accumulé depuis une décennie pour l’aide aux créateurs, qui jouent un rôle de plus en plus grand dans l’économie créative, Québec ne l’a pas encore fait », a ajouté M. Trudel.

Le Mouvement demande depuis plusieurs années de porter le budget du CALQ à 135 millions de dollars (109 millions de dollars actuellement) afin de répondre à la demande et de surmonter les effets négatifs de la non-indexation des aides financières accordées par le CALQ.

L’absence de progression des crédits du CALQ créera une situation critique en 2017-2018 puisque l’organisme s’apprête à décider du financement pluriannuel de nombreux organismes admissibles aux programmes de base « Soutien à la mission » et « Soutien à la programmation spécifique ». Au moment de prendre ces décisions, le CALQ ne disposera toujours pas de ressources financières redressées, qui refléteraient le poids nettement accru du secteur culturel dans l’économie du Québec depuis 15 ans.

Comme cela s’est produit à de multiples reprises au cours des dernières années, les mesures nouvelles annoncées par le ministre visent des objectifs spécifiques, mais ne contribuent pas à redresser la situation budgétaire des programmes de base destinés à soutenir la création, la diffusion et la production, qui accumulent les retards. Le dernier redressement date du début des années 2000.

« Il s’agit d’une amère déception alors que le budget du Québec fait un retour marqué aux surplus budgétaires », a terminé M. Trudel, qui dit souhaiter que la révision l’an prochain de la Politique culturelle du Québec donnera finalement lieu au redressement tant attendu.

Plan culturel numérique

Le Mouvement constate que les documents sur les crédits budgétaires laissent apparaître une baisse des crédits du CALQ (-1,0 million de dollars) et de la SODEC (-2,5 millions de dollars) de même qu’une augmentation des crédits du MCCQ pour l’aide aux projets. Ces variations seraient en lien, notamment, avec le Plan culturel numérique ; elles devront faire l’objet de vérifications au cours des prochains jours afin de déterminer s’il s’agit de nouvelles coupes ou de simples mouvements de fonds entre entités.

Musique

Le Mouvement reçoit favorablement des mesures spécifiques destinées à venir en aide au secteur de la musique alors que celui-ci traverse une crise majeure. Ces mesures totalisent 5,0 millions de dollars sur deux ans.

À propos du Mouvement pour les arts et les lettres

Le Mouvement pour les arts et les lettres regroupe cinq organisations nationales et deux conseils régionaux de la culture du secteur des arts et des lettres, qui représentent des milliers d’artistes professionnels, écrivains et travailleurs culturels.

Le Mouvement regroupe les organisations suivantes : Conseil québécois de la musique, Conseil des métiers d’art du Québec, Regroupement québécois de la danse, Regroupement des centres d’artistes autogérés du Québec, En Piste - le regroupement national des arts du cirque, ainsi que deux conseils régionaux de la culture, soit Culture Lanaudière et Culture Saguenay - Lac-Saint-Jean.

SOURCE Mouvement pour les arts et les lettres


Budget 2017-2018 - Le SPGQ note le réinvestissement en éducation, mais dénonce le peu pour développer l’expertise interne

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Le Syndicat de professionnelles et de professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) prend note de la volonté du gouvernement du Québec de réinvestir en éducation à partir des 6 milliards $ de surplus qu’il a dégagés à même les coupes budgétaires des dernières années. Même si la très grande majorité des sommes engagées ne s’appliqueront qu’après 2020, le SPGQ salue néanmoins le geste.

Par contre, le SPGQ dénonce l’absence de mesures concrètes pour lutter contre les paradis fiscaux. « En 2017, on ne peut jouer à l’autruche comme si ce vol organisé et bien documenté n’existe pas. C’est difficile de comprendre pourquoi le gouvernement fait si peu pour rétablir l’équité entre contribuables, tout en se privant de revenus supplémentaires », s’inquiète Richard Perron, président du SPGQ.

Quant au gaspillage de milliards $ engloutis dans le « bordel informatique » du gouvernement, le SPGQ se réjouit de le voir enfin ouvrir des postes à l’interne en informatique. Toutefois, ces efforts sont beaucoup trop modestes pour s’attaquer sérieusement au problème. De plus, « c’est bien de vouloir embaucher du personnel supplémentaire, mais encore faut-il être capable de retenir ces ressources formées à nos frais qui partent pour le secteur privé, faute de salaires concurrentiels », souligne M. Perron. « Les coupes de 6,4 % des effectifs dans la fonction publique, depuis 2014, ont causé des torts difficiles à réparer », ajoute-t-il.

Le SPGQ salue également l’ajout d’un budget spécifique au Protecteur du citoyen afin qu’il puisse protéger les divulgateurs d’actes répréhensibles. « Cependant, avec un budget de 1,5 million $, alors que celui du Bureau de l’inspecteur général de la Ville de Montréal est de 5,5 millions $, c’est nettement insuffisant pour être efficace », dénonce le président du SPGQ.

« Avec 6 milliards $ de surplus, le gouvernement ne peut maintenant plus prétendre qu’il n’a pas les moyens d’investir dans les services publics, et ce, au moins jusqu’aux prochaines élections », ironise M. Perron.

SOURCE Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)


Budget du Québec 2017-2018 - « L’éducation n’est pas véritablement une priorité pour le gouvernement Couillard » - Louise Chabot, présidente de la CSQ

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - « Encore une fois, le gouvernement Couillard tente de nous faire croire que l’éducation est une priorité pour lui. Pourtant, les nouvelles sommes accordées en éducation sont nettement insuffisantes pour réparer les pots cassés », estime Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

L’éducation minimisée

L’augmentation de budget annoncée par le gouvernement est grossièrement gonflée. En fait, elle s’appuie sur une récupération des 134 millions de dollars qui n’ont pas été dépensés l’an dernier. Au net, c’est à peine 170 millions de dollars de plus cette année en éducation.

« Ce n’est rien, pour effacer les 850 millions de compressions des dernières années. Ce n’est rien à comparer avec l’augmentation de 446 millions des versements au Fonds des générations ! », fustige la présidente. Elle ajoute que « l’ajout de quelque 1 500 postes pour venir en aide aux élèves en difficulté au préscolaire et au primaire est une mesure bienvenue. Cela représente un sérieux défi pour que le personnel soit en poste dès septembre prochain ».

La formation de la main-d’œuvre

Le gouvernement libéral a bien senti le consensus des participants au dernier Rendez-vous national sur la main-d’œuvre. Avec l’ajout de 44 millions, il s’engage dans la bonne direction, particulièrement concernant l’ouverture de la formation professionnelle offerte aux étudiantes et étudiants à temps partiel.

L’enseignement supérieur mitigé

Par ailleurs, l’enseignement supérieur ne reçoit que 4,2 % d’augmentation alors qu’encore là, d’énormes coupes ont miné les services aux étudiantes et étudiants, en plus d’obliger plusieurs établissements à faire diverses acrobaties pour répondre à l’obligation d’équilibre budgétaire.

La petite enfance méprisée

La leader syndicale dénonce « le peu d’intérêt pour le secteur de la petite enfance. Non seulement la hausse budgétaire proposée n’est qu’un maigre 0,2 %, mais elle n’accorde guère mieux qu’un faible 0,4 % au ministère de la Famille. On est très loin du compte en termes de priorité gouvernementale ».

La CSQ constate que l’effritement des services publics à la petite enfance se manifeste concrètement. Les transferts des enfants vers les garderies privées viendraient expliquer la diminution de 50 millions de dollars accordés aux services de garde publics en milieu familial.

La santé ne s’est pas améliorée

En santé, ce n’est certes pas les faibles 4,2 % d’augmentation qui permettront de combler les besoins toujours criants dans ce secteur. Les citoyennes et citoyens subissent les compressions sévères effectuées et les effets pervers vécus par les usagers.

Un budget qui laisse sur sa faim

Finalement, la centrale syndicale remarque que les choix ne sont pas aux bons endroits. La décision du gouvernement de rétroagir sur la taxe santé et d’augmenter de 22 % les versements au Fonds des générations n’aide en rien à renflouer les coffres de l’État. C’est un milliard de marges de manœuvre qu’on a détourné des services publics !

« Nous espérions une augmentation de 5 % pour l’ensemble des programmes. Le gouvernement avait les marges de manœuvre nécessaires pour réparer ses dégâts. Il a plutôt choisi d’injecter des sommes de manière extrêmement précaire », conclut Louise Chabot.

SOURCE Centrale des syndicats du Québec


La FTQ commente le budget québécois 2017-2018 - « Un budget à saveur préélectorale qui s’inscrit encore dans une logique d’austérité. » -Daniel Boyer, président de la FTQ

MONTRÉAL, le 28 mars 2017 - La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) est déçue du dernier budget du gouvernement du Québec. « Bien qu’on augmente les dépenses en santé et en éducation, la FTQ rappelle que l’austérité dans laquelle les libéraux ont plongé le Québec a déjà fait d’importants dégâts. Nous comprenons que ce gouvernement est en rattrapage avant les élections, mais il faudra en faire plus pour réparer tout le gâchis des dernières années. Dans les faits, les sommes annoncées sont inférieures à ce qui a été coupé. Il ne faut pas croire qu’on est sorti de la spirale de l’austérité », déclare le président de la FTQ, Daniel Boyer.

La FTQ rappelle que les surplus budgétaires ont été accumulés en coupant dans les services à la population et dans les programmes sociaux. La centrale syndicale déplore également les versements au Fonds des générations qui atteindront 2,5 milliards de dollars en 2017-2018 et près de 4 milliards en 2021-2022. « Tout cet argent serait bien plus utile pour les garderies et les programmes sociaux. C’est maintenant qu’il faut investir dans les générations futures », ajoute le président de la FTQ.

Également, la FTQ est toujours en attente d’une véritable politique industrielle audacieuse et innovante qui tient compte notamment de la lutte contre les changements climatiques. « Québec doit prévoir une transition juste vers une économie plus propre et plus égalitaire tout en tenant compte des besoins des travailleurs et travailleuses ainsi que des communautés », affirme Daniel Boyer.

« Par ailleurs, le gouvernement doit aller chercher de nouveaux revenus auprès des entreprises et des mieux nantis et accentuer la lutte contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal afin de financer adéquatement les programmes sociaux et les services publics. La FTQ s’attend à ce que le gouvernement donne suite au rapport de la commission parlementaire sur les paradis fiscaux », poursuit le président de la FTQ.

Dans le budget, certaines mesures visent l’intégration des femmes au marché du travail et le soutien à l’égalité entre les femmes et les hommes. Toutefois, la FTQ rappelle que l’austérité libérale a principalement touché les femmes et les personnes les plus démunies. « Par exemple, les coupes des dernières années ont fait mal au réseau des CPE. Pour la FTQ, il est important d’investir pour avoir un réseau universel, public et gratuit », souligne le président de la FTQ.

La FTQ voit également d’un œil positif les sommes consacrées à l’innovation, à la recherche et à la formation. Le gouvernement doit associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de ces programmes. Enfin, la FTQ se réjouit des investissements dans le transport en commun, quoiqu’ils demeurent insuffisants. Cependant, la FTQ a d’importantes réserves quant au modèle préconisé par la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le projet du Réseau électrique métropolitain (REM).

SOURCE FTQ


Budget du Québec 2017-2018 : pas grand-chose pour les aînés (AREQ)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Le budget 2017-2018 déposé par le gouvernement du Québec présente bien peu de mesures concrètes destinées à améliorer la santé et la sécurité des personnes aînées. C’est ce qui ressort de l’analyse préliminaire des documents budgétaires effectuée par l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ).

L’AREQ se réjouit de l’abolition de la taxe santé, toutefois elle rappelle que cette réduction rétroactive du fardeau fiscal des particuliers a été rendue possible grâce aux coupures majeures effectuées au cours des dernières années dans les services publics, principalement dans le réseau de la santé. Ces coupures ont encore aujourd’hui des conséquences concrètes pour des milliers de personnes aînées.

« Le gouvernement s’imagine peut-être que les personnes aînées, en recevant un chèque pour l’abolition de la taxe santé, oublieront qu’il leur est toujours aussi difficile d’avoir accès à un médecin ou de recevoir du soutien à domicile, qu’il reste beaucoup à faire pour assurer leur sécurité dans les résidences d’aînés ou pour offrir des services de qualité dans un CHSLD. Et c’est sans compter que plusieurs cliniques médicales tentent encore, par des moyens détournés, de facturer des frais à leurs patients. On redonne d’une main ce qu’on a enlevé de l’autre », a déclaré le président de l’AREQ, Pierre-Paul Côté.

La sécurité d’abord

L’AREQ accueille par ailleurs de façon mitigée l’annonce de maigres sommes supplémentaires pour bonifier la couverture de la ligne info-abus et pour soutenir des visites d’amitié dans les CHSLD. Ce sont là des efforts louables, toutefois pendant ce temps, le gouvernement accuse du retard dans l’implantation des gicleurs et diminue les règles entourant la surveillance dans les résidences privées. Aussi, il est encore à l’étape des projets-pilotes sur l’amélioration de la qualité et de la diversité des repas en CHSLD.

« C’est bien de briser l’isolement de nos aînés vulnérables, mais on devrait commencer par assurer leur sécurité et les nourrir correctement. Le gouvernement semble plus empressé à faire de belles annonces qu’à corriger des lacunes abondamment documentées », rappelle le président de l’AREQ.

Où est l’argent pour contrer la maltraitance ?

Par ailleurs, l’AREQ s’étonne que le gouvernement ne prévoie aucun investissement concret pour assurer la mise en œuvre du projet de loi 115 pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées. Pourtant, lors des consultations entourant le projet de loi 115, plusieurs groupes ont souligné que les outils qu’il contient seront vains si les ressources humaines et financières ne sont pas au rendez-vous. 

Par exemple, l’AREQ a réclamé que le gouvernement mène une vaste campagne d’information et de sensibilisation auprès des personnes aînées, du personnel des divers milieux d’hébergement et du grand public sur les formes et les manifestations de la maltraitance et les droits des personnes aînées.

L’AREQ a également réclamé que le gouvernement accorde aux établissements de santé et de services sociaux les ressources supplémentaires requises pour l’élaboration et la mise en œuvre de leur politique sur la maltraitance ainsi qu’aux commissaires locaux aux plaintes, comme la loi les y engage. Le budget ne contient rien à cet égard.

Par ailleurs, le gouvernement prévoit simplement effectuer le « bilan final » de la Politique Vieillir et vivre ensemble chez soi, dans sa communauté, dont le plan d’action vient à échéance cette année, sans prendre d’engagements financiers pour son renouvellement. Il faudra donc attendre d’éventuelles annonces gouvernementales avant de porter un jugement à cet égard.

Le vieillissement n’est pas une catastrophe

Enfin, l’AREQ déplore que le gouvernement emploie un discours catastrophique sur le vieillissement de la population pour dénoncer la baisse des transferts fédéraux pour la santé. Pourtant, le gouvernement concède lui-même, en citant une étude du Conference Board, que le vieillissement ne compte que 1 % dans la hausse des coûts de santé (voir la page F7 du Plan économique 2017-2018).

« Nous déplorons nous aussi la réduction des transferts fédéraux pour la santé, toutefois nous n’acceptons pas que le gouvernement se serve du vieillissement pour attaquer le gouvernement fédéral et éventuellement justifier de nouvelles coupures en santé. C’est une autre démonstration d’âgisme que nous dénonçons », conclut le président de l’AREQ.

À propos de l’AREQ

Fondée en 1961, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) compte plus de 58 000 membres dans l’ensemble des régions du Québec. L’AREQ est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

SOURCE AREQ (CSQ) - Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec


Budget du Québec 2017-2018 : Le décollage de l’État-renard (IRIS)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Le président du Conseil du Trésor Pierre Moreau a énoncé une mise en garde contre les « cigales dépensières » à l’occasion du budget du Québec 2017-2018. Le 4e budget du gouvernement Couillard marque plutôt le début du dernier droit d’un cycle néolibéral qui nous mènera à la prochaine échéance électorale.

« Le nouvel État néolibéral au Québec - ou l’État-renard si l’on faisait comme le ministre Moreau et qu’on citait Lafontaine - il se porte très bien. Ceci notamment dans la méthode utilisée pour offrir les services. En matière de développement économique, le gouvernement propose d’engager davantage les études supérieures sur les besoins du marché, tant en matière d’innovation qu’en faisant la promotion des diplômes d’attestation d’études collégiales (AEC), de soutenir une économie de dirigeants et d’offrir plus de déductions fiscales en espérant stimuler l’investissement. En matière de santé, on consacre le pouvoir et les gains des médecins, et on annonce même des augmentations supplémentaires qui pourraient atteindre 3% », affirme Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS.

« Après avoir exigé de la population des sacrifices qui ont affecté gravement l’accès et la qualité des services publics, voilà que le gouvernement dégage à nouveau des revenus importants qu’il s’empresse de camoufler dans le Fonds des générations (2 G$ en 2016-2017, 2,5 G$ en 2017-2018). Avec ce budget, il privilégie une fois de plus sa réputation auprès des marchés financiers et prive ainsi la population de réinvestissements dignes de ce nom qui auraient réparé quelques-uns des pots cassés par les années d’austérité », explique Eve-Lyne Couturier, chercheure à l’IRIS.

« Mais si l’État néolibéral se porte bien, c’est l’État social qui en paie les frais. Lorsqu’on annonce que les coûts du système sont tout juste couverts, on ne devrait bien-sûr pas y voir une avancée. En santé, avec une hausse de 4,3%, soit 1667M$, des dépenses au chapitre des services à la population, on ne compense évidemment pas pour les compressions appliquées depuis le début de la décennie qui privent aujourd’hui le réseau d’environ 4000M$ annuellement. En éducation, les augmentations demeurent largement insuffisantes puisqu’il aurait fallu 780M$ de plus pour combler les retards au primaire et au secondaire », ajoute Marie-Pier Roberge-Brouillette, également chercheure à l’IRIS.

En somme, le ministre des Finances Carlos Leitão a raison d’affirmer que le gouvernement n’a pas dérogé à son plan depuis son élection en 2014. Malheureusement pour la population québécoise, ce plan n’a jamais considéré l’intérêt collectif et met de l’avant un État développé par et pour le monde des affaires et les mieux nantis.

SOURCE Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS)


En logement, comme dans les autres domaines, le budget Leitão peine à réparer les dégâts des dernières années (FRAPRU)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) reçoit favorablement le retour des investissements dans le logement social à la hauteur de 3000 unités cette année. Cependant, il note que non seulement ces nouveaux investissements sont insuffisants, mais qu’ils équivalent au nombre de logements qui n’ont pas été financés depuis deux ans en raison des coupes budgétaires. L’organisme déplore, qu’après avoir coupé dans tous les secteurs, Québec se prive toujours de nouveaux revenus en diminuant la contribution fiscale des mieux nantis, plutôt que de consacrer les fonds nécessaires au respect des droits et à la lutte à la pauvreté.

« Avec ce budget, les 270 340 ménages locataires qui ont des besoins impérieux de logement n’ont pas de grands espoirs de voir leurs conditions de vie s’améliorer à court terme », commente Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon le regroupement, il aurait fallu faire plus. « Non seulement Québec dispose d’un surplus budgétaire de 3,7 milliards $, incluant le versement au Fonds des générations, mais il recevra 400 millions $ du fédéral, dans le cadre de l’entente bilatérale sur le logement ; cette somme devrait être réinvestie dans le logement social », insiste madame Laflamme. L’organisme déplore que le budget ne contienne aucune bonification du programme AccèsLogis, comme cela avait été unanimement réclamé lors des consultations organisées par Québec sur ses approches en habitation l’an dernier, ce qui laisse appréhender la poursuite des problèmes de réalisation, notamment dans les régions.

Lutte à la pauvreté : encore reportée

Le FRAPRU est exaspéré par le report de l’adoption du nouveau plan de lutte à la pauvreté, à l’automne prochain. Il dénonce que le Plan économique présenté aujourd’hui ne prévoit absolument aucune mesure permettant de rehausser immédiatement la prestation de base d’aide sociale qui ne couvre même pas 45% des besoins essentiels. La seule annonce en la matière vise à rehausser le revenu des personnes qui retournent sur le marché du travail. Le FRAPRU s’inquiète du renforcement de la logique libérale liant l’aide de dernier recours à l’obligation de travailler, ce qui va à l’encontre du droit à un revenu suffisant pour tous et toutes, peu importe leur situation, tel que défini par l’ONU.

Le FRAPRU salue cependant les investissements supplémentaires de 7 millions $ prévus d’ici 2020-2021 pour le Plan d’action interministériel en itinérance, mais s’inquiète de l’absence d’investissements dans des mesures structurantes à long terme. « Si on n’investit pas davantage dans le logement social et qu’on ne rehausse pas les prestations d’aide sociale, on n’offre pas grand-chose aux personnes qui sont à la rue ou qui risquent de l’être », dit Véronique Laflamme.

De bonnes nouvelles pour l’aide à l’habitat, mais…

Le FRAPRU constate avec soulagement le retour des investissements dans les programmes d’aide à l’habitat, avec 73 M $, pour RénoRégion, Rénovation Québec et d’adaptation de domicile pour les personnes en situation de handicap et les personnes aînées autonomes. Cependant, il rappelle que ces programmes avaient été coupés de façon importante dans les précédents exercices budgétaires et que ce montant est inférieur aux investissements qui y étaient alors consacrés. « Là encore, Québec aurait dû faire plus », s’insurge madame Laflamme. Elle rappelle que, selon l’Institut de la Statistique du Québec, plus de 40 000 personnes en situation de handicap habitent dans des logements qui ne répondent pas à leurs besoins.

Un budget de renoncement

Selon le FRAPRU, ce budget confirme la poursuite des politiques néolibérales au Québec, qui se traduisent par l’affaiblissement de la capacité de dépenser de l’État et la fragilisation des services publics et des programmes sociaux. Même s’il juge très habile la baisse générale d’impôt accordée grâce à l’augmentation du montant des revenus exempts d’impôts, il déplore que le budget n’ait pas compensé par une hausse des impôts des contribuables les mieux nantis et qu’il n’ait pas revu les abris fiscaux dont ils bénéficient. « Québec a clairement renoncé à adopter une série de mesures budgétaires et fiscales qui lui permettrait de dégager les fonds nécessaires à un réinvestissement massif dans les programmes sociaux, les services publics et l’action communautaire autonome », conclue sa porte-parole.

SOURCE Front d’Action Populaire en Réaménagement Urbain (FRAPRU)


Budget 2017-2018 : Rien pour réparer les dégâts d’un gouvernement pyromane (QS)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et porte-parole par intérim de Québec solidaire, Manon Massé, est scandalisée par le budget présenté aujourd’hui par le gouvernement libéral.

« Il faut mettre les choses au clair, ce budget n’est pas celui de l’éducation. Après avoir mis le feu à la maison pendant 3 ans, le gouvernement essaie aujourd’hui de cacher les dégâts avec des rideaux neufs et un peu de peinture », a déploré Manon Massé en point de presse mardi après-midi.

« Il y en a un peu pour tout le monde, mais rien pour réparer les dégâts ! Ce budget a même l’odieux de favoriser les mieux nantis au détriment des victimes de l’austérité : la population et la protection de l’environnement. On ne s’attendait pas à un budget solidaire, mais au moins à des réinvestissements là où les flammes de l’austérité ont fait mal », a-t-elle ajouté.

Avec l’annulation de la taxe santé pour ceux et celles qui gagnent plus de 130 000 $ par année dès 2017, le gouvernement confirme qui seront les grands gagnants de leur budget : les plus fortunés qui recevront un chèque de 1 000 $. De l’autre côté, sa « fameuse » baisse d’impôt générale représentera 55 $ par année pour l’ensemble des contribuables.

« Ce genre de mesure nous ramène à un choix fondamental. Est-ce que les gens préfèrent une sortie au restaurant de plus par année ou des services publics accessibles ? Plusieurs seront d’accord avec moi, les gens qui gagnent dans les 6 chiffres n’ont pas besoin d’un autre manteau griffé ou d’une autre semaine dans un tout inclus dans le sud. Tandis que les familles de la classe moyenne qui recevront 1$ de plus par semaine ont surtout besoin d’orthopédagogues pour leur enfant en difficulté, d’une place en garderie abordable ou d’un lit en CHSLD pour leurs parents », a poursuivi la solidaire.

Québec solidaire déplore aussi les fausses promesses du gouvernement en éducation. « Les sommes saupoudrées en petite enfance, en éducation primaire et secondaire et en enseignement supérieur ne combleront jamais les déficits créés par les coupes des libéraux depuis leur arrivée au pouvoir. Si la priorité était l’éducation, nous aurions vu de vrais investissements », a estimé Manon Massé.

Sur la question de la lutte aux changements climatiques, la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques estime que le gouvernement a carrément abandonné les objectifs de diminution des GES de 2020 et sacrifie les générations futures.

« Avec un tel budget, le Québec n’atteindra jamais les engagements qu’il a pris devant le monde entier à la Conférence de Paris. En concentrant ses efforts dans le projet du REM, le gouvernement démontre qu’il a baissé les bras pour la planète ! Non seulement le REM n’est pas un projet porteur pour l’atteinte des cibles climatiques, mais en plus il ne répond pas aux besoins de la majorité. Et que dire du reste du Québec ? », a terminé la député.

SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire


Budget du Québec : Remise de la maison en ordre : sur le dos de qui ? (Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec)

QUÉBEC, le 28 mars 2017 - « Le gouvernement Couillard vient encore de rater une belle occasion d’améliorer les conditions de vie des personnes et des familles québécoises en situation de pauvreté avec le budget déposé aujourd’hui ! », se désole Sylvie Lévesque, directrice générale de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec. M. Leitão a souligné à plusieurs reprises dans son budget que le gouvernement avait remis la maison en ordre. À quel prix et sur le dos de qui ? Après avoir mis la maison en désordre en coupant dans les programmes sociaux notamment, la santé, l’éducation et les services sociaux le gouvernement qui engrange des surplus, propose des baisses d’impôt et maintient le cap dans la poursuite des politiques néolibérales. Cette baisse d’impôt représentera 110$ par année dans les poches des familles il n’y a pas de quoi se réjouir.

Le budget 2017-2018 contient très peu de mesures pour améliorer le revenu des centaines de milliers de personnes (dont 50 000 familles monoparentales) qui vivent avec des revenus qui ne couvrent même pas leurs besoins de base. Au lieu de cela, il vient confirmer les reculs déjà subis depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel gouvernement.

La FAFMRQ salue toutefois, le retour des investissements dans le logement social à la hauteur de 3000 unités par année. Les besoins notamment pour les familles monoparentales en matière de logement sont nombreux. En 2011, plus du tiers des familles monoparentales (près de 50 600) payaient plus de 30% de leurs revenus en loyer, alors que 14,2% (plus de 21 000) d’entre elles consacraient plus de 50% de leurs revenus pour se loger.

Plan de lutte à la pauvreté : encore reporté

Nous déplorons le report de l’adoption du nouveau plan de lutte à la pauvreté à l’automne prochain. Il n’y a aucun montant prévu dans ce budget, permettant de rehausser les revenus des personnes et des familles à faible revenu. Nous aurions souhaité que le gouvernement en profite pour mettre fin au détournement des pensions alimentaires pour enfants. En effet, les pensions alimentaires pour enfants sont encore considérées comme un revenu à l’aide sociale, ce qui a pour effet de priver des dizaines de milliers d’enfants de montants qui sont versés en leur nom, simplement parce que le parent avec lequel ils vivent est bénéficiaire d’une aide de dernier recours. En bout de ligne, ce sont des dizaines de millions de dollars qui aboutissent dans les coffres de l’État plutôt que de répondre aux besoins des enfants.

Financement des organismes communautaires

L’indexation du programme de soutien aux organismes communautaires en santé et services sociaux pour 3000 organismes communautaires sera seulement de 1,7% cette année. Alors, que les organismes communautaires doivent de plus en plus répondre aux besoins criants de la population. Bien que mous saluons l’annonce récente du ministre de la famille d’un montant de 20 M$ accordé aux 270 organismes communautaires Famille, pour 2 ans, nous déplorons que ces sommes ne soient pas récurrentes et ne soient pas attribuées au financement de la mission afin d’assurer une pérennité. Le financement à la mission contribue à la consolidation et au développement des organismes. Alors, que ce n’est pas le cas avec du financement ponctuel.

Bien que nous saluons l’annonce de la mise en œuvre d’une stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les hommes et les femmes de 4 millions de dollars pour cette année, nous attendons avec impatience comment ces sommes seront déployées dans le cadre du dépôt du plan d’action que la ministre de la condition féminine devrait dévoiler ce printemps. Nous aurions également apprécié retrouver comme le budget du gouvernement fédéral une analyse différenciée selon les sexes afin de mesurer les impacts des politiques budgétaires sur les femmes.

La Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec existe depuis 1974. Sa mission est de défendre les droits et les intérêts des familles monoparentales et recomposées du Québec et de fournir un soutien à ses associations membres par des services de formation et d’information. La FAFMRQ regroupe une quarantaine d’associations membres à travers le Québec.

SOURCE Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec


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