*Montréal, Tiohtia ;ke, le 25 juin 2025*

Notre délégation, composée de 84 personnes ; militant·e·s, syndicalistes, professionnel·le·s de la santé, citoyen·ne·s engagé·e·s et membres de la société civile, revient au Canada après avoir pris part à une mobilisation historique aux côtés de délégations venues de plus de 50 pays pour exiger la levée du blocus sur Gaza et dénoncer le génocide en cours.

*Répression, silence diplomatique et dérive des États*

Comme les autres délégations internationales, nous avons été confronté·es à une répression politique délibérée de la part des autorités égyptiennes, agissant en coordination avec les intérêts sécuritaires de l’État d’Israël et avec la complicité assumée ou silencieuse de plusieurs autres gouvernements. Cette répression s’est traduite par des expulsions
arbitraires, des violences physiques et psychologiques, ainsi que par la confiscation illégale de documents d’identité et d’appareils personnels.

« *Nous tenons à exprimer notre profonde préoccupation et indignation quant à l’attitude **du gouvernement canadien. Malgré plusieurs tentatives de communication, l’ambassade canadienne au Caire n’a apporté aucune
assistance à notre délégation* » déplore Baya El Hachemi, membre de la coordination canadienne de la Marche mondiale vers Gaza et participante à la marche.

« *Face à l’escalade des tensions et aux menaces croissantes pesant sur l’intégrité physique et psychologique des participant·es, plusieurs délégations ont été amenées à prendre la décision difficile, mais nécessaire, de quitter l’Égypte * » conclue Tatiana Harker, coordonnatrice de la cellule de crise au Canada et membre de Palestine Vivra

*Quand la solidarité est criminalisée, le pouvoir des peuples s’organise*

La Marche mondiale vers Gaza est une initiative citoyenne, pacifique et fondamentalement humanitaire. Elle n’avait d’autre objectif que d’exiger la levée du blocus, l’ouverture de corridors d’aide et la fin de la complicité internationale avec le génocide en cours. Elle ne portait ni agenda partisan ni intention d’ingérence. Au contraire, l’ensemble des
participant·es ont agi dans un esprit de responsabilité et de coopération, en respectant les lois et règlements en vigueur sur le territoire égyptien.

Si nous nous sommes mobilisé·es autour de cette initiative, c’est parce que nous avons épuisé toutes les voies citoyennes, institutionnelles et diplomatiques pour faire entendre notre voix. Face à l’inaction de nos gouvernements, à leur complicité persistante et à leur mépris des mobilisations populaires, il ne nous restait qu’une seule option : agir
collectivement, en tant que peuples, pour rejoindre directement Gaza, là où les États ont échoué, fermé les yeux ou pactisé avec le crime. Ces mêmes gouvernements qui, malgré leurs discours de façade, continuent de soutenir
activement ou passivement le siège de Gaza et le génocide en Palestine.

*Ce n’est qu’un début : une solidarité transnationale en marche*

Cette marche n’est pas une fin, elle est un commencement. Elle marque le point de départ d’initiatives plus nombreuses, plus enracinées, plus audacieuses, portées par la conviction que la solidarité ne s’arrête pas aux frontières. Déjà, d’autres actions se préparent : un convoi maritime de 1000 bateaux mené par la Malaisie, des mobilisations parlementaires internationales impliquant des député·es de différents pays vers Rafah, d’autres convois terrestres actuellement en cours de réflexion en Tunisie ainsi que d’autres initiatives d’envergure qui seront annoncées dans les
semaines à venir. Une nouvelle phase de la solidarité internationale est en marche, transversale, populaire, déterminée face au siège, face au silence, face à l’impunité.

Et au cœur de cette dynamique, il y a Gaza : Gaza qui tient, Gaza qui appelle, Gaza qui nous lie.

Tant qu’il y aura des peuples pour marcher, crier, construire et désobéir, la Palestine vivra.

Et la Palestine vaincra.

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