Édition du 17 juin 2025

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Québec

Attentes pour une chirurgie : « Le privé fait partie du problème »

« Plus on fait appel au privé et plus les listes d’attente s’allonge. C’est le serpent qui se mord la queue rien de moins ! ». C’est ainsi que réagit la présidente de la Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), Isabelle Dumaine, à la publication des données en santé de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), selon lesquelles le Québec est bon dernier quant aux délais d’attente de certaines chirurgies.

Tiré de Ma CSQ.

« Avec les chiffres dévoilés ce matin, la démonstration n’est plus à faire. Si on veut améliorer la situation en santé au Québec, il faut renforcer nos services publics. C’est le choix logique sur le plan de l’efficacité, mais aussi sur le plan financier. Le secteur privé ne se gêne pas pour gonfler généreusement la facture et ce sont évidemment les Québécoises et Québécois qui perdent au change » a résumé Isabelle Dumaine.

En 2023, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) avait d’ailleurs constaté un écart important entre le coût des chirurgies et autres interventions réalisées dans le secteur privé et dans le secteur public. C’est par le biais de la Loi d’accès à l’information que l’IRIS a pu consulter des documents relatifs au projet-pilote sur les chirurgies privées lancé en 2016 par l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette. Dans certains cas, le recours au privé se traduisait même par une facture bien salée, soit 50 % de plus.

Québec privatise les soins malgré les ententes

Il y a quelques mois à peine, le ministre de la Santé a révélé travailler sur un projet de règlement qui permettrait à Santé-Québec de financer certains examens et chirurgies au privé afin de faire baisser les délais d’attente. Un tel projet fait bondir de son siège la présidente de la Fédération : « La FSQ-CSQ, on est parvenu à arracher au gouvernement 2,6 M$ qui devaient servir précisément à réduire les délais. C’est de l’argent disponible immédiatement pour soigner la population dans nos établissements publics. Le gouvernement et son opérateur du réseau, Santé-Québec, ne manque pas d’argent pour privatiser les soins de santé des Québécois et refuse jusqu’à maintenant de respecter la lettre d’entente qu’il a signée avec les professionnels de la santé du secteur public. Les voir dérouler le tapis rouge, c’est sidérant ! »

Rappelons que depuis l’adoption du projet de loi no 83 le 25 avril dernier, un médecin qui désire aller travailler dans le réseau privé doit obtenir l’autorisation de Santé Québec. Des critères précis guident les autorisations accordées, notamment l’incapacité du réseau public de mettre à contribution ce médecin dans les établissements de sa région. Or, en privant directement le réseau public de ses ressources financières, ne crée-t-on indirectement les conditions pour mieux le privatiser ?

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Étienne Richer

Conseiller CSQ.

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