Édition du 12 mars 2024

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Lutte contre les pipelines

Un nouveau rapport sert un avertissement aux communautés le long d’Énergie Est

2 juin, territoire algonquin (Ottawa) – Un nouveau rapport de l’institut Polaris dresse un portrait inquiétant des pratiques et activités passées de l’entreprise canadienne TransCanada. Le rapport intitulé Rompre avec l’économie des énergies sales : Un profil de la compagnie canadienne de pipelines TransCanada décortique l’entreprise morceau par morceau afin d’examiner de manière critique son historique économique, politique, social et environnemental. Le rapport dévoile et rassemble de l’information importante que les communautés en contact avec TransCanada devraient connaître.

Le rapport Rompre avec l’économie des énergies sales est une ressource clé pour les gens qui font face à la possibilité bien réelle qu’un pipeline de TransCanada traverse leur communauté. Les études de cas et les histoires présentées dans le profil montrent que ces communautés ont de bonnes raisons de douter de l’information qu’ils reçoivent de TransCanada.

« Malgré l’immense pouvoir financier, l’influence politique et la sophistication de son marketing ainsi que ses campagnes de désinformation, TransCanada fait face à une opposition et une attention grandissante et sans précédent partout en Amérique du Nord, » nous dit Daniel Cayley-Daoust, Coordinateur des projets à l’Institut Polaris.

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, militant et auteur, « l’Institut Polaris fournit ici un outil inestimable pour ceux qui travaillent tous les jours, sur le terrain, à bloquer les projets destructeurs de Transcanada. Les liens incestueux entre l’entreprise et la classe politique canadienne constituent non seulement une menace pour l’environnement, mais traduit également un déficit démocratique grandissant. Nous avons raison de s’en inquiéter. »

TransCanada a gagné une certaine notoriété pour ses tactiques agressive, que ce soit l’utilisation systématique des tribunaux pour forcer le passage de ses pipelines, ou l’influence qu’ils exercent auprès des politiciens au Canada et aux États-Unis pour enlever toute entrave environnementale ou réglementaire pouvant mettre un frein à leur génération de profits. Le rapport souligne également certaines tactiques anti-démocratiques qui cherchent à faire taire l’opposition ainsi que l’utilisation par TransCanada de techniques d’écoblanchiment pour embellir leur image.

Quelques faits saillants du profil :

Les oléoducs et gazoducs de TransCanada fuient.

1. Il n’est pas question de savoir si les oléoducs fuieront, mais plutôt de savoir quand, où et de combien les oléoducs fuiront. Depuis 2010, à l’entrée en service du premier oléoduc de TransCanada, l’entreprise a rapporté 152 déversements de pétrole. Selon l’Office national de l’énergie (ONE), 17 des 39 accidents majeurs liés aux pipelines (gaz et pétrole combinés) qui ont eu lieu au Canada (de1992 à 2014) sont attribuables aux pipelines de TransCanada ou sa filiale NGTL. De plus, il est à noter que l’ONE ne divulgue que les déversements considérés comme « rapportables » et que plusieurs fuites de pipelines ne sont jamais rendues publiques.

2. TransCanada cultive des connections politiques auprès des décideurs publics tant au Canada qu’aux États-Unis. Des exemples tirés du profil incluent : Phil Fontaine, ancien Chef national de l’Assemblée des premières nations au Canada, embauché par TransCanada en décembre 2013 pour aider à obtenir l’appui des communautés autochtones le long du tracé de l’oléoduc Énergie Est ; Paul Elliott, un lobbyiste américain pour TransCanada basé aux États-Unis, ancien directeur adjoint pour la campagne présidentielle de Hilary Clinton en 2008/09 ; et un membre du conseil d’administration de TransCanada, Derek Burney, qui est un ancien ambassadeur canadien aux États-Unis (1989-1993).

3. TransCanada fait constamment du lobbying auprès des gouvernements canadiens et américains pour affaiblir leurs politiques environnementales. La compagnie a enregistré 411 communications auprès du gouvernement fédéral canadien entre juillet 2008 et janvier 2015, faisant de TransCanada un des lobbyistes les plus actifs sur la scène fédérale. Depuis 2001, TransCanada, conjointement avec sa filiale TransCanada Pipelines, a dépensé 7.35 Million de dollars US pour faire du lobbying auprès du gouvernement fédéral américain. Approximativement 80% de ce total fut dépensé depuis 2009.

4. TransCanada travaille avec les agences fédérales et les services secrets pour espionner ses opposants. Aux États-Unis, des formations conjointes eurent lieu avec TransCanada, le FBI et d’autres agences policières. TransCanada fut également l’hôte de diverses présentations auprès des agents de forces policières au courant desquelles la compagnie suggérait qui devrait être ciblé par la police, quelles charges ils devraient utiliser, et le niveau d’agressivité à utiliser. Au Canada, une étroite collaboration fut établie entre le gouvernement fédéral, l’industrie pétrolière, le SCRS et la GRC au courant des 10 dernières années.

5. TransCanada se vante d’avoir construit et opéré des gazoducs en Argentine et au Chili, spécifiquement le pipeline GasAndes. L’entreprise déclare que ces pipelines font partie de leur « fier héritage de leaders de l’industrie de la construction et de l’opération de pipelines. » Ce que la compagnie ne dit pas par contre c’est que le gazoduc GasAndes fut construit malgré les nombreuses craintes des communautés le long du tracé, notamment par rapport aux risques lié au fait qu’il passe dans une des régions les plus à risque de tremblements de terre.

6. D’autres études de cas incluent dans le profil explorent des enjeux liés à : la première nation crie Lubicon, Port Arthur, Texas ; la pipeline Grand Rapids et la première nation Athabasca Chipewyan ; l’expansion sur la côte du Gulf de Keystone XL, au Texas ; Keystone XL – propriétaires et peuples autochtones au Nebraska et au Dakota du Sud ; le pipeline de sables bitumineux Énergie Est ; les gazoducs Coastal Gaslink et Prince Rupport Gas Transmission ; et l’oléoduc OCENSA en Colombie.

Pour lire le rapport, veuillez visiter : http://www.polarisinstitute.org/profil_transcanada

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