Plusieurs commentateurs, animateurs et personnalités politiques ont souligné notre absence. Celle-ci devenait un problème grave ! Comment la FIQ a-t-elle osé refuser l’invitation du ministre de la Santé ? Sérieusement, c’est quoi le problème ? Et qu’est-ce que ça dit sur l’interprétation du rôle de notre organisation ? Depuis des décennies, la FIQ se fait inviter par tous les gouvernements qui se sont succédé à différents événements de presse et la réponse est toujours la même : merci, mais non merci ! Notre leitmotiv ? Ce n’est pas dans les conférences de presse du gouvernement que les professionnelles en soins que l’on représente veulent nous voir, c’est aux tables de consultation et de négociation ! Point à la ligne. Et quand en plus, on nous invite alors que l’on n’a même pas été consultées sur le fameux plan, c’est sous-estimer notre intelligence que de penser que nous allons aller nous faire instrumentaliser. Devons-nous aussi rappeler que ce gouvernement impose tous azimuts les conditions de travail horribles aux professionnelles en soins depuis deux ans ? Et ce serait nous le problème si le réseau coule ? L’histoire du réseau n’a pas commencé mardi. Elle est le résultat de décennies de coupures drastiques faites sous le couvert de l’innovation. La seule constante de ces années est la mobilisation de la FIQ pour refuser ces attaques contre nos services publics et annoncer son effondrement si ces années de néolibéralismes perduraient. Hélas, les quatre dernières années nous ont donné raison.
L’histoire de cette annonce du ministre Dubé ne peut pas être celle de l’absence de la FIQ à la conférence de presse. La vraie histoire c’est que cette dernière n’a pas été consultée alors que ce sont les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques qui sont les mieux placéEs pour connaître ce qu’il faut changer dans ce système qui déraille sans fin. Et malheureusement, le plan du ministre Dubé nous a laissées sceptiques. Si on partage une portion du diagnostic et plusieurs objectifs du plan, le ministre ne s’est pas avancé sur les moyens ni sur les échéanciers pour le livrer. Pas de moyens pour éliminer une fois pour toutes le temps supplémentaire obligatoire ou l’adoption d’une loi sur les ratios n’a pas été prise en compte.
On en a soupé des attitudes paternalistes qui s’adressent à nous comme si nous n’avions pas les capacités de savoir ce qui est bon pour nous. Quoi qu’en pensent nos détracteurs à forte majorité masculine, nous ne dérogerons pas de nos principes. Comme présidente, je ne suis nullement impressionnée par ce type de discours et je ne vais pas jouer le jeu de nos détracteurs qui cherchent davantage la provocation que le dialogue. Notre organisation continuera son travail acharné pour être à la table décisionnelle. Nous revendiquons le droit de dire non, particulièrement lorsque l’on veut faire de nous des figurantes alors que nous sommes des actrices incontournables de la reconstruction du réseau de la santé qui s’est effrité sous nos yeux. Notre seule et unique motivation est d’améliorer les conditions de travail de nos membres afin d’assurer des soins et des services de qualité, sécuritaires et accessibles à la population dans le réseau public de santé. Les Québécois-e-s et les professionnelles en soins méritent mieux, en effet !
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