De Paris, Omar HADDADOU
Il serait odieux de notre part de nous soustraire de la certitude pour vendre à un désespéré une chimère lucrative Joe Biden dit tout et son contraire ! Le 30 janvier 2023, le Président américain soutenait mordicus que les Etats-Unis n’enverraient pas d’avions de combat en Ukraine. Interrogé, ce jour-là à la Maison Blanche, par un journaliste, il réplique ex abrupto : « Non » !
Et pourtant ! Le déroulé événementiel prouvera tout le contraire. A La Haye, rappelons-le, Emmanuel Macron décrète : « Rien n’est interdit ! Une demande formulée par l’Ukraine, que cela ne soit pas escalatoire et à nature à toucher le sol russe mais bien aider l’effort de résistance et que ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée française ».
Forts de leur puissance décisionnaire, les Etats-Unis, par la voix de leur Président, battent en brèche leur propre serment en conférant à la guerre une autre tournure. Guerre que Vladimir Poutine mènera sous l’étendard d’« Opération spéciale » depuis le 24 février 2022 pour recouvrer les anciens territoires de la grande Russie : « La Géorgie et l’Ukraine, ne vous avisez pas à y toucher ! » met-il en garde les Occidentaux.
Après plus d’un an de conflit, la diplomatie semble avoir échoué piteusement là où l’industrie de l’armement affiche une bonne santé !
Zelensky, crève l’écran en sillonnant les capitales du monde pour plaider la cause de l’Ukraine jusqu’à Hiroshima. Au pays du Soleil levant, où se tenait le Sommet du G7 du 19 au 21 mai 2023, Emmanuel Macron a jugé opportun de convier le président ukrainien dont la présence « peut changer la donne » a estimé ce dernier. Rien n’y fait !
Sur le front, la réalité n’incite pas à un tel optimisme. Les Russes crient victoire au lendemain de l’annonce de la chute de Bakhmout, le 20 mai, par le groupe paramilitaire Wagner après 224 jours de combat. Et ce n’est point fini, promettent-ils.
Est-ce un camouflet que les Occidentaux et leur bras armé l’OTAN ont du mal à digérer ? D’autant qu’il s’agit là d’une guerre hégémonique entre deux hyperpuissances nucléaires, sur fond d’intérêts hautement stratégiques.
Joe Biden, après avoir opposé un refus le 19 mai, s’est résolu à ouvrir la voie à la livraison d’avions américains de type F-16 par les pays volontaires, à savoir le Royaume-Uni, le Danemark, les Etats-Unis, les Pays-Bas, la Belgique, en vue d’apporter à l’Ukraine la capacité aérienne.
Décision qualifiée d’historique par Volodymyr Zelensky. Washington prévoit une formation durant 18 mois de pilotes ukrainiens. Ces derniers qui s’entrainent actuellement sur des simulateurs, seraient capables de maîtriser le contrôle d’un F-16 en seulement 4 mois. Faut-il y voir une montée en puissance de l’engrenage armé ?
Disposé à emboiter le pas à ses voisins dans l’effort de guerre, Emmanuel Macron, déclare : « La France est prête à former des pilotes de chasse dès maintenant ».
Seul bémol côté français, la durée de la formation que Washington et Londres auraient revue à la baisse : « La vraie problématique pour l’Ukraine, c’est de former de jeunes pilotes. Or c’est le processus qui est extrêmement long » avisait le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale.
Mais la pointe amplement médiatisée, est celle du Consultant Marc Chassillon, partisan acharné de la violation de la stratégie défensive. Elle ferait débat chez les Pacifistes : « Ne pas franchir la frontière russe, ce serait faire usage très limité de ce type d’armement. La raison d’être d’une aviation de combat, c’est de porter le feu chez l’ennemi ».
Voilà un esprit belliqueux qui m’incite à penser qu’un embrasement en Europe n’est pas à écarter !
O.H
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