Le 10 septembre 2025, l’agitateur masculiniste, raciste et trumpiste Charlie Kirk était assassiné. La seule chose claire sur le tireur est qu’il ne vient pas de la « gauche radicale » – comme en sont convaincus les MAGA.
Les obsèques de Charlie Kirk, le 21 septembre, organisées par le troisième homme fort du pouvoir US après Trump et Vance (et depuis le départ de Musk, mais celui-ci a salué Trump à l’occasion de cette cérémonie), Stephen Miller (« chef de cabinet adjoint » de Trump, titre qui ne semble pas décrire son vrai rôle politique, majeur), ont vu la célébration d’un mythe destiné à se traduire en lois répressives visant à la chasse à l’homme (et à la femme) dans les villes américaines.
Le moment clef fut celui où Trump, en toute clarté, a récusé les propos prétendument chrétiens des orateurs précédents sur « le pardon » et « l’empathie » et affirmé que lui veut écraser ses ennemis, en faire de la bouillie, et qu’il va le faire.
Le 30 septembre 2025, tous les hauts gradés de l’armée américaine ont été, chose totalement inédite, réunis pour un show du taré masculiniste Hegseth, ministre « de la Guerre » (et non plus « de la Défense ») et de Trump. Hegseth a annoncé le retour des bizutages, la mise au rencart des femmes, des colorés et des gros, et a conclu son discours par les mots : « Allez-y et tirez » .
Tirer où et sur qui ? Trump l’a dit : sur « l’ennemi intérieur ». Il va falloir, explicitement, reprendre les villes de New York, Los Angeles, Chicago … Cela a commencé : des militaires investissent Portland « contre la criminalité », les commandos d’ICE ont déjà tué un travailleur et terrorisé tout un immeuble à Chicago.
Les Démocrates et les syndicats américains, eux, non seulement n’ont pas nommé cette guerre civile de son nom alors que pourtant elle leur est déclarée, mais ils ne parlent toujours pas d’autodéfense, alors que c’est cela qui est à l’ordre-du-jour.
Le shutdown dans ces conditions pourrait se retourner contre les fonctionnaires et employés fédéraux, comme Trump en a l’intention. Il a suscité un long communiqué de l’AFL-CIO et de ses branches, qui détaillent bien les conséquences pour les travailleurs et pour la population, mais dirigeant leur action sur les élus républicains pour qu’ils « comprennent », sans anticiper que Trump envisage, lui, que ce shutdown pourrait durer très, très, très longtemps …
Il faut situer la fuite en avant du pouvoir trumpiste dans son cadre international. Poutine vient de multiplier les provocations militaires en Europe – drones sur l’aéroport de Munich ce jour -, pour ensuite répondre aux velléités désordonnées de réactions européennes par un discours, à Sotchi, accusant l’Europe d’être le fauteur de guerre n°1.
Poutine s’est ensuite lancé dans une intéressante attaque contre la Pologne, qui avait selon lui provoqué l’Allemagne hitlérienne, la contraignant à la guerre. Les mots « corridor de Dantzig » dans ce discours, pourraient être remplacés par « corridor de Suwalki » … indiquant au passage que Poutine s’identifie, comme « victime » contrainte à l’attaque, à Hitler … intéressant, disions-nous …
Sans aucune victoire russe en Ukraine, le scenario d’une entrée progressive de l’Europe centrale et orientale, et par conséquent qu’on le veuille ou non de toute l’Europe, dans une semi-guerre généralisée, est en train de se mettre en place.
Or il convient de saisir, au moment présent, que la fuite en avant trumpiste n’est pas interventionniste en Europe, mais d’abord aux États-Unis contre le peuple américain, et envers l’ensemble des deux Amériques : Groenland, Canada, et aussi Panama et Venezuela. Les amorces d’escalades envers le Venezuela ne s’inscrivent en réalité non plus dans l’opposition traditionnelle envers un régime nationaliste lié à Moscou, mais dans la volonté de dominer tout le continent, à Toronto comme à Caracas. Trump veut que Poutine lui lâche le Venezuela, Cuba et le Nicaragua, et il lui laissera, outre l’Ukraine, les trois pays baltes et la Pologne …
Cette logique de partage du monde, où les obstacles majeurs qui feront tout sauter s’appellent les peuples, ukrainien ou palestinien, et la jeunesse entrant en mouvement sous le drapeau pirate de One Piece, ne saurait disparaître de l’analyse s’agissant de ce qui est présenté comme le « plan Trump » pour Gaza et la Palestine.
Il s’agit en fait plutôt d’un plan Tony Blair /Mohamed ben Salmane endossé par Trump, que les initiatives incontrôlées de Netanyahou en Iran, qu’il a accompagné, puis au Qatar, ont mis en difficulté.
Rappelons que ce plan ne comporte tout simplement aucune échéance concernant le retrait, ou le repositionnement, des troupes israéliennes à Gaza, et qu’il ne vise pas à conforter une Autorité palestinienne actuelle ou future mais un problématique « comité palestinien technocratique et apolitique » -dont les fascistes 2.0 de la tech US rêvant d’une ville-île pour flux de capitaux, discutent probablement avec Ben Salmane. Il n’a en rien interrompu les massacres, ni dessiné de perspective de libération des otages, à ce jour. Est-il fait pour cela ? Non, mais pour un partage provisoire du monde dans lequel la crise permanente palestino-israélienne est devenu un problème pour les hégémons impérialistes.
L’annonce de ce plan intervient alors même que la flottille « Global Sumud » est arraisonnée – illégalement au regard du « droit international »- par l’armée israélienne, après avoir été escortée par des navires de guerre espagnols et italiens. Dérisoire apparaît cette tentative, qui soulève cependant de facto la nécessité d’une intervention armée pour mettre fin au blocus !
Cependant, et c’est là le fait essentiel global, pendant que cette fuite en avant meurtrière des « grands » s’aggrave de jour en jour, la vague des soulèvements portés par la jeunesse, partie d’Indonésie sous son drapeau pirate, touchant le Népal et Madagascar, s’affirme comme la troisième grande vague révolutionnaire d’insurrections démocratiques depuis la crise de 2008, après les « révolutions arabes » en 2011-2012 et les insurrections proche-orientales, le Hirak algérien et l’Amérique du Sud en 2019 (Chili, Colombie, …) , sans oublier le Sri Lanka en 2022.
Déjà ancrée en Europe avec la Serbie, cette vague lui bât maintenant les flancs, puissamment, au Maroc. Ils se heurtent à la répression de la monarchie, qui, déjà, a tué. Et s’affirment comme « génération Z » : la génération née avec le XXI° siècle, qui ne veut pas qu’il soit seulement le siècle des guerres, du sang et du feu, ce qu’il est, mais le siècle de la liberté, des révolutions, de l’écologie et de l’émancipation.
L’avenir est à elles, l’avenir est à eux.
Édito international du 03 octobre 2025.
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