Édition du 10 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Gaz de schiste

Gaz de schiste - “Nous sommes indignés”

J’ai lu le rapport du BAPE sur Internet. Avec mon conjoint, j’ai regardé les films, les documentaires et les nouvelles on ne peut plus pertinentes concernant l’exploration et l’exploitation du schiste.

J’ai des heures et des heures de littérature schiste d’ici et d’ailleurs emmagasinées dans les tiroirs de ma mémoire. Donc, je peux dire que je suis une concitoyenne du monde engagée et informée des dangers encourus par les populations touchées.

À priori, je vous présente la carte topographique de Saint-Louis-de-Blandford. Les parties coloriées en rouges sont les propriétaires ludoviciens qui ont accepté de signer à 90% par principe de précaution le document « VOUS N’ENTREREZ PAS CHEZ NOUS ».

Sur le terrain, le travail est fait. Comme suite à l’action citoyenne, la Municipalité a été appelée à voter une résolution (non-forage).

Lorsque j’ai entendu parler qu’une compagnie gazière (JUNEX) viendrait s’implanter près de chez moi, la nouvelle m’a choqué. Le puits n’est pas foré, il est en attente situé environ à 200 mètres d’une cannebergière.

J’avais de la difficulté à traduire, pourquoi la Municipalité avait accepté que le territoire soit occupé par l’industrie du schiste. J’ai fouillé la question et constaté que le danger couvrirait aussi toute la Vallée du Saint-Laurent (terres agricoles, qualité de l’eau et de l’air). J’ai informé mon conjoint.

Lors d’une rencontre avec Serge Fortier, nous sommes devenus partisans du Regroupement interrégional sur les gaz de schiste de la Vallée du Saint-Laurent. Nous avons manifesté. Nous avons participé à des rencontres citoyennes et avons entendu des témoignages troublants pour ne pas dire cauchemardesques.

Le 12 décembre dernier avait lieu à Saint-Hyacinthe la première d’une série de quatre rencontres d’informations concernant l’industrie du schiste tenue conjointement par l’institut du Nouveau Monde, le comité pour l’Étude environnementale stratégique (ÉES) et les citoyens.

Nous avons écouté et entendu les deux premières entrées de jeu du comité ÉES enregistrées sur le Web, c’est-à-dire celles de Saint-Hyacinthe et de Longueuil.

Nous sommes heureux de constater que le Québec regorge de citoyens connaisseurs et capables de s’exprimer intelligiblement. Des gens de cœur et d’esprit, nous sommes fiers d’être Québécois.

Présents aux rencontres de Saint-Flavien et de Bécancour, nous avons vu et entendu des citoyens inquiets qui craignent pour la pollution des terres agricoles, de l’eau et de l’air pendant et après le passage de l’ouragan Schiste au Québec ! En somme, ils redoutent les effets néfastes à court et à long terme que l’industrie pourrait causer sur leur santé et la santé de leurs descendants.

Nous avons entendu des témoignages pertinents et de qualité supérieure, au désavantage des deux metteurs en scène de l’institut du Nouveau Monde et des représentants de l’ÉES. À un certain moment, ils ne savaient plus où donner de la tête et leurs réponses demeuraient évasives.

Nous avons réfléchi encore plus fort et poussé notre réflexion un peu plus loin…

Donc, Saint-Louis-de-Blandford est nommée Capitale de la canneberge. Puisque la canneberge du Québec voyage mondialement, après l’avoir subventionné largement avec nos dollars, pourquoi ce gouvernement permettrait-il à l’industrie du schiste (JUNEX) de la polluer ?

Considérant que le comité de l’ÉES n’est pas en mesure de nous promettre un moratoire immédiat et l’abrogation des permis de forage en cours d’études environnementales stratégiques.

Considérant que le comité de l’ÉES n’est pas susceptible de refondre son comité en y joignant un citoyen de la Vallée du Saint-Laurent, un environnementaliste et un médecin.

Considérant que Marianne Molga est lobbyiste chez Talisman Energy et qu’elle n’a pas le dessein de quitter ledit comité.

Pour toutes ces raisons, nous sommes indignés. Ce que l’ÉES nous propose est loin de jouer un rôle important dans le processus de l’acceptation sociale. Nous ne reconnaissons aucune légitimité à l’ÉES et nous leur demandons de se retirer. Par mesure de précaution, nous revendiquons le moratoire sur toutes formes de fracturation du schiste et l’abrogation des permis.

Nous sommes solidaires des artistes et des regroupements d’ici et qui d’ailleurs poursuivent une lutte engagée contre toutes formes d’exploration et d’exploitation de l’industrie du schiste.

Pour visionner les rencontres : www.inm.ca

Les auteurEs sont citoyens de Saint-Louis-de-Blandford

Kathleen Potvin

Résidente de Saint-Louis-de-Blandford opposée au gaz de sxhiste

Jean-Claude Roy

Résident de Saint-Louis-de-Blandford opposé au gaz de schiste

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