•23 nov. 2019 •Blog : Le blog de Martin Benoit

photo : Marche locale pour Labour, quartier Kilburn, Londres

Quand Jeremy Corbyn s’est rendu à Sheffield pour la diffusion d’une émission de télé avec les chefs des partis, il a été accueilli par 3000 personnes. Pas trop mal pour une ville du Nord de taille moyenne (500 000 h).

Depuis la publication de son manifeste électoral, l’engouement créé par ce programme de changement radical n’a cessé de croître. Les gens en ont assez de vivre dans le pays le privatisé et le plus inégal d’Europe.

Le manifeste est ambitieux, détaillé et chiffré. Il propose une nouvelle révolution industrielle verte, la fin de l’austérité, l’abolition des frais d’université, des programmes de sécurité social punitifs (Universal Credit) et la nationalisation de l’énergie, des postes, de l’eau et des trains.

On y propose aussi : l’augmentation du salaire de vie à £10 de l’heure, la fin de la privatisation du système de santé (toujours gratuit), l’accès à des soins à domicile gratuits pour les 65 ans+, la construction de 100 000 logements sociaux par année, la gratuité des autobus pour les moins de 25 ans. Les changements et les investissements proposés sont gigantesques.

Pour y arriver, on propose notamment une taxe spéciale pour les entreprises pétrolières, l’abolition des réductions d’impôt aux entreprises, la lutte à l’évasion fiscale et une augmentation de l’impôt pour les 5% les plus riches (revenu supérieur à £80 000 par année).

L’accès gratuit à l’Internet fibre optique pour tous et toutes se fera en nationalisant une partie de British Telecom et en taxant les multinationales, y compris les grandes entreprises technologiques.

Pour résoudre la question du départ de l’Union européenne (Brexit), on propose de négocier une entente avec l’UE qui sera ensuite présentée dans un référendum où l’option de demeurer dans l’Union sera aussi proposée. Mais déjà le manifeste indique que les citoyens et citoyennes européennes vivant au Royaume-Uni pourront y demeurer sans aucunes formalités.
Le Parti travailliste met de l’avant un nouvel internationalisme basé sur les droits humains et la diplomatie, en rupture avec la machine de guerre américaine. Il propose de suspendre immédiatement la vente d’armes à l’Arabie Saoudite utilisées au Yemen et à Israel pour les armes utilisées contre les civils palestiniens.

Le Parti travailliste, fort de ses 500 000 adhérents pourrait bien renverser l’état des choses créé par Margaret Thatcher dans les années 80. Dans un contexte international où les populations ont repris l’initiative et font entendre leurs revendications, l’élection des Travaillistes pourrait sonner le glas à plus de 40 ans de politiques néo-libérales et ouvrir la porte à une nouvelle révolution écologique et sociale.