« On l’a vu l’an dernier avec les surplus de 1,6 milliard $ qui ont été attribués au Fonds des générations : les finances publiques ne sont pas si mal en point que le laisse croire le gouvernement. Les dernières informations publiées à propos du budget de jeudi prochain affirment même que les dépenses en éducation augmenteront. C’est un bon départ, mais c’est surtout la preuve qu’il est également possible d’augmenter l’investissement dans les services publics, d’autant plus que, cette année, les surplus prévus sont de 2 milliards $ », affirme Richard Perron, président du SPGQ.
Pour assurer des services publics de qualité, l’État doit, entre autres, réinvestir dans la formation de ses professionnels, mais également leur offrir des conditions de travail compétitives avec le secteur privé. En outre, le SPGQ estime urgent un investissement significatif en formation et en développement des compétences. Cela permettra de maintenir l’expertise de la fonction publique et d’immuniser l’État contre les tentatives de corruption et de collusion par l’entreprise privée.
« Les membres du SPGQ rencontrent de multiples obstacles dans la formation. Ils sont invités à payer de leur poche leurs frais de séjour et de déplacement pour assister à des activités de formation ou à des colloques. L’employeur refuse de nous libérer et de payer nos dépenses. Dès qu’on sort du bureau, c’est à nos frais », déplore M. Perron.
Comme si ce n’était pas assez, les professionnels du ministère des Finances, qui ne sont pas tous membres du SPGQ, dénoncent également les conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. Ils en ont contre le « fossé salarial » qui les sépare de leurs vis-à-vis du fédéral et du secteur privé qui effectuent le même type de tâches. « Voilà un autre exemple prouvant que le gouvernement néglige ses professionnels. Quand les employés responsables de la production du budget dénoncent les mesures austères du gouvernement, c’est la preuve qu’un sérieux coup de barre est nécessaire », soutient Richard Perron.
Au cours de la dernière année, malgré une situation économique favorable, le gouvernement a continué de resserrer l’étau sur les contribuables. Cela va à l’encontre de ce que le Fonds monétaire international (FMI) prône en matière de gestion budgétaire. Selon le FMI, les États dont la dette n’est pas hors de contrôle, ce qui est le cas du Québec, doivent réinvestir dans leurs services et dans l’économie, même si cela implique des déficits. Pendant ce temps, l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) estime à 4 milliards $ les compressions du gouvernement du Québec depuis 2014.
« Même l’Organisation des Nations Unies (ONU) critique ces mesures austères ! Par la voix de son Comité des droits économiques, sociaux et culturels, l’ONU juge sévèrement le Canada et ses provinces pour ses mesures d’austérité. Le Comité est préoccupé par la stagnation du financement des programmes sociaux et par les taux d’imposition des entreprises, plus bas que ceux d’autres pays riches. L’ONU s’inquiète également de l’impact disproportionné de l’austérité introduite dans un certain nombre de provinces, dont le Québec », explique M. Perron.
« Peut-être que Québec devrait suivre l’exemple d’Ottawa qui choisit de réinvestir dans ses infrastructures et ses services publics pour relancer l’économie. Un tel réinvestissement, avec les surplus annoncés, assurerait le maintien de l’expertise au sein de la fonction publique. Les contribuables recevraient ainsi des services publics de qualité. C’est ce qu’ils attendent de leur gouvernement », conclut Richard Perron.