Édition du 10 décembre 2024

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Syndicalisme

Déclaration de reconnaissance territoriale autochtone de la CSN

La CSN salue les Autochtones qui se sont établis, des millénaires avant la colonisation, sur le territoire non cédé où nous sommes ici réunis. Nous reconnaissons la souffrance infligée aux enfants, aux femmes et aux hommes autochtones, à travers la violence coloniale et la dépossession culturelle et territoriale. Par ses valeurs, la CSN s’engage à établir et à maintenir de saines relations avec les membres des Premiers Peuples, à revendiquer le respect de leurs droits et de leurs liens au territoire et à accroître leur représentation au sein de notre mouvement.

De nombreuses organisations débutent leurs rencontres officielles par une brève déclaration reconnaissant le territoire autochtone où elles se trouvent réunies. Pour certaines organisations, c’est un effet de mode, mais pour d’autres, c’est loin d’être le cas.

La CSN s’est rangée publiquement en faveur des droits des peuples autochtones dès 1973 et elle vient d’adopter un nouveau plan d’action en ce sens. Pour la CSN, la reconnaissance du lien qui unit les Autochtones au territoire n’est donc pas un simple geste pour faire bonne figure. Il s’agit plutôt d’un acte d’éducation à l’endroit des personnes réunies et d’un engagement organisationnel en faveur de la vérité et de la réconciliation.

De nos jours, il ne fait aucun doute que toutes les Amériques ont été peuplées par diverses nations autochtones depuis des millénaires et que nous vivons sur leurs territoires ancestraux. Un territoire ancestral est la zone géographique identifiée par une première nation comme la terre occupée et utilisée par ses ancêtres, dont elle est gardienne jusqu’à aujourd’hui.

Ces nations habitent le continent depuis la dernière période glaciaire, il y a 15 000 ans. Les Premiers Peuples sont arrivés sur le territoire désigné aujourd’hui comme le Québec il y a 12 000 ans, lorsque les eaux glaciaires de la mer de Champlain se sont retirées. Quand les Européens sont arrivés à leur tour, il y a cinq siècles, les Amériques étaient habitées par les Autochtones depuis déjà 150 siècles.

On dit souvent que les territoires autochtones sont « non cédés », ce qui signifie qu’aucune entente ni aucun traité n’a été signé pour officialiser l’abandon définitif et le transfert des droits territoriaux vers les colons par les Autochtones au sens de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, c’est-à-dire par un consentement libre, préalable et éclairé (CLPÉ). Le congrès de la CSN a endossé la déclaration en 2008, le Québec en a appuyé les principes en 2019 et le Canada en a fait une loi en 2021.

Une partie importante du territoire du Québec n’a jamais été cédée par les Autochtones, sauf les territoires qui sont touchés par la Convention de la Baie-James et du Nord québécois signée en 1975 et ceux touchés par la Convention du Nord-Est québécois signée avec la Nation naskapie en 1978 à laquelle, par ailleurs, la nature du consentement au sens de l’ONU ne fait pas l’unanimité aujourd’hui.

La recherche historique démontre que les territoires peuvent avoir été occupés par plus d’un peuple autochtone au fil du temps. Il importe donc de bien s’informer avant de citer un territoire comme étant celui d’un peuple ou d’un autre, lors d’une rencontre dans une région ou une autre.

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