Édition du 23 avril 2024

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Féminisme

Sur le consentement

ÉLIXIR, un organisme estrien en prévention des dépendances chez les femmes, vous propose un article sur la consommation, le consentement et les agressions à caractère sexuel. A la suite de cet article, si vous désirez pousser plus loin votre réflexion, n’hésitez pas à consulter notre outil de réflexion sur notre page web

14 septembre 2020 | Élixir
tiré de : Parution de septembre 2020 De Journal Entrée Libre , le 2020-09-16

Tout d’abord, selon la loi, « Une personne ne peut donner son consentement si elle est incapable de le formuler (incapacité physique ou intellectuelle, intoxication) ou si l’une des personnes est en position d’autorité, a recours à des menaces, à la force ou à une fraude pour l’obtenir. » (INSPQ, s.d.) Cependant, qu’est-ce que l’intoxication de façon claire et mesurable ? Une personne peut sentir, avec raison, que ses capacités à consentir, son jugement et ses perceptions sont influencés par une substance, même si ce n’est « qu’une seule dose/consommation ». Au final, au-delà de la consommation, les violences à caractère sexuel se définissent principalement lorsqu’une des deux personnes est en mesure de manipuler la situation à son avantage : c’est un jeu de pouvoir et de domination.

Bien que plusieurs utilisent cette excuse pour s’affranchir des allégations d’inconduite sexuelle, la consommation d’alcool n’est pas une défense acceptable en lien avec des comportements. L’alcool diminue les inhibitions, mais ne crée pas de nouvelles envies ou traits de personnalité (Beaulac, 2014). La prédisposition de violence est présente chez les agresseur·se·s, que ce soit par un manque d’empathie, une mauvaise gestion de la colère, etc. La responsabilité revient à l’agresseur·se, tant dans son comportement que sa consommation.

Dans une société où l’on prendrait au sérieux les agressions sexuelles, les personnes vulnérables ne seraient pas obligées de prendre de multiples précautions pour ne pas être agressées. Mais, pour l’instant, Élixir suggère aux personnes de se créer un réseau de confiance et de leur confier leurs intentions concernant les relations sexuelles et les substances consommées. Ainsi, les ami·e·s sont plus aptes à intervenir pendant la soirée pour prévenir les agressions sexuelles et assurer une assistance médicale appropriée. Il est important de se rappeler que le consentement n’est plus valide selon la loi quand la personne est intoxiquée. Toutefois, Élixir fait la différence entre une situation de consommation de substance(s) psychoactive(s), dans l’objectif d’avoir une relation sexuelle consentante, tant dans la consommation que dans les pratiques sexuelles, et une situation de violence à caractère sexuel.

Finalement, les personnes travaillant de près ou de loin dans les évènements festifs ne sont malheureusement pas assez formées pour intervenir dans des situations de violences à caractère sexuel. Or, les partys étudiants, festivals, restaurants, bars ou autres établissements, sont des milieux où la consommation de substances psychoactives (alcool, cannabis ou drogues illégales) est très présente et constituent des endroits propices aux situations de ce genre. La formation plus complète des travailleur.se.s de ces nombreux milieux permettrait de réduire les violences à caractère sexuel, en plus de donner des ressources et des conseils aux employeur·se·s et employé·e·s afin de rendre leurs établissements plus sécuritaires pour tous.

Le mouvement actuel de dénonciation, tout comme celui de 2017 #MeToo, exprime un besoin crucial de transformer notre société. La question demeure : combien de vagues de dénonciations seront nécessaires pour enclencher un réel changement dans l’éducation et dans le système juridique ? Pour arriver à une société qui prend au sérieux les agressions sexuelles, ça passe par de multiples solutions qui doivent s’appliquer maintenant, telles qu’une reconnaissance de la culture du viol dans notre société et de la prévention directe à ce sujet dans les cours de sexualité offerts aux jeunes. En ce sens, la consommation de l’agresseur·se ne serait pas un motif raisonnable pour expliquer des gestes ou des paroles inappropriées et la consommation de la personne agressée ne servirait ni à la blâmer ni à remettre en doute son expérience.

Pour faire partie de la solution et vous outiller en tant que témoin actif.ve dans une situation de violence à caractère sexuel de façon sécuritaire, informez-vous sur le site https://elixir.qc.ca/sois-pro/

Élixir

Élixir, un organisme estrien en prévention des dépendances chez les femmes

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