Édition du 23 avril 2024

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Environnement

Feu de forêt et caribou : la CAQ doit divulguer sa stratégie rapidement

Nouvelle, Matane, Gaspé, Québec, Montréal, Val-d’Or, Outaouais, Laval, Rive-sud de Montréal,Cantons de l’Est, Rouyn-Noranda, Saguenay, Laurentides, Rimouski, Rivière-des-Mille-ÎlesSt-Jean-sur-Richelieu, Arthabaska-Érable, Vaudreuil-Soulanges, MRC Les Moulins - Une coalition de groupes environnementaux demande au gouvernement Legault de ne pas prendre les actuels feux de forêt comme prétexte pour retarder une fois de plus le dépôt de la stratégie pour protéger le caribou.

La coalition demande la mise en place de mesures intérimaires visant la protection des secteurs névralgiques en attendant la divulgation de la stratégie.

La demande de divulgation immédiate de la stratégie émane du groupe Environnement Vert
Plus, du Comité de protection des monts Chics-Chocs de la réserve faunique de Matane, de la Société de conservation ZICO de la Baie-de-Gaspé (SCZBG), de la Coalition Fjord, des Mères au front, dont les groupes locaux de Saguenay, Québec, Montréal, Outaouais, Laval, Rive-Sud de Montréal, Cantons de l’Est, Rouyn-Noranda, Pays-d’en-Haut, Rimouski,
St-Jean-sur-Richelieu, Arthabaska-Érable, Val-d’Or, Vaudreuil-Soulanges, Rivière-des-milles-îles et Les Moulins.

La demande de la coalition survient alors que le gouvernement aurait déjà annoncé, lors de
consultations privées, que la stratégie déposée en juin ne serait encore une fois qu’à l’état de projet soumis à des consultations. La coalition estime d’autant plus, dans ce contexte, que la population est en droit de connaître les intentions du gouvernement pour assurer la protection des hardes menacées conformément à l’échéancier promis. Elle demande au ministre fédéral de l’environnement, Steven Guilbeault, de renoncer au délai supplémentaire accordé au gouvernement du Québec pour la divulgation de son projet.

D’ici à la mise en œuvre d’une stratégie caribou, la coalition demande également de mettre en place le plus rapidement possible des mesures intérimaires pour les secteurs névralgiques qui sont susceptibles d’abriter des caribous. Cela s’avère d’autant plus nécessaire que les
territoires à protéger proposés par Québec ne satisfont pas certains interlocuteurs qui militent pour la conservation du caribou.1 Sans endosser le modèle forestier actuel, la coalition invite le gouvernement et l’industrie à prioriser les coupes dans les secteurs forestiers brûlés ou affectés par la TBE (tordeuse des bourgeons de l’épinette) qui sont déjà accessibles et à l’extérieur de tout secteur d’intérêt pour la protection du caribou.

Citations
« Le Québec se doit de livrer un plan de rétablissement du caribou forestier et montagnard
crédible et efficace. Sans ce plan, le gouvernement provincial forcera la main du gouvernement fédéral à intervenir sur le territoire. La paix sociale et la réconciliation avec les premières nations sont des enjeux d’importance auxquels le Québec se doit d’adhérer et de prendre action, » relève Marie-Ève Desmarais, ingénieure forestière.

« Il est important pour toute espèce associée à de vieilles forêts de bénéficier d’assez de
territoire protégé. Le rajeunissement généralisé de notre forêt met leur pérennité en péril. C’est le cas du caribou de la Gaspésie. Il nous faut mieux gérer notre territoire pour sauvegarder notre biodiversité. Il est donc urgent de mettre en œuvre un plan pour le rétablissement et la sauvegarde du caribou, dont profitera toute une panoplie d’espèces en péril associées à la vieille forêt. » explique Margaret Kraenzel du Comité de protection des monts Chic-Chocs.

« Avec une superficie affectée de plus de 900 000 hectares jusqu’à maintenant, il n’y a aucune raison que l’industrie aille se servir dans les secteurs névralgiques pour le caribou. Dans le contexte où on doit protéger 30% du territoire d’ici 2030, la récolte doit se faire en-dehors de ces secteurs, de tous projets d’aires protégées déjà à l’étude, et des zones qui se trouvent à proximité. Il ne faut absolument pas, par exemple, que les vieilles forêts du secteur Lemoyne, juste à l’est de la rivière Péribonka, soient saccagées par des coupes, » réclame Anne-Marie Chapleau, de Mères au front-Saguenay.

« La stratégie de protection du caribou ne doit pas changer significativement avec les feux. Les superficies nécessaires à la conservation de chaque harde demeurent les mêmes. Qui plus est, le caribou de la Gaspésie n’est pas affecté par les feux et mérite de ne plus attendre un délai supplémentaire pour la divulgation de la stratégie visant à assurer sa protection » demande Pascal Bergeron, porte-parole d’Environnement Vert Plus.

« De plus, nous rappelons au gouvernement de faire suite rapidement à nos demandes faites le 17 mai 2023, soit le retrait du régime d’exception qui permet l’exploration minière dans l’habitat du caribou de la Gaspésie et l’élargissement de son habitat. Il ne faut pas que l’urgence des feux de forêt fasse oublier que la protection du caribou et de son habitat ne peut se réaliser que dans l’optique globale d’un écosystème sain et suffisant » rappelle Margret Grenier, présidente SCZBG.

« Neuf bêtes. Neuf ! C’est ce qu’il reste de la harde de Val-d’Or qu’on a laissé décliner en pleine connaissance de cause.. et de solution. À l’instar du président de l’Action Boréale, Henri Jacob, nous considérons cette inaction politique consciente comme rien de moins qu’un écocide. » soutient Geneviève Béland, de Mères au front - Val-d’Or.

“Sur la scène internationale, le Québec et le Canada sont en train de perdre leur crédibilité en matière de protection de la biodiversité. Il y a quelques mois seulement, nos élus faisaient pourtant de beaux discours à la COP15. Une fois de plus, ce ne sont pas les avis des scientifiques qui sont écoutés, mais ceux d’une poignée d’industriels champions du lobby.” Laure Waridel, écosociologue PhD, autrice et co-instigatrice de Mères au front.

Note
1.1 Voir par exemple dans l’article de Jean-Thomas Léveillé : « l’aire protégée proposée par Québec ne compte que 22 % de vieilles forêts de 90 ans et plus, alors qu’il y en aurait 50 % dans celle proposée par les Innus, calculent-ils. Le gouvernement rate une occasion de réconciliation avec les Premières Nations, déplore le vice-chef du Conseil des Innus de Pessamit, Jérôme Bacon-St-Onge. »

Groupes cosignataires
Margaret kraenzel, Co-porte parole du Comité Chic-Chocs.
Anne-Marie Chapleau, porte-parole, Mères au front - Saguenay
Vicky Croteau, porte-parole, Mères au front - ville de Québec
Nathalie Ainsley et Valeria Moro, co-coordinatrices, Mères au front - Montréal
Geneviève Béland, Mères au front - Val-d’Or
Hao Nguyen, Mères au front de l’Outaouais
Isabella Pasinato, Mères au front de Laval
Carole Mainville, Mères au Front - Rive-Sud
Marie-Andrée Foucreault-Therrien, Mères au front et ses Alliés.es des Cantons de l’Est
Martin Legault, MARE (Mouvement d’action régional en environnement)
Alix Ruhlmann, porte-parole, Coalition Fjord
Isabelle Fortin-Rondeau, Mères au front de Rouyn-Noranda
Lysanne Villemure, Mères au front Pays-d’en-Haut
Catherine A. Gagnon, Mères au front Rimouski et leurs allié.e.s
Evelyne Beaudry, Mères au front Saint-Jean-sur-Richelieu
Johanne Saucier, Mères au front Arthabaska-Érable
Louise Deschênes, Mères au front Vaudreuil-Soulanges
Margret Grenier, présidente, Société de conservation ZICO de la Baie-de-Gaspé
Marie-Claude Beaulieu, Mères au front Rivière-des-milles-îles
Marie-Claude Brouillette, Mères au front Les Moulin

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