Pendant ce temps, les médias s’expriment avec des termes si vagues et abstraits que la majorité de la population ne peut les comprendre—ignorant la nouvelle forme d’esclavage qui s’installe, où des entreprises comme Tesla, Amazon et META dictent aux gouvernements comment légiférer pour élargir leurs marchés et leurs profits, au prix du démantèlement de siècles d’acquis sociaux durement gagnés.
Dans cette prétendue « société d’abondance », des millions de personnes peinent à survivre, tentant d’assurer un avenir pour lequel elles ne sont pas préparées. Non pas par manque de volonté ou d’effort, mais parce que leur sort est entre les mains de décideurs qui choisissent de gouverner pour les élites plutôt que pour la majorité. Dans un monde où la richesse est concentrée entre quelques mains, la misère se partage entre des millions.
Je regarde avec une certaine incrédulité la tournée de Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez à travers les États-Unis dans leur lutte contre l’oligarchie. J’ai envie de croire qu’ils sont entourés d’une équipe intelligente, qui leur indique les sujets les plus susceptibles de rassembler des personnes aux origines diverses. Mais je suis cette tournée avec scepticisme, car elle évite consciemment des sujets comme la Palestine. Même si la fenêtre d’Overton s’est suffisamment déplacée dans leur société pour permettre un débat ouvert, ils refusent toujours de faire de la défense des droits humains des Palestiniens un thème central de leur campagne. Comme s’il n’y avait pas de lien direct entre les impôts payés par les Américains et le transfert massif d’armement vers Israël, utilisé pour commettre des crimes horribles.
Parfois, les discours en disent plus par ce qu’ils taisent que par ce qu’ils énoncent. C’est pourquoi il est compréhensible que, à l’extrême gauche du Parti démocrate, d’innombrables initiatives citoyennes émergent—des initiatives qui, tout en étant sympathiques à Sanders et AOC, ne voteraient jamais pour eux.
Samedi dernier, lors de la marche nationale pour la Palestine à Ottawa, un intervenant a rappelé à la foule que tous les partis politiques, sans exception, savent ce qui se passe en Palestine—et ne font rien. Et c’est vrai. Au-delà de quelques déclarations signées, il est rare de les voir dans la rue ou de placer le génocide à Gaza au cœur de leur discours. Ils évitent la controverse, et ce faisant, ils se coupent aussi du sentiment des communautés. Et pire encore : par leur silence, ils ignorent également les Premières Nations des États-Unis et du Canada, qui subissent encore aujourd’hui un génocide silencieux.
Manuel Tapial
Membre du Conseil d’Administration de Palestine Vivra
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