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Coupure de 4000 postes à Hydro-Québec - La pensée magique et irresponsable de la Coalition Avenir Québec

MONTRÉAL, le 22 août 2012 - Les syndicats d’Hydro-Québec considèrent que la mesure proposée par la Coalition Avenir Québec (CAQ) visant à couper 4000 postes à la société d’État est irresponsable, dangereuse et démontre une profonde méconnaissance de l’organisation. Les syndicats considèrent qu’une coupure de près de 18 % de la main-d’œuvre d’Hydro-Québec aura de graves conséquences sur la qualité du service, la sécurité du réseau, la rentabilité de l’entreprise et ouvre la porte toute grande à la privatisation complète ou partielle.

Depuis le début de la campagne, François Legault, chef de la CAQ, affirme bien candidement qu’il est possible de couper sans aucun problème 4000 emplois au sein de la société d’État, sans toutefois spécifier comment il arrive à ce nombre. Comme si ce n’était pas assez, la CAQ écrit même dans sa plateforme qu’elle pourra « améliorer la qualité des services [à Hydro-Québec] en rationalisant les processus administratifs ». Cette position est surprenante puisqu’en 2010, l’Industrie a reconnu la performance d’Hydro-Québec alors que la revue spécialisée Electric Light and Power proclamait Hydro-Québec entreprise d’électricité de l’année.

Les syndicats d’Hydro-Québec désirent mettre fin à cette pensée magique véhiculée par la CAQ, et désirent rappeler que les 22 500 employés de la société d’État effectuent un véritable travail qui est nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise. Il est faux de prétendre qu’il y aurait tant d’employés excédentaires. C’est d’ailleurs cette force de travail qui permet à Hydro-Québec de retourner à la société québécoise des milliards de dollars annuellement. Il est irresponsable de penser que réduire de 18 % la main-d’œuvre de la société d’État n’aura pas de conséquences négatives sur ses rendements ou sur la sécurité énergétique de la province. Comme si ce n’était pas assez, les syndicats estiment déjà qu’il manque des employés dans certains secteurs.

« Bien sûr, on tentera de détourner le débat en taxant les syndicats d’Hydro-Québec de corporatisme, mais il reste que la question fondamentale est de savoir si la société d’État pourra effectuer l’impressionnante charge de travail qu’elle doit accomplir avec 18 % moins d’employés. Pour nous, il est plus qu’évident que ce sera impossible. Hydro-Québec n’est pas une usine de boîte à chaussures, c’est l’une des plus grandes organisations au monde qui produit, transporte et distribue de l’électricité, tout cela sur un territoire de 1,6 million de kilomètres carrés. Conséquemment, elle a besoin d’une force de travail importante », a déclaré Maxime Valade, porte-parole et conseiller syndical-coordonateur du secteur Énergie du SCFP.

L’expérience du passé

Rappelons qu’au début des années 80 et au milieu des années 90 les stratégies de coupures massives des PDG, Coulombe et Caillé, s’étaient toutes deux soldées par des échecs. En effet, peu de temps après ces coupures, la société d’État avait dû engager à nouveau des milliers d’employés puisqu’elles avaient trop lourdement affecté la qualité du service et la sécurité du réseau.

D’autres pistes d’efficiences

Évidemment, comme dans toute organisation, il y a des pistes d’efficiences à examiner. Les syndicats suggèrent donc à la CAQ de se pencher sur certaines ententes qui désavantagent l’organisation. Par exemple, l’entente qui fait en sorte qu’Hydro-Québec envoie depuis quatre ans un chèque de 200 millions de dollars par année à la société TransCanada Energy pour la non-utilisation de la centrale au gaz naturel de Bécancour et sur le fait que dans le secteur de la production éolienne, la société d’État achète l’énergie aux entreprises privées à un coût largement supérieur au prix qu’elle la revend.

Les syndicats d’Hydro-Québec sont composés des quatre principales sections locales, soit le Syndicat des technologues d’Hydro-Québec (SCFP-957), le Syndicat des employé-e-s de métiers d’Hydro-Québec (SCFP-1500), le Syndicat des employé-e-s de techniques professionnelles et de bureau d’Hydro-Québec (SCFP-2000) et le Syndicat des spécialistes et professionnels d’Hydro-Québec (SCFP-4250). Ensemble, ils représentent presque 80% du personnel œuvrant à la société d’État.

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