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Santé

Réforme OPTILAB - Le béton plutôt qu'une gestion efficiente et éclairée, dénonce l'APTS

LONGUEUIL, QC, le 19 mars 2019 - « L’APTS a maintes fois déploré que les considérations purement bureaucratiques prennent le dessus sur le gros bon sens et le facteur humain dans la réforme OPTILAB. Le MSSS en fait à nouveau la preuve, et cette fois de façon retentissante, en annonçant deux nouveaux investissements dans le béton au détriment d’une saine gestion axée sur l’efficience et sur le capital humain, comme nous le réclamons depuis trop longtemps dans ce dossier ».

Ainsi a réagi Carolle Dubé, présidente de l’APTS, en apprenant la décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de construire deux nouveaux laboratoires dans le cadre de la réforme OPTILAB (à Boisbriand et à Brossard). « On a placé nos technologistes médicales devant le fait accompli avec ces deux annonces et tous les inconvénients que cela suppose pour elles, s’insurge Carolle Dubé. Le manque de transparence, c’était la norme sous le règne libéral et, malheureusement, cette nouvelle décision s’inscrit dans cette triste lignée. C’est décevant, et nos membres sont en colère pour se retrouver encore une fois dans un tel scénario. »

C’est d’autant plus surprenant, a fait valoir la présidente de l’APTS, que la CAQ avait déjà demandé un moratoire concernant OPTILAB par le passé. Le premier ministre François Legault s’était lui-même clairement prononcé contre cette réforme durant la dernière campagne électorale. « On est contre le projet OPTILAB », déclarait-il alors à l’hebdomadaire Les deux rives, notamment à cause du transfert des emplois. Difficile d’être plus clair. La ministre McCann, par la voix de son attaché de presse, avait d’ailleurs récemment souligné que son cabinet était « en réflexion » sur ce dossier, ce qui laissait espérer des choix différents.

« Cette importante annonce donne toutefois à penser que cette réflexion est maintenant terminée et qu’à défaut d’un signal clair à l’effet contraire, son ministère a choisi d’aller de l’avant avec une réforme en tout point comparable à ce qu’elle était sous les libéraux, déplore Carolle Dubé. Une réforme du docteur Barrette et de son équipe qui leur avait valu une pétition de 20 000 signatures et une dénonciation en bonne et due forme du monde municipal québécois. À quoi bon changer de gouvernement, se diront tous ces gens, si c’est pour se retrouver avec les mêmes décisions qui ont déjà fait l’unanimité contre elles ? En est-on vraiment rendu à rejouer dans le même film ? »

L’APTS est d’autant plus outrée par cette annonce qu’elle est critiquable sur plusieurs plans, notamment au chapitre des coûts et de l’efficacité, si chers au gouvernement. « On nous a toujours dit qu’OPTILAB était un projet autofinancé. Cela étant, où seront prises les sommes encore inconnues nécessaires à ces nouvelles constructions ? Dans des compressions de service ailleurs dans les autres laboratoires ? Dans des réductions de postes supplémentaires ? Dans le non-remplacement des employé·e·s ? Quelqu’un au Ministère pourrait-il répondre à cette question ? insiste Carolle Dubé. Nos technologistes médicales aimeraient bien le savoir, elles dont les emplois sont plus que jamais sur la sellette et qui craignent pour la qualité des services à la population. »

Pour un parti, dont le chef plaidait encore récemment la nécessité de réduire la bureaucratie, l’APTS s’explique mal le bien-fondé de ces projets. « On peine à solutionner toute la question de la gestion des laboratoires qui couvrent plusieurs régions et on vient en rajouter sur le tas en annonçant de nouvelles constructions. On fait carrément fi des lourdeurs administratives en santé que dénonçait âprement le premier ministre dans son discours inaugural, rappelle Carolle Dubé. Et les régions, dont il dit se soucier, vont payer un lourd tribut à cette réforme totalement insensible à leur réalité. On le lui a dit au Ministère, spécialement au sujet des transferts d’emploi ? »

« Nous ne sommes pas contre une réforme des laboratoires, a tenu à préciser la présidente de l’APTS. Nous sommes contre la réforme actuelle et la façon dont elle est menée jusqu’à présent sur le terrain. Et on n’est pas les seuls, loin de là ! Pour l’heure, ces deux annonces de la CAQ vont à l’encontre de ses engagements électoraux. Nous aimerions avoir l’heure juste et surtout l’occasion de faire entendre les solutions que nous avons à proposer, a vivement souhaité Carolle Dubé. L’écoute est une condition sine qua non pour le nouveau gouvernement s’il veut avoir une réforme qui ralliera tout le monde au lieu de se le mettre à dos. »

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