Édition du 26 mars 2024

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Syndicalisme

Une lettre ouverte de Claude Généreux, candidat à laprésidence de la FTQ - Le temps du renouveau à la FTQ

La semaine dernière, j’ai annoncé ma candidature à la direction de la FTQ. Quelques jours plus tard, le président de la FTQ Michel Arsenault annonçait qu’il quittait la présidence. Il a pris la bonne décision. L’image et la réputation de la FTQ ont suffisamment souffert ces quatre dernières années. Il était temps qu’on tourne enfin la page.

C’est un secret de Polichinelle qu’il y a trois ans, c’est le SCFP qui a forcé la main à Michel Arsenault pour réclamer une enquête publique, aujourd’hui connue comme la commission Charbonneau. Cette année, c’est la candidature du SCFP qui a forcé Michel Arsenault à se retirer et qui permettra, espérons-le, un nouveau départ après ce hiatus de quelques années.

Lors du point de presse de Michel Arsenault le 4 novembre, la plaisanterie au sujet du bateau entremêlée aux rires avait un drôle de goût. Il n’y avait pas de quoi rire.

Dommage pour ceux qui croient le contraire, le syndiqué ordinaire n’admettra jamais - et il a bien raison ! - que ses chefs se la coulent douce avec des entrepreneurs. Ce n’est peut-être pas illégal, mais c’est toutefois inacceptable. Inacceptable parce que c’est briser le lien moral qui unit le président de la FTQ avec les membres qu’il représente. Rien ne sert de se raconter des histoires, le syndiqué ordinaire n’admet pas plus qu’on reste silencieux à la vue de comportements totalement répréhensibles.

Les organisations syndicales sont souvent les premières à critiquer les choix que font nos gouvernements, à réclamer plus de transparence à nos hommes et femmes politiques. Comme syndicalistes, nous devons donner l’exemple. La culture du secret dans laquelle la FTQ s’est enfermée ces dernières années n’a plus sa place ; pas plus que la confrontation avec les médias, qui, par leur travail, participent à la qualité de notre vie démocratique collective.

Au moment d’annoncer son départ, le président de la FTQ en a profité pour présenter sa « relève » : les candidats de la « continuité ». Justement, de quelle continuité parle-t-on ?

La FTQ a une histoire longue de plus de 50 ans. Comme première centrale syndicale, elle a été au coeur des nombreux débats qui ont marqué et façonné la société québécoise. Elle doit retrouver son âme. Le moment est venu pour la FTQ de se recentrer, de retrouver ses vraies valeurs. Ce sont celles de la compassion, de l’équité, de la défense de ses membres mais aussi des plus mal-lotis et des plus faibles de notre société.

Je tends la main à tous ceux et celles qui désirent prendre la route du renouveau, de la transparence, de l’intégrité. C’est le temps de renouer avec le meilleur des valeurs de la FTQ, et non de se figer dans la continuité des dernières années.

Être syndicaliste, c’est vivre selon les principes que l’on défend. Il faudra s’en souvenir, ensemble, au prochain congrès.

Claude Généreux

Candidat à la présidence de la FTQ

Claude Généreux

Maintenant retraité, il a été secrétaire-trésorier national du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).Il a aussi présidé et dirigé un régime et une Caisse de retraite pendant plus de 10 ans.

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