Édition du 23 avril 2024

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Résistances ouvrières

Amir Khadir était en visite sur la ligne de piquetage des employés en lock-out de l'Usine Alma.

(ALMA) À défaut de se retrouver à la table des négociations, les travailleurs de l’Usine Alma de Rio Tinto Alcan (RTA) continuent d’accumuler les appuis. Après celui du politicien à la retraite, André Harvey, voilà que le député de Québec solidaire, Amir Khadir, y va de son soutien et entend bien discuter du dossier avec ses homologues de l’Assemblée nationale. Il suggère même la nationalisation de l’industrie de l’aluminium.

Publié le 25 janvier 2012
Stéphane Bégin, Le Quotidien

Le député a rejoint les syndiqués sur la ligne de piquetage, à Alma, hier matin, afin d’y rencontrer et de discuter avec les travailleurs en lock-out. Le président du Syndicat des travailleurs de l’aluminium d’Alma (STAA), Marc Maltais, ne cache pas que ces appuis sont importants et essentiels pour contrer le rapport de force de la multinationale.

« Le député Khadir a clairement laissé voir que le pacte social doit demeurer, que la région a besoin d’avoir de bons emplois. Il va même jusqu’à suggérer de nationaliser ces entreprises si Québec doit toujours payer pour obtenir des investissements sur le territoire », a résumé Marc Maltais.

Depuis le début du conflit, officiellement lancé le 1er janvier 2012, les quelque 800 syndiqués d’Alma reçoivent des appuis des quatre coins de la région, du Québec, du Canada et même du monde entier.

Message de Turquie

Une centrale syndicale de la Turquie a manifesté son appui récemment, de même que la Fédération des infirmiers et infirmières du Québec, sans oublier les 700 membres du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI).

Au cours de la journée de jeudi, les dirigeants syndicaux vont tenir une assemblée des membres, question de faire le point sur les actions posées depuis le début du conflit, de résumer les appuis obtenus et sur les actions à entreprendre au cours des prochaines semaines.
« Le moral est toujours bon, surtout qu’il a fait plus chaud au cours des deux derniers jours. Ça aide à la bonne humeur de tout le monde. En plus, nos membres rencontrent beaucoup de gens qui leur font part de retours intéressants. Notre idée fait de plus en plus son chemin. »

« On aimerait bien retourner à la table des négociations. Tous nos membres savent très bien que ce conflit peut être long. Nous voudrions régler rapidement, mais nous sommes réalistes et, dans le contexte actuel, nous pensons que ça peut durer un bon bout de temps », note le président du Syndicat des Métallos de l’Usine Alma, local 9490.
Il faut se souvenir que les enjeux majeurs de la négociation touchent le plancher d’emplois et la sous-traitance.

Précision

D’autre part, même si cela n’enlève absolument rien à la sortie de l’ex-député fédéral André Harvey, il est bon de préciser que son garçon travaille aux anodes à l’Usine Alma de Rio Tinto Alcan (RTA).
André Harvey n’en était pas à sa première sortie contre la compagnie. Il l’avait fait il y a huit ans lors de la fermeture des salles de cuve Söderberg à l’usine d’Arvida.


Photo Gimmy Desbiens

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