Édition du 11 novembre 2025

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Québec

Les ruptures de services en santé mentale ne sont pas une question de méconnaissance, mais de sous-investissements

Montréal, le 8 octobre 2025 – L’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) souhaite réagir au cri du cœur de la famille du jeune Arsen Sarukhanyan, à la suite de la sortie du rapport de la coroner, lié à son décès tragique.

L’association est en désaccord avec l’idée émise que les ressources sont suffisantes et simplement méconnues.

«  Nous ne devons pas nier la réalité vécue par des milliers de personnes qui cherchent, souvent en vain, à obtenir du soutien en santé mentale. Les ruptures de services, la fragmentation du réseau et les délais d’attente ne sont pas une question de communication ou de méconnaissance : ils sont le résultat d’un système en surcharge, sous-financé  » mentionne François Winter, porte-parole de l’AGIDD-SMQ.

Selon les données du ministère de la Santé et des Services sociaux, plus de 12 000 personnes étaient en attente d’un premier service en santé mentale en août dernier, dont plus de 7000 hors délai. Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur le terrain, les organismes communautaires sont témoins au quotidien de la détresse de jeunes adultes qui se heurtent à des portes closes, à des critères d’admissibilité trop rigides ou à des suivis interrompus faute de ressources. Des impacts qui auraient pu mener à la commission d’un acte irréparable sur autrui et de plus en plus déshumanisé.

Le rapport du coroner Me Julie-Kim Godin le souligne clairement : la mort de M. Sarukhanyan illustre « une série de ruptures de services, de communications déficientes, de travail en silo et d’occasions manquées
 ».

«  Ces constats appellent à prioriser les besoins des personnes qui souffrent et à investir dans la prévention plutôt que dans la coercition avec une révision de la loi P-38. Les gens ont besoin de support et d’humanité, pas de coercition » mentionne François Winter.

Nancy Melanson, co-coordonnatrice de l’AGIDD-SMQ, évoque aussi que «  Ces constats appellent à un investissement dans une multitude de stratégies de prévention et de postvention, auprès des personnes qui
demandent des services, et ce, partout au Québec, pour aider et accompagner “au bon moment” et prévenir l’application d’une loi P-38  »

La méconnaissance ne tue pas. L’absence de réponse, si.

L’AGIDD-SMQ souhaite travailler avec le ministre Carmant afin qu’il soit en mesure d’entendre les personnes concernées, les proches, les groupes communautaires et les intervenants de première ligne, afin de
bâtir ensemble des services réellement accessibles, continus et centrés sur les besoins des personnes.

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