Édition du 16 avril 2024

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Politique québécoise

50 000 nouveaux logements : une priorité de premier plan

Bien que "Sur la route pour le logement social" ait abouti lors de la manifestation du 9 octobre dernier, les prochains mois s’annoncent tout aussi mouvementés pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain. « Nous avons un bon plan d’action qui nous mènera jusqu’au printemps prochain », affirme Mathieu Francoeur, organisateur du FRAPRU.

Une véritable réussite

Quoique fort épuisante, la caravane du FRAPRU s’est avérée être une très belle aventure. Le bilan positif pour les deux contingents et la mobilisation d’une partie de la population témoigne de l’intérêt pour la cause du logement social. En région, l’accueil a d’ailleurs été plus que chaleureux, compte tenu des besoins alarmants de logis pour les ménages à faible revenu.

L’organisation se réjouit aussi de la couverture médiatique que leur périple a engendrée. « Le message a très bien passé, la participation a été bonne, applaudit Mathieu Francoeur, ça a vraiment permis aux gens de connaître et de comprendre les situations qui sont peut-être plus éloignées, mais tout aussi considérables ».

La manifestation s’est aussi avérée un réel succès. Suite à une semaine d’organisation d’actions et d’interventions publiques dans 24 villes québécoises allant de la Côte-Nord au Bas-St-Laurent en passant par l’Outaouais, au-delà de 800 manifestants se sont retrouvés dans le quartier de Parc-Extension, l’un des plus défavorisés du pays, avant d’arpenter les rues montréalaises en direction d’un des plus riches de la Métropole, Ville-Mont-Royal.

« Notre intention était de faire voir aux gens les contrastes qui peuvent exister dans une seule et même ville, ce qui a très bien fonctionné », explique Mathieu Francoeur. Le but de tout cela se résume d’ailleurs assez simplement : démontrer qu’il existe bel et bien de l’argent pour respecter le droit social mais qu’il faut en revanche le puiser là où il se trouve.

Les gouvernements restent silencieux

Bien qu’en haut lieu, les gouvernements provinciaux et fédéraux ne se soient pas prononcés sur le sujet et n’aient pas souhaité venir à la rencontre des contingents du FRAPRU, l’organisation reste confiante.

« La mobilisation fait partie de notre plan à long terme », exprime son organisateur qui ne s’attendait pas à recevoir d’appui des politiciens. Toutefois, il avoue que le soutien du monde politique régional aurait pu être plus grand.

« Plusieurs revues de presse ont été faites en région. Les maires se sont dits bien contents de notre passage et quelques députés nous ont répondu », ajoute-t-il néanmoins satisfait.

Reste que l’un des objectifs principaux du FRAPRU dans cette campagne a été atteint : les bases de l’organisation se sont élargies. De plus en plus de gens se rallient dorénavant à la cause des logements sociaux.

Prochaine étape : Opération téléphones rouges et actions dérangeantes

Le FRAPRU se penchera plus sérieusement sur la question de la fin des conventions jusqu’au printemps. D’ailleurs, une pétition circulera dans les prochaines semaines pour sensibiliser les gens à ce sujet complexe, méconnu et difficile à vulgariser.

L’organisation a un plan d’action bien rempli autant du côté des revendications à faire au fédéral que de celles à émettre au provincial. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain tentera, entre autres, de rencontrer Diane Finley, ministre des Ressources humaines et du développement des compétences. Des démarches semblables seront aussi mises en place pour permettre un dialogue avec la Société canadienne d’Hypothèque et de Logement (SCHL).

En ce qui concerne les actions dédiées au gouvernement provincial, le but primordial réside dans la réduction des dégâts. En d’autres mots, il s’agit de revenir au plan original proposé par le gouvernement Charest et de permettre la construction de 3000 nouveaux logements sociaux. « Il s’agit vraiment du minimum », soutient Mathieu Francoeur.

Pour ce faire, deux actions vont être mises en place dans les prochaines semaines.

Une campagne de téléphones rouges pendant laquelle le FRAPRU tentera sans relâche de communiquer avec l’administration Charest se tiendra en novembre. L’organisme est bien déterminé à obtenir gain de cause, car le temps presse. Plus de 200 000 ménages ont un besoin impérieux de logement.

Des actions dérangeantes sont d’ailleurs aussi prévues à son horaire chargé. Sans dévoiler exactement la nature de celles-ci, l’organisateur du FRAPRU certifie qu’elles seront dirigées vers le Conseil des Ministres. Des blocages et des occupations sont envisagés tout dépendant des ministres visés. Compte tenu qu’une discussion sur le prochain budget s’est transformée en véritable priorité, le ministre des Finances, Raymond Bachand occupe une position éminente sur la liste des cibles potentielles de l’organisme.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain réclame la construction de 50 000 nouveaux logements sociaux dans les prochaines années ainsi que le maintien des 127 000 logis à prix modiques. Rappelons qu’aucun nouvel HLM n’a été construit depuis 1993 et que le nombre de ménages souffrant d’un besoin urgent de logement s’élève aujourd’hui à plus de 260 700. De ce nombre, 203 085 consacrent plus de 50 % de leur revenu pour se loger et 87 075, plus de 80 %. « La situation devient pressante et c’est pour cela que nous devons agir », scande Mathieu Francoeur.

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