Édition du 16 avril 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 14 avril 2020

Construire la solidarité internationale face à la pandémie !

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

Cette semaine dans Presse-toi à gauche, Yves Bergeron documente les ratés de la gestion de crise de la CAQ, Yvan Perrier répond au premier ministre qui prétend que les syndicats sont responsables du blocage des salaires des préposé.e.s aux bénéficiaires et Pierre Mouterde soulève la question du « déconfinement » de la gauche politique.
 
Yves Bergeron remonte le temps au début de la crise du coronavirus et fait la nomenclature des occasions ratées et des improvisations dans la gestion de crise par la CAQ. Sa démonstration illustre les possibilités qui s’offre à un gouvernement lors de ce type de crise et que la gestion à courte vue qui caractérise le capitalisme néolibéral est au coeur des « défaillances » du système. Les pénuries d’équipements, d’outils de protection, de médicaments sont symptomatiques des ratés du libre-marché. La crise qui couvait et qui est précipitée par les effets de la pandémie constituet des défis que la gauche politique ne pourra relever que dans la mesure ou elle se positionnera comme alternative aux politiques néolibérales, non pas comme « conseillers éclairés » de ces politiques.
 
Yvan Perrier déplore la réponse simple et navrante du premier ministre dans le dossier des conditions de rémunération des salarié.e.s des CHSLD. L’auteur rappelle que les conditions actuelles de travail que dénonce Legault ont été imposées aux employé.e.s des secteurs public et parapublic par l’État-employeur donc qu’on ne peut reprocher aux syndicats d’en être responsables. Il souligne que les études démontrent la sous-rémunération des ces salarié.e.s. Il revendique une authentique revalorisation de la rémunération de ces salarié.e.s dont les services sont désormais jugés essentiels.
 
Se désolant de l’isolement des militant.e.s, Pierre Mouterde croit qu’il faudrait plutôt « être socialement ensemble, faire front contre les politiques qui ont été jusqu’ici dominantes et dont on voit comment elles s’avèrent catastrophiques. » Il souhaite voir les organisations syndicales, communautaires, féministes et écologistes joindre leurs voix à celle de Québec solidaire, « sortir de leur quant à soi et se muer ici et maintenant en une force commune capable de faire contre-poids à ces velléités patronales dont on voit si clairement aujourd’hui toutes les lacunes. »
 
De plus, Marc Bonhomme analyse les façons qu’a trouvé la CAQ pour transformer ses « anges gardiens » en « anges de la mort », Nicolas Fernandez explique que les résidences pour personnes âgées n’étaient pas prêtes pour la pandémie et Pierre Dubuc voit des contradictions entre les prétentions du gouvernement Legault lors de ces points de presse et la réalité sur le terrain et souhaite que la presse soit davantage critique.
 
Par ailleurs, nous vous invitons à participer au prochain webinaire du Réseau militant écologiste de Québec solidaire le 19 avril prochain. Toute l’information ici.

Sur la scène internationale

Nous vous suggérons cette semaine trois articles pour leur vue d’analyse à l’échelle de continent : un sur l’Europe et l’autre sur l’Asie et un autre texte posant la question de genre dans la crise du Covid 19.

Ensuite nous avons retenu quatre Déclarations inspirantes avec revendications spécifiques à chaque pays pour nous inciter, nous aussi à développer nos propres exigences face à la pandémie.

Concernant l’Europe
Nous ne paierons plus leurs crises !

Ce texte se situe à l’échelle de l’Europe et pose un regard critique face au plan proposé par Draghi de la Banque Européenne. Ce plan vise en fait « absorber les pertes du secteur privé quitte à augmenter de façon permanente les dettes publiques ». Et évidemment il s’avère inutile dans le contexte de crises actuelles. Pour le CADTM, cela ne fera qu’augmenter la spéculation et une « une nouvelle augmentation rapide de l’endettement en Europe et dans le monde, qui atteignait fin 2019, le niveau record de 322 % du Produit intérieur brut (PIB). Le PIB traduit la richesse totale produite sur un territoire donné, estimée par la somme des valeurs ajoutées. »

Ce texte, cri du coeur, pose la nécessité de l’arrêt des activités économiques à court terme et des mesures de financement des États pour le long terme. Le travail du Care est mis en évidence avec la crise de la pandémie et le travail des femmes devrait devenir réellement visible.

L’article se termine en réaffirmant la nécessité de rai changement pour « pour rompre avec la société du 1 % des plus riches et réaliser la société du 100 % écologiste, socialiste, autogestionnaire, féministe et antiraciste. »

Concernant le continent asiatique

Covid-19 : Leçons d’Asie et désastre français

Premier constat de l’auteur : « La pandémie et les politiques gouvernementales se présentent sous des formes particulièrement diverses suivant les pays. Cette diversité interdit toute généralisation, mais permet des comparaisons riches en leçons. »

L’auteur va poursuivre sont article en faisant un parallèle entre les pays d’Asie et la France et va faire un deuxième constater « En Asie orientale, Sud-Coréens, Japonais, Vietnamiens se demandent sidérés comment les anciennes puissances coloniale peuvent se retrouver aussi démunies – la France, la Grande-Bretagne (ajoutons les Etats-Unis)..., à l’exception de l’Allemagne. Le leadership auquel prétend encore l’Occident en prend un sacré coup ! »

La situation en Corée du Sud montre l’efficacité d’un dépistage systématique. Et a pu éviter le confinement systématique. Le Vietnam aussi a bien contrôlé la situation. Mais si on regarde la FranceÅ « Terrible paradoxe, la France était probablement l’un des pays occidentaux les mieux préparés à faire face à une épidémie. De très importants stocks préventifs (matériel, vaccins, etc.), ainsi que des plans d’action en cas d’épidémie avaient été constitués sous l’impulsion, notamment, de Roselyne Bachelot ou Xavier Bertrand (ce dernier a cependant amorcé leur réduction). Ils ont cessé d’être renouvelés, puis ont été liquidés sous Touraine et la présidence Hollande, distribués aux hôpitaux et aux entreprises, à charge pour eux de les entretenir sans budget assigné... La présidence Macron a maintenu le même cap. »

Dans cette situation la situation française s’apparente davantage au cas chinois et au confinement forcé parfois violent.

L’auteur poursuit son périple continentale « Dans une grande partie de l’Asie, dont l’Inde est le symbole, il est simplement impossible pour la majorité de la population de mettre en œuvre les mesures barrières élémentaires : promiscuité inévitable, manque de sanitaires ou d’accès à l’eau pour se laver les mains... Le confinement plonge la population dans des dilemmes insolubles, face à des régimes autoritaires ou dictatoriaux. » Et conclut : « La pandémie a un impact en tous domaines, et pas seulement sur le plan sanitaire. »

Concernant le genre

La vulnérabilité au Covid-19 : une affaire de sexe et de genre ?

L’auteure débute son texte avec les questions suivantes : « Les femmes et les hommes courent-ils les mêmes risques face au Covid-19 ? Existe-t-il des différences entre les sexes dans les taux de d’infection et de mortalité par le virus ? » Mais elle est bien consciente que les réponses ne pourrons être réellement apportées que lorsque la pandémie aura pris fin.

Certains brides d’informations rapportent qu’en Chine « 51,4% des personnes contaminées sont des hommes avec un taux de mortalité 2,8% contre 1,7% pour les femmes (1). En Italie, les hommes représentent 60% des cas d’infection et en décèdent plus que les femmes ». Comment expliquer ce taux de mortalité. En Chine plus de la moitié les hommes fument alors que seulement 2% des femmes font usage du tabac. Des spécificités biologiques, des différences hormonales, plusieurs hypothèses commencent à faire jour mais ne peuvent être invalidées.

Mais pour l’auteure il est à noter que « Impossible en effet de faire la part entre des différences biologiques liées au sexe dans les défenses immunitaires et le rôle des facteurs socioculturels liés au genre. La répartition différente des activités et des rôles sociaux des femmes et des hommes constitue une source majeure d’inégalités entre les sexes dans les risques d’exposition au virus, la vulnérabilité à l’infection, la prise en charge médicale, et au final dans les taux de mortalité. »

Et en conclusion, elle affirme « Pour l’infection par le Covid-19, qui est d’ampleur planétaire, les statistiques genrées seront riches d’enseignement. »

Concernant les déclarations

Les quatre déclarations porte un regard sur l’Amérique latine, la collectivité paysanne, l’Inde, et l’Afrique. L’intérêt de ces textes est de voir les différentes revendications mises de l’avant un peu partout dans le monde., de s’en inspirer pour écrire nos propres plate-formes revendicatives.

Toutes dénoncent la crise du capitalisme à travers la crise de la pandémie.
Toutes mentionnent l’état des systèmes de santé suite aux politiques néolibérales.
Toutes dénoncent l’ingérence étrangère et les politiques intransigeantes, étouffantes et oppressantes de la Banque mondiale et du FMI.
Toutes parlent de leur souveraineté remise ne question.

Amérique latine et Caraïbe : Appel des peuples indigènes, des afro-descendants et des organisations populaires d’Amérique latine

De cette déclaration nous retenons cet élément « est devenue un prétexte pour légitimer la présence des forces armées sur nos territoires et pour mettre en œuvre des mesures d’ajustement ainsi que la détérioration des conditions d’existence de la classe ouvrière . »

Cette déclaration se termine avec douze points de revendications.

17 avril 2020 : APPEL A LA MOBILISATION – Journée internationale des luttes paysannes

Cette déclaration insiste sur les liens pandémie-crise économique et crise écologique. COVID-19 a paralysé le monde. Ce virus mortel expose la vulnérabilité du système alimentaire mondialisé actuel, dominé par l’agriculture industrielle, et les dangers qu’il représente pour toutes les formes de vie. »

Autre élément intéressant, elle pose la nécessité des alliances « Par conséquent, les peuples du monde doivent saisir ce moment et se battre pour construire une solidarité et des alliances de classe, entre les zones rurales et urbaines. Les alliances entre les secteurs vulnérables de la société, les petits producteurs d’aliments et les consommateurs sont indispensables pour promouvoir le commerce équitable et une alimentation saine. »

Elle se termine en élaborant cinq axes d’exigences.

Inde. Déclaration du groupe Vikalp Sangam Core sur la nécessité d’alternatives créatives et à long terme suite au Covid-19

Cette déclaration affirme la nécessité de mesures à court terme : des services santé, sécurité sociale et économique etc... mais aussi et surtout de mesures à long terme

Ce texte conclut autour de valeurs « Nous pensons que la survie et la durabilité de cette planète résident dans l’adoption de valeurs de dignité, d’égalité et de justice pour toutes les espèces, tous les genres et toutes les catégories sociales. » et de sept mesures é mettre en œuvre.

Aux dirigeants du continent africain : face au Covid-19, il est temps d’agir !

Cette lettre aux dirigeants africains insiste sur les défaillances profondes du continent africains que la crise de la pandémie met au grand jour.

Elle insiste sur « Soyons clairs. Il n’est nullement question d’opposer sécurité économique et sécurité sanitaire mais plutôt d’insister sur la nécessité pour les gouvernements africains de prendre en compte les conditions de précarité chronique vécue par la majorité de leurs populations. Cela, d’autant plus que le continent africain a une longueur d’avance sur le Nord en matière de gestion de crises sanitaires de grande ampleur, au regard du nombre de pandémies qui l’ont frappé ces dernières années. »

Et de conclure « Cette lettre est un morceau de rappel, de rappel de l’évidence : le continent africain doit reprendre son destin en main. Or c’est dans les moments difficiles que des orientations nouvelles doivent être décidées et que des solutions pérennes doivent être mises en place. »

Bonne lecture

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