Édition du 16 avril 2024

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Syndicalisme

Du 26 au 29 juin 2015, congrès de la Centrale des Syndicats du Québec (CSQ)

Un congrès sous le signe de l’action et de la riposte

C’est sous le thème Agissons ! Ripostons ! que se déroulera le 41e Congrès de la CSQ. Quelque 1000 personnes représentant tous les syndicats de la CSQ ainsi que des invitées et invités nationaux et internationaux se rassembleront à Québec, du 26 au 29 juin 2015, pour adopter, après y avoir réfléchi et en avoir débattu, un ensemble d’orientations, de priorités et de stratégies qui permettront à l’organisation d’intervenir, au cours des 3 années suivantes, sur des enjeux précis et de proposer des solutions concrètes. C’est également dans le cadre de cette instance démocratique – la plus importante de notre organisation – que les cinq membres du Conseil exécutif de la CSQ seront élus.

De grands enjeux au coeur du débat

Le renouveau syndical sera le thème principal de cet événement incontournable. Découlant du Congrès de 2012, cette démarche vise à améliorer la représentativité de la Centrale et l’efficacité de son action collective afin que l’organisation demeure un agent de transformation légitime, efficace et engagé. Plus de 2000 membres de partout au Québec ainsi que des chercheuses et chercheurs universitaires ont nourri cette grande réflexion pilotée par la Commission spéciale sur le renouveau syndical.

Par ailleurs, les congressistes se pencheront aussi sur la question des stratégies syndicales à déployer dans le contexte actuel d’austérité. Un enjeu important, en effet, puisque tant les conservateurs à Ottawa que les libéraux à Québec n’hésitent pas à adopter des politiques d’austérité et à s’attaquer aux organisations qui s’y opposent, dont les syndicats.

Un thème évocateur

La thématique Agissons ! Ripostons ! reflète à la fois la question du renouveau syndical et celle des attaques répétées contre les droits des travailleuses et travailleurs ainsi que des personnes retraitées. Elle invite donc à la mobilisation et à l’action pour faire progresser la société et réduire les inégalités sociales.

L’origine d’une grande réflexion

Les membres de la CSQ étaient préoccupés par le fait que les pratiques syndicales ne donnaient plus tout à fait les résultats escomptés. Si les objectifs de nos actions étaient louables, ces dernières suscitaient peu d’engouement, et la mobilisation n’était pas toujours au rendez-vous. Il apparaissait évident qu’il fallait creuser la question. La réflexion s’imposait.

Un mandat très clair

La Commission spéciale sur le renouveau syndical a donc été mandatée par le Congrès, en juin 2012, afin d’établir le portrait de notre vie syndicale et de définir les moyens nécessaires pour accroître notre légitimité, pour rendre plus efficace notre action collective et pour soutenir notre engagement syndical et social.

Considérant la nature du sujet, la Commission s’est penchée sur la nécessité d’opérer un changement de culture organisationnelle, tant dans nos manières de penser et nos pratiques que dans notre façon d’agir. Tout au long de ses travaux, elle a donc cherché à connaître les sources de motivation qui incitent le plus grand nombre de personnes à agir, au quotidien, afin de pouvoir en dégager des pistes d’action efficaces.

Une centrale au profil diversifié

La CSQ représente du personnel enseignant, professionnel et de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des universités ; des intervenantes en petite enfance, du personnel du secteur de la santé et des services sociaux ainsi que des travailleuses et travailleurs des communications, du communautaire, du loisir et du municipal. Elle est aussi la seule organisation syndicale comptant en ses rangs une importante association de personnes retraitées des secteurs publics.

Parmi les 200 000 personnes qu’elle représente, dans plus de 350 titres d’emploi, on compte 75 % de femmes et 30 % de jeunes âgés de moins de 35 ans. Notre Centrale est donc enracinée dans une pluralité de valeurs et d’intérêts.

Des obstacles à la vie syndicale

La précarité (touchant près de 45 % des membres), la surcharge de travail et la difficile conciliation famille-travail-militantisme sont des freins importants à la vie syndicale. D’autres facteurs doivent aussi être considérés, dont les longues distances à parcourir dans les régions éloignées pour participer aux activités syndicales ainsi que le nombre insuffisant de libérations syndicales.

À tout cela s’ajoutent les stratégies patronales de plus en plus insidieuses, le carcan législatif, les diverses offensives du gouvernement ainsi que l’importance démesurée qu’il accorde à l’économie des affaires.

Des pistes d’action incontournables

Un processus ascendant (bottom-up), fondé sur des rapports de proximité, sur une meilleure intégration des membres à leur milieu de travail et à la vie syndicale – en termes tant d’accueil que de mentorat – et enraciné dans leurs motivations et les besoins collectifs présents dans les milieux, voilà l’une des pistes d’action qui susciteront un meilleur engagement des membres.

En plus de ce virage terrain, d’autres pistes d’action ont été dégagées pour accroître l’efficacité de l’action syndicale. Elles visent, notamment, à collectiviser l’analyse et la résolution des problèmes entourant l’organisation du travail (par exemple la précarité) et les pratiques de gestion des ressources humaines (par exemple les décisions patronales arbitraires). Elles ciblent aussi le renforcement de l’intervention en santé et sécurité du travail pour contrer la surcharge de travail, le stress et l’épuisement professionnel.

Plusieurs autres propositions touchent aussi à la dimension sociopolitique de l’action syndicale, afin qu’elle soit enracinée dans les préoccupations et les conditions de travail des membres ; à la coordination régionale, de manière à ce qu’elle soit plus soutenue et plus efficace ; à la formation syndicale, de façon à assurer une solide relève ; à l’intensification de la recherche-action ; au développement des moyens de communication et plus encore !

Des solutions soumises au Congrès

La Commission spéciale sur le renouveau syndical a réalisé un travail très important en examinant nos façons de faire et en réfléchissant aux pistes d’action à privilégier. Le fruit de cette réflexion et les recommandations qui en découleront seront soumis aux congressistes. Leurs décisions se traduiront en un plan d’action qui permettra d’implanter ce grand virage terrain et, ultimement, d’accroître la représentativité et l’efficacité de l’action collective de notre Centrale afin qu’elle puisse poursuivre, en toute légitimité, son travail de transformation sociale.

La riposte aux attaques antisyndicales Le Conseil général de la CSQ a ajouté, en décembre 2014, un sous-thème au menu du Congrès, soit la question des stratégies syndicales dans un contexte d’austérité. Et pour cause : les mesures et les politiques proposées par les partis au pouvoir, tant à Ottawa qu’à Québec, visent non seulement à revoir en profondeur le rôle de l’État, mais aussi à affaiblir le mouvement syndical, ce qui n’est pas sans conséquence pour les membres, mais aussi pour la population. Nous croyons que d’autres choix sont possibles et nous discuterons des solutions de rechange. Rappelons que c’est dans les sociétés où les services publics et les syndicats sont les plus forts que les inégalités sociales sont les plus faibles. Par leurs luttes et leurs actions, les organisations syndicales veillent non seulement à défendre et à promouvoir les conditions de travail de leurs membres, mais aussi à défendre et à rehausser les conditions de vie de la population.

Une centrale en action !

Les congressistes se pencheront sur une série de propositions visant à renforcer notre lutte contre les attaques antisyndicales. Ce faisant, ils détermineront notre cadre d’action pour le nouveau triennat. Parmi les pistes d’action, mentionnons :

• Riposter aux attaques antisyndicales (par exemple : mobiliser les membres, contester les dispositions visant à réduire la capacité des travailleuses et travailleurs de s’organiser, de se défendre collectivement et de négocier leurs conditions de travail ainsi qu’élaborer des actions politiques stratégiques).
• Favoriser des réformes qui profitent à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec (par exemple bonification du régime des rentes, hausse du salaire minimum, amélioration du régime d’assurance-emploi).
• Favoriser un véritable dialogue social.
• Élargir l’accès à la syndicalisation en revendiquant, entre autres, des modifications législatives.
• Approfondir les alliances sur les plans national, régional et local afin de
prévenir le syndrome du Wisconsin

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