Édition du 16 avril 2024

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Charte des valeurs québécoises

La FIQ prend position en faveur de la Charte de la laïcité québécoise

LAVAL, QC, le 5 déc. 2013 - Réunies en conseil fédéral à Laval, les déléguées de La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec - FIQ ont pris position en faveur de la Charte de la laïcité québécoise. « Le conseil fédéral fut l’occasion de présenter aux déléguées les résultats du large processus de consultation qu’a mené la Fédération au cours des derniers mois et de discuter de cet enjeu important. À la lumière des résultats du sondage dirigé par une firme spécialisée auprès d’un échantillon représentatif des membres, les déléguées ont adopté une recommandation reflétant la volonté d’une majorité des membres de la FIQ.

Ainsi, la Fédération prend position en faveur de la Charte de la laïcité en affirmant la neutralité de l’État, le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes, la nécessité de balises afin d’encadrer les demandes d’accommodements pour motifs religieux, et en faveur de l’interdiction des signes religieux visibles pour tous les employé-e-s de la fonction publique. Les déléguées ont analysé la proposition de Charte sous l’angle de la collectivité en se projetant dans la société dans laquelle nous voulons vivre comme citoyennes et comme professionnelles en soins », d’expliquer Régine Laurent, présidente de la Fédération.

Accommodements pour motifs religieux


Alors que les résultats du sondage quant à l’affirmation de la neutralité de l’État de même que le principe d’égalité entre les hommes et les femmes pouvaient être prévisibles, l’opinion des membres de la Fédération sur les différents accommodements pour motifs religieux était plus difficilement présumable. « Tandis que 76,1 % des membres sondés estiment qu’il est nécessaire de baliser et d’encadrer les demandes d’accommodement pour motifs religieux, 55 % de celles-ci disent recevoir des demandes d’accommodements pour motifs religieux de la part des patient-e-s. Ainsi, ce pourcentage élevé vient confirmer notre prétention à l’effet que les demandes d’accommodements sont, contrairement à ce que les gestionnaires peuvent dire, relativement nombreuses. Et dans le contexte où nos membres nous indiquent que ces situations se règlent principalement par les équipes de soins elles-mêmes, il est important d’instaurer des balises claires », de poursuivre madame Laurent.

Port de signes religieux visibles


Le sondage mené auprès des membres visait également à évaluer leur perception quant au port de signes religieux visibles, particulièrement dans le milieu de travail. « C’est dans une proportion de 60,6 % que les membres se sont prononcées pour l’interdiction du port de signes religieux visibles pour tous les salariés de la fonction publique. Un tel résultat dissipe toute ambiguïté sur la légitimité de la prise de position de la délégation puisque même si nos membres ne sont pas unanimes, elles sont tout de même clairement opposées au port de signes religieux, y compris les établissements de santé », de conclure la présidente.

Le sondage en bref

 60,1 % sont en accord avec le projet de Charte ;

 63,9 % estiment qu’une Charte est nécessaire ;

 96,6 % sont en accord avec le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes ;

 73,8 % sont en accord avec le principe de laïcité de l’État ;

60,6 % sont en accord avec le principe de l’interdiction du port de signes religieux visibles pour tous les salariés de la fonction publique ;

65,1 % sont en accord avec l’énoncé : la croyance religieuse est une question strictement personnelle et les signes religieux visibles ne devraient pas être acceptés au travail ;

76,1 % sont en accord avec l’opinion : afin de protéger les valeurs québécoises, il est nécessaire de baliser et encadrer les demandes d’accommodements pour motifs religieux ;

55 % disent recevoir des demandes d’accommodements pour motifs religieux de la part des patient-e-s ;

35,8 % des demandes d’accommodements pour motifs religieux sont référées à l’équipe de soins, 32,7 % sont référées au supérieur immédiat et 25,1 % des demandes se règlent d’elles-mêmes ;

59,5 % sont d’avis qu’il n’y aurait aucun impact sur le milieu de travail si la Charte était adoptée par le gouvernement du Québec.

À la lumière de cette prise de position en faveur de la Charte et s’appuyant sur les informations recueillies lors de son processus de consultation, la Fédération entend maintenant déposer un mémoire dans le cadre de la commission parlementaire sur projet de loi 60.

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