Édition du 28 octobre 2025

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Syndicalisme

Dépôt du projet de loi nº 3 - La FIQ n'a pas de leçon à recevoir du dernier de classe

QUÉBEC, le 30 oct. 2025 - La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec-FIQ exprime sa vive inquiétude et son opposition catégorique au projet de loi nº 3 présenté par le ministre du Travail, Jean Boulet. Derrière le vernis de transparence et de bonne gouvernance, ce projet de loi constitue une attaque frontale contre l’autonomie syndicale et le droit fondamental d’association.

« Ce projet de loi est une diversion. Il tente de faire oublier les véritables urgences : les conditions de travail intenables, l’accès aux soins qui se détériore, la première ligne en crise et la qualité des services qui s’effondre. Pendant que la CAQ accumule les fiascos informatiques, les pertes financières colossales et gouverne à coups de bâillons, elle ose nous faire la leçon sur la transparence ? C’est le monde à l’envers », dénonce Julie Bouchard, présidente de la FIQ.

La FIQ est claire : elle n’a aucune leçon à recevoir d’un gouvernement qui multiplie les erreurs de gestion et qui s’illustre comme le dernier de classe en matière de reddition de comptes. « Contrairement à la CAQ, la transparence et l’imputabilité sont au cœur de nos pratiques. Nos membres savent exactement où, quand et comment leur argent est utilisé. Nous, on se comporte de manière responsable », martèle Mme Bouchard.

La chef syndicale poursuit : « Ce projet de loi impose des carcans bureaucratiques sur la vie interne des syndicats. Il piétine le droit des travailleuses de définir leurs propres règles, statuts et modes de fonctionnement. C’est une intrusion inacceptable dans des processus qui relèvent exclusivement de l’autonomie syndicale. Les syndicats appartiennent à leurs membres, pas à l’État, et certainement pas à la CAQ. »

La FIQ dénonce également les restrictions imposées à l’usage des cotisations facultatives pour des activités politiques ou sociales, qu’elle considère comme une tentative à peine voilée de museler la voix syndicale dans l’espace public. Les nouvelles règles sur les scrutins secrets sont tout aussi problématiques : trop rigides, elles risquent de paralyser l’action syndicale en période de mobilisation ou de négociation.

« Dans les hôpitaux, les CLSC, les CHSLD, les établissements privés conventionnés et les services à domicile, les patient-e-s ne demandent pas combien coûte une cotisation syndicale. Ils demandent pourquoi ils attendent des heures à l’urgence, pourquoi leur chirurgie est reportée, pourquoi les soins à domicile sont insuffisants. Voilà les vraies priorités », insiste Mme Bouchard.

La FIQ voit dans ce projet de loi une dérive autoritaire dangereuse. En criminalisant certaines pratiques syndicales et en transférant le pouvoir de poursuite pénale aux salarié-e-s elles-mêmes, le gouvernement sème la division et affaiblit la solidarité. « La FIQ appelle le gouvernement à retirer ce projet de loi et à entamer un véritable dialogue avec les organisations syndicales. Les travailleuses du Québec méritent des syndicats forts, libres et capables de défendre leurs intérêts sans ingérence politique », conclut la présidente.

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