Édition du 26 mars 2024

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Santé

Montréal la rouge

On a analysé et commenté la présente pandémie de Covid-19 sous toutes les coutures, souligné à l’envi ses dimensions politique, sociale, économique, internationale, sans oublier les comparaisons d’ordre historique, comme la grande pandémie de grippe dite « espagnole » de 1918. On a même mentionné, à tort ou à raison, l’hygiène défectueuse des marchés public en Chine d’où le virus s’est élancé à la conquête du monde, sans doute amené en Occident par des touristes étrangers. Mais il ne faudrait pas oublier non plus une dimension très négligée dans cette crise : la dimension culturelle.

Selon le dictionnaire « Le nouveau Petit Roberthttps://www.facebook.com/arsgratiartismutatismutandis.25/photos/a.545857155561343/1625765097570538/?type , la culture constitue : « l’ensemble des aspects propres à une civilisation, à une nation » ou encore, toujours d’après « Le Petit Robert » « l’ensemble des formes acquises de comportement dans les sociétés humaines. »

On pourrait donc qualifier ce phénomène de manière d’être, de façon de voir la société et le monde, y inclus donc les relations internationales….et interrégionales à l’intérieur d’un même pays. On peut penser aux liens entre les métropoles d’une part et d’autre part les autres régions urbaines, semi-rurales ou rurales. On pourrait en aligner des exemples : Londres et le reste de l’Angleterre, Paris et la « France », Bruxelles et les régions belges. Chez nous, on peut citer Montréal d’un côté et la province de l’autre dont Québec est l’épicentre, la capitale politique mais aussi sociologique : une ville de taille assez réduite, ethniquement plutôt homogène et à tendance conservatrice ( au sens large du terme). Par exemple, elle n’a guère participé aux insurrections de 1837-38 et la grève étudiante du printemps 2012 n’y a rencontré que des échos limités.

Montréal est vue par pas mal de gens dits « des régions » comme une ville démesurée, dangereuse, cosmopolite et contestataire. La cité de toutes les possibilités...et aussi de tous les risques. Le fait que la pandémie y fait bien plus de victimes qu’ailleurs les ancre dans cette perception ambigüe.

Dans la zone métropolitaine se concentre environ la moitié de la population québécoise, elle est l’épicentre de l’activité culturelle, financière et économique ; les grandes modes idéologiques y prennent le plus souvent naissance. La métropole exerce donc à la fois fascination, répulsion et peur ailleurs au Québec.

Un phénomène comme la pandémie est plus difficile à maîtriser et à éliminer dans une zone de trois millions d’habitant-e-s que dans une autre de sept cent mille ou trente mille personnes. C’est normal et prévisible.

Montréal ne se justifie pas. Après tout, la pandémie se résorbe ailleurs au Québec et elle connaît même un certain reflux dans la métropole. Il est de l’ordre des choses que le vaisseau amiral du Québec encaisse plus de coups de vent que les goélettes régionales qui survivent dans son sillage.

La crise sanitaire actuelle est donc révélatrices d’un certain « antagonisme » entre la métropole et ce qu’on appelle les régions. La dimension culturelle y a sa part. Elle concerne tous les citoyens et citoyennes du Québec.

Jean François Delisle.

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