C’est sur ce thème que se tiendra le prochain congrès du CCMM-CSN. Nous croyons qu’il a toute son importance dans la conjoncture actuelle, où la droite prend presque tout l’espace dans le débat public. Être de gauche, c’est lutter contre le capitalisme et ce qui en découle, comme les PPP et la sous-traitance. C’est aussi lutter contre les inégalités sociales et contre la pauvreté. C’est revendiquer une meilleure répartition de la richesse, des services publics de qualité et la gratuité scolaire, même à l’Université.
Affirmer que notre cœur bat à gauche s’inscrit dans la lutte contre les politiques néolibérales portées par nos gouvernements. Avec l’élection d’un gouvernement majoritaire conservateur au Canada, nous avons assisté à l’adoption de plusieurs lois, sans véritable débat démocratique, qui affectent des acquis sociaux essentiels, notamment en imposant une réforme de l’assurance-emploi qui rend la protection de moins en moins accessible. Le gouvernement Harper livre une véritable guerre au mouvement ouvrier, comme l’illustre l’adoption de la Loi C-377 ou le retrait du droit de grève aux travailleuses et aux travailleurs de Postes Canada et Air Canada.
Au Québec, la droite est tout aussi présente. Plus de la moitié des électeurs (58 %) ont voté pour le PLQ et la CAQ. Malgré la grogne populaire et les milliers de manifestations dans les rues du Québec, le PQ avec un programme s’approchant des valeurs sociales démocrates, et Québec Solidaire, définitivement de gauche, n’ont raflé respectivement que 32 % et 6 % des voix. Pire encore, depuis son arrivée au pouvoir, le PQ a pratiquement balayé entièrement tous les éléments un tant soit peu sociaux-démocrates de son programme. Il a reculé sur plusieurs de ses promesses dont l’indexation des droits de scolarité, au lieu de maintenir le gel. Au Québec et au Canada, les syndicats sont attaqués de toutes parts. Ces agressions prennent plusieurs formes. Menées par des leaders d’opinion de droite, elles visent à réduire notre rôle au cadre strict collectives. L’objectif est de nous menotter afin de nous empêcher de mener des luttes à portée sociale. C’est ainsi que l’appui financier des organisations syndicales, plus particulièrement celui de la CSN à Gabriel Nadeau- Dubois pour l’appel de sa condamnation pour outrage au tribunal, a été pris à partie. Le titre du livre d’Éric Duhaime, démagogue de droite par excellence, Libérez-nous des syndicats est une autre illustration de ces attaques.
Aux États-Unis, la formule Rand est de plus en plus remise en question, comme au Michigan, où elle a été récemment abolie. Au Canada, elle est aussi dans la mire des ténors de la droite.
Ce discours, martelé constamment, finit par atteindre une partie de nos membres. C’est à cela que nous voulons nous attaquer lors du congrès : contrer ce discours de droite et remettre à l’avant-scène nos valeurs de solidarité, de justice sociale et d’équité. Pour y arriver, nous devons nous engager dans une vaste campagne d’éducation populaire, en nous appuyant entre autres sur le large mouvement de lutte sociale qui s’est amorcé au cours du printemps érable. Nous devons réaffirmer l’importance de l’action collective et de la mobilisation pour une société plus juste et équitable.
C’est pour toutes ces raisons, qu’au sortir du congrès, ensemble, nous affirmerons avec conviction que notre cœur bat à gauche !
