Édition du 8 octobre 2024

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Syndicalisme

À partir du 27 novembre, au Québec, c’est comme si les femmes travaillaient gratuitement

Alors que la Loi sur l’équité salariale fêtait les 26 ans de son adoption le 21 novembre dernier, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) rappelle que, malgré tout le chemin parcouru, il reste encore du travail à faire pour atteindre cette équité et qu’une loi avec plus de mordant est nécessaire pour y arriver. « Comme le signalait l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) récemment, les inégalités salariales toujours présentes font en sorte qu’à partir du 27 novembre, c’est comme si les femmes travaillaient gratuitement pour le reste de l’année, et ce n’est pas acceptable », illustre le président de la CSQ, Éric Gingras.

En effet, l’Institut de la statistique du Québec nous informait, dans sa récente publication, que la rémunération horaire moyenne des femmes occupant un emploi salarié équivalait à environ 91 % de celle des hommes, le salaire horaire moyen des femmes étant de 27,39 $ et celui des hommes, de 30,16 $.

« Les statistiques démontrent qu’il y a du progrès dans la rémunération des femmes depuis l’adoption de la Loi, mais nous avons encore du chemin à faire pour atteindre cette équité pour laquelle nous travaillons si fort depuis des décennies. En 2022, il serait temps que toutes les travailleuses puissent avoir un salaire égal pour un travail jugé équivalent. L’équité salariale, il faut plus qu’en parler, il faut la régler, et ça prend une loi avec plus de mordant pour y arriver », a conclu Éric Gingras.

Rappelons que la CSQ réclame des modifications à la Loi pour, notamment :

 Contraindre les entreprises retardataires et les employeurs qui ne versent pas les ajustements salariaux à procéder ;

 Remplacer le montant forfaitaire dû par un ajustement salarial sans étalement et prendre en compte les intérêts légaux à partir de la date où les salaires doivent être corrigés ;

 Donner plus de pouvoir à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), notamment celui d’intervenir afin que l’équité salariale soit atteinte, sans limiter le nombre d’années où les ajustements salariaux doivent être versés ;

 Permettre à la CNESST d’avoir accès à une information complète afin qu’elle soit outillée pour comprendre et analyser l’application de la Loi ;

 S’assurer de la mise en place d’un comité de maintien de l’équité salariale dans les entreprises afin que les personnes salariées, particulièrement les travailleuses, puissent participer aux travaux et bonifier ceux-ci par leur expérience et leur connaissance des emplois ;

 Réduire la périodicité de l’exercice du maintien à trois ans afin de faciliter la détermination des problématiques et diminuer le fardeau financier des entreprises qui doivent corriger les écarts salariaux.

Pour consulter le matériel de la campagne de la CSQ « L’équité salariale, il faut plus qu’en parler », on visite la page equite.lacsq.org.

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