photos et article tirés de NPA
D’autre part, des luttes intenses de travailleuses, précaires, chômeuses ont ponctué l’actualité politique : la lutte des femmes Gilets jaunes, particulièrement emblématique, mais aussi les luttes dans la santé, chez les femmes de chambres des hôtels, dans le nettoyage, ou encore dans les supermarchés.
Ces évènements s’inscrivent dans un contexte international de renouveau des luttes féministes. Partout dans le monde, les mobilisations de masses s’amplifient — contre les inégalités écono-miques, contre les violences sexistes, ou encore pour le droit à l’avortement — que ce soit en Amérique latine, en particulier en Argentine ou Europe comme dans l’État Espagnol. Cette colère, qui embrase la planète et se développe sur tous les continents, est un évènement incontournable de la période : les questions féministes constituent à l’heure actuelle l’un des premiers vecteurs de politisation à l’échelle de masse au monde.
Vers la reconstruction d’un mouvement autonome des femmes
Ce qui paraît assez caractéristique de cette période c’est que les femmes s’organisent ensemble de manière autonome, pour lutter pour leurs droits, leurs conditions de travail, leurs salaires, en somme leurs revendications propres.
Dès le début du mouvement des Gilets Jaunes, les femmes se sont organisées de manière autonome, que ce soit sur les réseaux sociaux, en appelant à des manifestations de femmes, ou en organisant diverses assemblées dans certaines villes comme Paris ou Toulouse.
Il s’agit en grande majorité de travailleuses précaires de secteurs où la grève comporte de grosses difficultés (services à la personne, commerce, etc.). Une nouvelle génération de femmes qui luttent contre les féminicides et les violences s’organise également de manière autonome dans des quartiers situés dans différentes régions du pays.
Ce sont souvent des collectifs spontanés de femmes qui parfois y font leur première expérience militante. C’est comme cela que l’on a vu fleurir sur les murs de nos villes les noms des victimes des féminicides, des messages qui refusent que l’on oublie nos mortes.
Ce sont des rassemblements aussi de plus en plus nombreux qui ont permis que la question des féminicides ne soit plus rangée à la page des faits divers mais au contraire soit un fait politique, une structure du système capitaliste. C’est cette mobilisation constante qui a obligé le gouverne-ment, par l’intermédiaire de la secrétaire d’État Marlène Schiappa à faire des annonces, qui n’auront certes aucune utilité concrète, mais qui montrent que la mobilisation des femmes fait peur au gouvernement.
S’il ne s’agit pour l’instant pas d’une mobilisation de masse, on peut déjà observer des changements, avec pour la première fois des assemblées de plus de deux cent personnes à Paris pour préparer la grève du 8 mars.
Exemplaire en Suisse et en Espagne, cette grève féministe et des femmes s’intègre en France dans la lutte des travailleurEs contre les conditions de travail et pour la défense des retraites, ce qui peut conduire à un mouvement d’ensemble, à une grève reconductible à partir du 5 décembre.
Le mot « féminisme » a rarement été aussi populaire, tant et si bien qu’il est loin d’être utilisé par nos seuls amis. Alors que nous nous trouvons en plein milieu d’un renouveau des luttes de femmes travailleuses comme des luttes féministes « traditionnelles », nous devons nous reposer, en tant que militantEs féministes marxistes, toute une série de questions à la fois théoriques et stratégiques
Il s’agit de se demander quelles revendications mettre en avant sur les questions des violences, de théoriser la grève des femmes comme outil stratégique, de déterminer comment articuler la question de classe à la question des oppressions, ou encore d’engager un angle féministe dans la bataille des retraites.
À travers les articles de ce dossier, plusieurs militantes de la Commission Nationale d’Intervention Féministe tentent de répondre à ces nouvelles (ou parfois très anciennes) questions qui se posent dans cette période d’actualité du féminisme.
Mobilisation contre la réforme des retraites : un enjeu féministe
Le système actuel était déjà très défavorable aux femmes retraitées puisqu’elles touchent en moyenne 40% de moins que les hommes essentiellement à cause des inégalités de salaire et de carrière.
Contre les violences et les féminicides, construisons une mobilisation massive !
Depuis 2015, la mobilisation féministe connaît un nouvel élan qui prend racine en Amérique Latine dans la lutte contre les féminicides. Le terme alors peu connu s’impose progressivement et devient central dans la construction du mouvement Ni una menos (Pas une de moins).
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Contre le chômage et la pénibilité, une revendication féministe : la réduction du temps de travail
Les femmes gagnent en moyenne 27 % de moins que les hommes, et occupent 80 % des emplois à temps partiel.
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Pour un droit au séjour autonome pour les femmes étrangères
Les femmes étrangères vivant en France affrontent une double difficulté, en tant que femmes subissant l’oppression patriarcale de leur pays d’origine et de leur pays d’accueil, et en tant qu’étrangères, en butte aux discriminations et au racisme.
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Des services publics de qualité pour touTEs !
Quand les services publics sont défaillants, les femmes en paient quatre fois le prix…
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Des mesures pour en finir avec les violences faites aux femmes
En France, environ 84 000 femmes entre 18 et 75 ans déclarent être victimes d’un viol ou d’une tentative de viol chaque année.
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Mon corps, mon choix !
Cet été, les arrêtés sur les burkinis ont fait l’actualité. S’ils étaient évidemment islamophobes, ils s’attaquaient aussi au droit des femmes à disposer de leur corps… cela sous le prétexte de défendre le droit des femmes !
https://npa2009.org/
Dossier coordonné par la CNIF
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