« Nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement pour améliorer les choses, mais il est hors de question que cela se fasse sur le dos du personnel de l’État. Nous allons défendre leurs droits et leurs intérêts jusqu’au bout », lance le président du SPGQ, Guillaume Bouvrette.

Par ailleurs, le syndicat demande une rencontre à brève échéance avec la nouvelle présidente du Conseil du trésor, France-Élaine Duranceau. « Nous partageons la préoccupation du gouvernement quant à la bonne utilisation des deniers publics. Or, mettre à la porte les spécialistes de l’État, c’est détruire l’expertise interne. On doit ensuite faire appel à des consultants, souvent au double du prix. Nous offrons notre collaboration à la ministre afin de donner à la population des services de qualité à moindre coût que les sous-traitants », note M. Bouvrette.

Le SPGQ souhaite aussi rencontrer le nouveau ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, qui a reçu le mandat de « faire le ménage ». « Les délais dénoncés par le premier ministre sont réels, mais ils sont souvent causés par le manque de personnel. Le gel de recrutement et les abolitions de postes font mal. Améliorer le temps de réponse, c’est aussi embaucher des gens pour le faire, n’en déplaise au premier ministre. Nous invitons le nouveau ministre à nous consulter et à consulter nos membres dans le cadre de sa réforme », indique M. Bouvrette.

Le syndicat espère que les changements dans l’équipe ministérielle seront plus qu’un simple exercice de relations publiques. Il souhaite également que la nomination de nouveaux ministres se traduise par un réel changement des orientations gouvernementales. « La population du Québec mérite une vision gouvernementale à long terme et non de la gestion à la petite semaine basée sur l’idéologie plutôt que sur les faits. Pensons par exemple aux compressions un peu partout parallèlement à la multiplication des structures qui nuisent au bon fonctionnement de l’État », illustre M. Guillaume Bouvrette.

D’ailleurs, le SPGQ invite les nouveaux ministres à passer outre la vision méprisante exprimée par le premier ministre cette semaine et à consulter les rapports soumis par son personnel professionnel. « Si personne ne lit les rapports, comme le dit le premier ministre, ce n’est pas étonnant qu’il y ait autant de problèmes un peu partout. C’est certain que c’est plus facile d’affirmer qu’on ne sait rien si on ne fait pas l’effort de savoir, mais ce n’est pas comme ça qu’on va améliorer les services à la population du Québec. Nous tendons la main aux ministres pour travailler dans l’intérêt supérieur de la population et dans le respect du personnel de l’État », indique M. Bouvrette.

Le syndicat rappelle du même souffle que la reddition de compte, bien qu’elle puisse être embarrassante pour les ministres, demeure indispensable. « Les récents scandales montrent à quel point le travail du Vérificateur général et du Protecteur du citoyen, par exemple, est pertinent pour améliorer les façons de faire. En fait, le gouvernement aurait tout intérêt à être plus attentif à leurs recommandations pour éviter de nouveaux scandales », insiste M. Bouvrette.