Édition du 23 avril 2024

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Élections québécoises 2012

Élections 2012 - La FAE exige un vrai ministère de l'Éducation

MONTRÉAL, le 5 sept. 2012 - Avant toutes choses, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) tient à exprimer ses sympathies aux proches de la victime de l’attaque qui visait, vraisemblablement, le Parti Québécois. On peut se demander si cet événement tragique serait survenu, n’eût été l’élection d’une femme à la tête du gouvernement. Même sans réponses claires, ceci doit nous motiver à poursuivre la lutte contre la violence en général et celle qui touche plus particulièrement les femmes.

Pour en venir aux résultats du scrutin proprement dits, la FAE tient à féliciter toutes les personnes élues lors du scrutin d’hier et à souligner aussi la participation de toutes celles qui ont contribué au débat démocratique au cours des derniers jours quelle que soit leur allégeance politique. Nous adressons particulièrement nos vœux de succès à madame Pauline Marois, la première femme à accéder à la fonction de première ministre du Québec, dans l’accomplissement de son mandat et des énormes responsabilités qu’elle assumera dans cette fonction, et ce, dans un contexte difficile. Le nouveau gouvernement péquiste doit maintenant s’activer rapidement à rétablir le lien de confiance avec la population. Les attentes sont grandes envers ce nouveau gouvernement qui devra faire preuve de transparence dans la gestion du bien commun. Nous espérons que ce gouvernement fera preuve d’ouverture et sera à l’écoute de la population, particulièrement pour favoriser un partage plus équitable de la richesse collective et un accès à une éducation de grande qualité.

La FAE se montre toutefois inquiète du fait que la composition du gouvernement et l’attitude de fermeture affichée par certains n’entravent la réalisation de plusieurs engagements pris par le Parti Québécois durant cette campagne électorale notamment l’abolition du projet de loi no 78, l’annulation de la hausse des droits de scolarité et la tenue d’un sommet sur l’enseignement supérieur. De plus, la FAE met beaucoup d’espoir dans l’implantation des « maternelles 4 ans » à temps plein pour bien préparer les enfants à l’école et favoriser leur réussite scolaire. La FAE souligne qu’elle a particulièrement à cœur cette mesure qu’elle propose depuis plusieurs années pour favoriser l’égalité des chances des enfants provenant de milieux défavorisés et réduire le décrochage.

« Au-delà les résultats électoraux, nous sommes toutes et tous à même de remarquer qu’aucune formation politique n’a cru bon faire de l’Éducation une priorité au cours de la campagne électorale. Mme Marois, l’éducation sera-t-elle une vraie priorité pour votre gouvernement ? Mettrez-vous fin aux compressions dans le réseau ? Il y a tant de travail à accomplir pour valoriser la profession enseignante, redonner à l’école publique la place qui lui revient, soutenir adéquatement les élèves en difficulté, revoir les investissements pour maintenir les immeubles dans un état salubre, mettre un terme à la concurrence du privé, répondre aux besoins de tous les élèves, redonner clairement la priorité à l’enseignement et à l’évaluation des connaissances, mettre fin à la généralisation de l’anglais intensif et revaloriser le français, autant d’éléments auxquels il faudra vite que votre gouvernement s’affaire », a déclaré le président de la FAE, Pierre St-Germain.

Pour un vrai ministère et un vrai ministre

« Un des premiers gestes que vous pourriez poser, madame Marois, serait de nommer un vrai ministre de l’Éducation en retirant les dossiers du Loisir et du Sport de ses responsabilités. Compte tenu de la complexité des dossiers en éducation et de l’importance qu’on doit leur accorder, cette nouvelle répartition des mandats attesterait de l’importance qu’occupe l’Éducation au sein de votre gouvernement. De plus, la personne titulaire de la fonction ministérielle devrait également bien connaître le milieu de l’éducation. Le ministre doit pouvoir tenir tête à un appareil technocratique idéologiquement sclérosé et avoir la capacité d’écouter et de comprendre les acteurs du milieu, en particulier, les enseignantes et enseignants. Ceux-ci sont prêts à collaborer pour relever les défis qui attendent le Québec au cours des prochaines années et proposer des correctifs porteurs d’avenir, mais encore faut-il que l’on cesse de les ignorer et qu’on leur fasse confiance », de conclure le président de la FAE, Pierre St-Germain.

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