Édition du 5 novembre 2024

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Syndicalisme

Crise du logement : des actions réclamées pour protéger les locataires

« Les divers paliers de gouvernement doivent agir maintenant afin de mettre en place des mesures structurantes pour que l’ensemble des foyers québécois disposent d’un logement sain, sécuritaire et dont le loyer correspond à leur capacité de payer. »

Tiré de Ma CSQ cette semaine.

C’est ce qu’ont notamment déclaré les représentants du Comité intersyndical du Montréal métropolitain (CIMM), dont fait partie la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), la Ligue des droits et libertés (LDL) et le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) lors d’une conférence de presse le 9 novembre dernier.

La pénurie d’habitations, l’augmentation rapide du prix des loyers, la hausse des reprises de logements et des évictions exercent une pression sur les locataires, ce qui pousse des milliers de familles vers la précarité et la misère. Les personnes seules, les femmes, les familles monoparentales, les personnes âgées, racisées et en situation de handicap sont particulièrement touchées.

Des décisions qui nuisent aux locataires

« Non seulement le gouvernement de la CAQ sous-investit dans le logement social, mais, par son projet de loi no 31, il propose des mesures qui nuiront encore davantage aux locataires », affirme la porte-parole du CIMM, Dominique Daigneault.

L’une des principales dispositions du projet de loi no 31 (PL31), déposé par la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, en juin 2023, concerne la cession de bail. Le gouvernement prévoit éliminer cette pratique répandue, qui constitue l’une des seules mesures de contrôle du coût des loyers.

Rappelons que, lors de l’étude du PL31, aucun commentaire ou amendement proposé par les groupes de défense des locataires n’a été retenu, ni aucun des amendements allant dans le sens de ces mêmes groupes et proposés par les partis d’opposition.

Selon le représentant du RCLALQ, Cédric Dussault, le PL31 « représente un important recul pour les locataires et le comble de l’indécence ».

Dominique Daigneault ajoute que « jamais aussi peu de nouveaux logements sociaux ont été financés que sous le gouvernement actuel, ce qui est un scandale étant donné la poussée inflationniste et la montée de la précarité au sein de la population, y compris au sein des travailleuses et travailleurs syndiqués que nous représentons. Il est urgent de donner un coup de barre et de faire en sorte que tous les ménages qui en ont besoin aient accès à du logement social ou coopératif ».

Des investissements réclamés

Les organisations participant au point de presse réclament du gouvernement qu’il reconnaisse et assume ses responsabilités. « Le logement est un droit humain et non une marchandise, l’État a ainsi l’obligation de faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer le respect, la protection et la mise en œuvre du droit au logement. Il est aberrant qu’à travers ses projets législatifs, le gouvernement québécois provoque plutôt de nouveaux reculs de ce droit », dit la porte-parole de la LDL, Laurence Guénette.

De son côté, la représentante du FRAPRU, Véronique Laflamme, rappelle que des investissements plus importants et récurrents en matière de logement social sont demandés depuis cinq ans : « Même si elle prévoit des investissements supplémentaires dans le logement social et abordable, la mise à jour économique présentée cette semaine [par le ministre des Finances, Éric Girard] n’offre pas de garantie quant au nombre de nouveaux logements qui seront sans but lucratif ou dédiés aux ménages à faible revenu. »

Selon elle, pour contrer la crise, « ça prend de toute urgence un programme gouvernemental pérenne de logement social, qui se suffit à lui-même ».

Saviez-vous que…

 Les évictions frauduleuses ont bondi de plus de 150 % lors de la dernière année.

 La hausse moyenne des couts des loyers est 14 % plus élevée que l’an dernier, à Montréal.

 Au total, 0,48 % des Montréalaises et Montréalais détiennent plus du tiers de tout le parc immobilier sur l’île.

 Environ 25 % des nouvelles personnes en situation d’itinérance le sont à la suite d’une éviction.

 Le Québec, lié par une déclaration universelle des droits de l’homme, devrait protéger le droit au logement.

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