Édition du 26 mars 2024

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Féminisme

On vous croit : Le Comité Femmes de l'Université Laval dénonce les commentaires d'un député libéral

MONTRÉAL, le 20 oct. 2016 - Le Comité Femmes de l’Université Laval aimerait exprimer sa profonde colère envers le Parti Libéral du Québec, et appelle monsieur Couillard ainsi que ses ministres à tenir compte des mots qui suivent.

Au cours des derniers jours, les évènements qui ont eu lieu sur le campus de l’Université Laval ont bouleversé le Québec en entier. Quinze femmes des résidences du Pavillon Alphonse-Marie-Parent ont brisé le silence. Elles ont élevé leur voix avec courage pour porter plainte contre les violences sexuelles qu’elles ont subies alors qu’elles étaient chez elles, dans leur espace privé.

Le Comité Femmes de l’Université Laval s’est mobilisé le plus rapidement possible pour dire à ces survivantes : « Vous êtes fortes. Vous êtes indestructibles. ON VOUS CROIT ». Des élans de solidarité sont venus de toute part : des associations contre les violences à caractère sexuel, des associations étudiantes du Québec, des centres de recherche des universités, des groupes féministes, des citoyennes et citoyens ont témoigné à ces femmes que leurs mots valaient d’être entendus, d’être crus, et ce, inconditionnellement, c’est-à-dire peu importe le statut social ou politique de l’agresseur, où la manière dont s’est déroulée l’agression.

Hier soir, une vigile de solidarité envers les survivantes du campus de l’Université avait lieu. Nous avons assisté à des témoignages percutants de survivantes. Une de ces survivantes a eu le courage immense (ON EST AVEC TOI !) de dénoncer un député libéral qui siège présentement à l’Assemblée nationale. Tout le monde, ensemble et uni.e.s, a crié solidairement à ces femmes : « ON VOUS CROIT ». Nous avons dit, tout le monde ensemble : « ABOLISSONS LA CULTURE DU VIOL ». La ministre Hélène David était à la vigile de solidarité avec nous, et du même pas, elle a appelé à mettre fin à la culture du viol, a encouragé les femmes à porter plainte, à dénoncer, en leur assurant que la société devait et allait les croire.

Ce matin, dans le Journal de Québec, nous lisons : « De son côté, le député libéral Serge Simard n’a pas hésité à mettre en doute les affirmations de la victime. À son avis, il n’est pas plausible qu’elle ait pu reconnaitre un élu. ’’Écoutez, les gens ne connaissent pas le nom de leur maire’’, a-t-il lancé à la presse parlementaire ».

Serge Simard, député libéral, reproduit ce que la ministre David nous promet d’enrayer, c’est-à-dire la culture du viol : banaliser, voire remettre en question ou ne pas croire, les plaintes de violence à caractère sexuel, les agressions sexuelles, le viol.

Le Comité Femmes de l’Université Laval pense qu’une personne qui tient un discours qui s’inscrit dans la culture du viol ne peut représenter la population à l’Assemblée nationale. Comment croire qu’un gouvernement peut combattre la culture du viol alors qu’un député la reproduit publiquement ? Laissez-nous vous dire : on ne vous croit pas.

Nous exigeons des excuses de la part du gouvernement Couillard.

Nous exigeons d’être crues par toutes et tous.

Nous exigeons l’abolition de la culture du viol.

Solidarité avec les survivantes. ON VOUS CROIT !

Le Comité Femmes de l’Université Laval

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