C’est là le nouveau, car si la guerre était bel et bien existante dans les décennies passées, elle était néanmoins toujours présentée –que cela soit juste ou faux d’ailleurs— comme passagère, comme moyen –selon le fameux dicton « si tu veux la paix, prépare la guerre ! »— de préserver la paix ou d’en établir des bases plus durables. Plus encore, depuis la dernière guerre mondiale, elle s’était vaille que vaille transformée en « guerre froide » et, dans le sillage du développement de l’ONU, s’étaient renforcées une volonté et une rhétorique de « contention diplomatique des conflits ».
La guerre comme fin en soi
C’est justement ce qui –plus particulièrement depuis le 11 septembre 2001— est en train de changer. La guerre n’est plus un moyen, aussi discutable soit-il par ailleurs. Elle est devenue une fin en soi, mieux une manière de gouverner s’installant dans la durée, court-circuitant a priori toute autre possibilité de gestion des conflits humains, toute entreprise de pacification véritable.
Et que celle-ci se tienne loin des grands pays industrialisés ne change en rien son caractère inquiétant et odieux. Au fil de ces images télévisuelles qui en « virtualisent » toute la dimension tragique— à ne pas oublier donc !