À cette immense tragédie s’ajoute le fait que les travailleuses et travailleurs avaient refusé d’entrer dans l’usine parce que des fissures dans les murs avaient été repérées la veille, mais qu’ils ont reçu l’ordre de reprendre le travail pour éviter de coûteux retards de production.
« La tragédie du Rana Plaza a mis en lumière les conditions désastreuses dans lesquelles travaillent les ouvriers des usines qui produisent les vêtements du monde entier : salaires médiocres, conditions de travail dangereuses, emploi précaire, intimidation et harcèlement sur le lieu de travail. Les travailleuses et travailleurs de l’habillement, non seulement au Bangladesh, mais dans le monde entier, continuent de travailler dans des conditions absolument épouvantables et de recevoir des salaires injustes. Il est grand temps que les choses changent », a déclaré Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada.
Les syndicats canadiens, qui représentent trois millions de travailleuses et travailleurs, ont soutenu les travailleuses et travailleurs du Bangladesh dans leur lutte pour des conditions de travail décentes et le droit de former des syndicats indépendants pour représenter les travailleurs. Nous faisons partie de réseaux alliés qui font pression sur le gouvernement pour qu’il adopte une législation solide visant à imposer des obligations en matière de droits de la personne dans les chaînes d’approvisionnement des compagnies canadiennes.
En ce sinistre anniversaire, les syndicats canadiens sont solidaires des travailleuses et travailleurs du secteur de l’habillement au Bangladesh qui réclament le respect des droits de la personne, notamment la liberté d’association, des conditions de travail saines et sécuritaires et un salaire décent.
Afin de prévenir de façon concrète une prochaine tragédie comme celle du Rana Plaza, nous demandons au gouvernement canadien :
– D’adopter une législation obligatoire sur la diligence raisonnable en matière de droits de la personne qui oblige les compagnies canadiennes et celles qui importent des biens au Canada à respecter les droits la personne tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement ;
– De promouvoir et protéger le droit de s’organiser et de négocier collectivement en tant que droits fondamentaux, sans lesquels il ne peut y avoir de travail décent ; et
– De rendre les préférences commerciales dépendantes du respect du droit d’organisation des travailleuses et travailleurs.
Nous demandons aux marques canadiennes de vêtements de :
– Signer l’Accord international, qui s’inscrit dans la continuité de l’Accord du Bangladesh sur la prévention des incendies et la sécurité des bâtiments, qui a donné lieu à des inspections de santé et de sécurité et à des réparations dans des milliers d’usines, avec un succès retentissant. Lorsque l’Accord arrivera à échéance, il devrait être renouvelé en tant qu’accord juridiquement contraignant et applicable, et étendu à d’autres pays à long terme ;
– Mettre fin au nivellement par le bas imposé aux travailleuses et travailleurs, en offrant un salaire décent et une indemnisation décente aux travailleuses et travailleurs blessés ou décédés sur le lieu de travail dans l’ensemble de leurs chaînes d’approvisionnement ;
– Assumer la responsabilité du financement d’un système permanent d’indemnisation des accidents du travail au Bangladesh afin de dédommager les travailleuses et travailleurs blessés au travail.
Cliquez ici pour ajouter votre voix à la lutte en laissant un message à la mémoire des victimes de la catastrophe du Rana Plaza sur un mémorial virtuel, et en appelant les grandes marques internationales à signer l’Accord international pour la santé et la sécurité dans l’industrie du textile et de l’habillement, à garantir la sécurité en milieu de travail et à reconnaître les droits des travailleuses et travailleurs à s’organiser, à refuser d’exécuter un travail dangereux et à faire part de leurs préoccupations en matière de santé et de sécurité.
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