« C’est complètement surréaliste, s’est exclamée la vice-présidente de la CSN. Je suis dans le mouvement féministe depuis 15 ans et je n’ai jamais vu une telle apathie de la part de ministres de la condition féminine. Elles ont pourtant la responsabilité de représenter et de défendre la moitié de la population. Alors, je pose la question : où sont-elles ? », a-t-elle lancé à l’adresse des ministres.
Les femmes en Mauricie très touchées
« En tant que responsable du comité de la Condition féminine du Conseil central du Cœur du Québec, je suis en contact avec des femmes et des militantes de partout au Québec qui sont extrêmement inquiètes des compressions fédérales et provinciales actuelles », a poursuivi Loraine Dugas, du conseil central.
« En Mauricie, environ 28 % des emplois proviennent du réseau de la santé et des services sociaux, a-t-elle enchaîné. Avec les mesures d’austérité de Philippe Couillard qui frappent de plein fouet le secteur public, non seulement le gouvernement appauvrit les femmes qui sont nombreuses à occuper ce type d’emplois, mais également la région toute entière. »
« Les compressions dont les femmes font les frais risquent de les entraîner dans une spirale de pauvreté infernale », ajoute Loraine Dugas. Dans la région de Trois-Rivières, 54 % des ménages dont le principal soutien financier est une femme sont locataires de leur logement, contre 46 % lorsque ce soutien est assumé par un homme. Alors que les femmes locataires sont plus susceptibles de rencontrer des problèmes d’argent, 41 % d’entre elles consacrent plus que la norme de 30 % de leur revenu au paiement de leur loyer », renchérit-elle.
Véronique De Sève rappelle pour sa part que depuis 2011, pas moins de 25 214 postes de la fonction publique ont été abolis. Or, les femmes composent plus de la moitié de cette main-d’œuvre (55 %) et occupent 84 % des postes de l’administration.
« Je demande personnellement à Stéphanie Vallée et à Kellie Leitch, si cette dernière est réélue et renommée à ce poste, d’endosser les revendications des femmes qui ont été défendues durant toutes les activités de la Marche mondiale au Québec. Les deux ministres sont restées de glace face à la masse des compressions qui s’abattent sur les femmes : la Marche mondiale des femmes est une excellente occasion pour elles de sortir de leur torpeur et de se rattraper », conclut-elle.