Édition du 8 octobre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Racisme

Les rebonds de l'histoire

Karl Marx disait que l’après révèle souvent les tendances lourdes de l’avant, il en constitue le révélateur autant que l’aboutissement ; ou quelque chose d’approchant, en tout cas.
Cette affirmation se vérifie pleinement dans la façon dont les classes politiques occidentales et une bonne partie de leurs opinions publiques ont longtemps considéré la civilisation arabe. Par contraste, Israël a toujours été présenté comme une société supérieure à celles qui l’entouraient.

En effet, les populations arabes ont toujours fait l’objet d’un mépris larvé de la part de beaucoup d’Occidentaux, comme si ça allait de soi. Dans la bande dessinée ("Le crabe aux pinces d’or" d’Hergé), dans certains romans, au cinéma et même dans la chanson on note un dénigrement des Arabes. On peut mentionner la célèbre chanson du chanteur de charme Adamo, "Inch’Allah" sortie en 1967, l’année de la guerre des six jours (du 5 au 10 juin) entre Israël et certains pays arabes (Égypte, Jordanie et Syrie), une chanson à la gloire d’Israël. Inutile de revenir sur le cinéma hollywoodien, notoirement pro-israélien et anti-palestinien.

De plus, les pays arabes producteurs de pétrole réunis au Koweït ont décidé à la suite de la guerre du Yom Kippour ( 6 au 24 octobre 1973) d’augmenter unilatéralement de 70% le prix du baril de brut et de réduire mensuellement de 5% la production pétrolière jusqu’à l’évacuation complète des territoires occupés par Israël et la reconnaissances des droits des Palestiniens. Cette offensive commerciale a contribué à provoquer une sérieuse crise économique en Occident.

C’est à partir de cette époque que le dénigrement des Arabes est devenu ouvert, virulent, et même haineux, surtout du côté américain, en dépit du pacifisme relatif du président Jim Carter.

Mais c’est aussi à partir de cette période que la question palestinienne est devenue plus connue en Occident et qu’un mouvement favorable à leur cause a pris son envol. On peut mentionner certains films et romans européens ; aussi, il faut le souligner, le film québécois d’Anaïs Barbeau-Lavalette "Inch’Allah" sorti en 2012.

Avec l’actuel conflit Gaza-Israël, la sympathie à l’endroit de la cause palestinienne s’affirme chaque jour davantage, même aux États-Unis du moins au niveau de l’opinion publique, encore que la partie est encore loin d’y être gagnée pour les Palestiniens.

Que peut-on augurer pour l’avenir ? Difficile de le savoir, mais le présent conflit marque sans doute un point tournant dans l’antagonisme israélo-palestinien. Un retour en arrière paraît impossible. Les contours des futures relations entre Israël et la Palestine demeurent flous, mais ce qui semble se dessiner ressemble à une rupture avec un passé particulièrement pénible pour les deux peuples, surtout les Palestiniens. Peut-on rêver d’un apaisement durable ?

Jean-François Delisle

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