Édition du 7 mai 2024

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Éducation

Au Sommet sur l’éducation supérieure, à quoi bon jouer lorsque les règles sont truquées

Le texte d’un des tracts distribués par l’ASSÉ lors d’un pré-Sommet sur l’éducation supérieure.

Lors de la deuxième rencontre thématique au Sommet sur l’éducation, les Grands Témoins ont relevé trois scénarios possibles :

• L’indexa)on des frais de scolarité au revenu disponible par habitant, avec l’instauration d’un mécanisme de remboursement proportionnel au revenu (RPR) et une bonification de l’aide financière aux études (AFE) ;

• La gratuité scolaire à tous les niveaux, accompagnée d’une bonification de l’AFE ;

• Une hausse des frais de scolarité, avec une campagne de sensibilisation sur la valeur des études universitaires et une bonifica1on de l’AFE.

Après une journée entière durant laquelle des dizaines d’acteurs du milieu de l’éducation supérieure ont exprimé leurs positions sur les frais de scolarité, il est étonnant de voir que les grands témoins ont occulté une des positions qui a été à plusieurs reprises mise de l’avant : le gel des frais de scolarité au niveau actuel. L’ASSÉ, Le Syndicat National des enseignants et enseignantes du Cégep (FNEEQ-CSN) ainsi que celui des professeur-e-s d’université (FQPPU) ont défendu la gratuité scolaire à tous les niveaux, alors que la Centrale Syndicale du Québec (CSQ), la FEUQ et la FECQ ont en effet défendu le gel des frais de scolarité.

Pourquoi ne pas avoir inclus cette dernière position dans les scénarios possibles, tout en mettant de l’avant une indexation des frais de scolarité qu’aucun acteur n’a défendue lors de ce-e journée à part les expert-‐e‐s invité-‐e-‐s par le gouvernement ? Malgré que les péquistes nous disent être de bonne foi dans le processus de consultation et à l’écoute des revendications du milieu de l’enseignement supérieur, il semble que le par, au pouvoir tienne à son projet d’indexer les frais de scolarité et qu’il souhaite rallier les acteurs du sommet à cette position en l’imposant comme un compromis raisonnable. Pourtant, il s’agit bel et bien d’une hausse perpétuelle des frais de scolarité.

Plutôt que d’offrir aux acteurs du milieu de l’enseignement supérieur un véritable espace de discussion sur les finalités de l’éducation publique au Québec et une instance décisionnelle, comme nous le réclamions pendant la grève, le PQ a choisi de tenir un sommet qui, depuis le début des rencontres préparatoires, vise plutôt à convaincre que nos revendications ne sont pas acceptables. Malheureusement pour le ministre Duchesne, le débat de société sur la hausse des frais de scolarité a déjà eu lieu ce printemps.
Nous n’avons pas fait six mois de grève pour nous faire imposer l’indexation des frais de scolarité !

Comme les autres sommets organisés par le gouvernement dans l’histoire, nous pouvons constater que celui-ci ne servira au final qu’à légitimer le programme du parti au pouvoir, peu importe ce que nous dirons.

Ne laissons pas les acquis de la grève nous glisser entre les doigts : pendant le sommet, manifestons pour la gratuité scolaire et contre la marchandisation de l’éducation !

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