Madame, monsieur,
La position du Réseau de Transport de la Capitale dans le conflit qui oppose en ce moment le mouvement étudiant et le gouvernement du Québec nous semble fâcheuse et inquiétante.
Nous saluons le fait que le chauffeur qui a avancé sur des manifestants le 21 mars ait subi des mesures disciplinaires, mais nous nous demandons si son geste n’est pas symptomatique d’un biais tendancieux qui entache tout le service.
En effet, un autobus et un chauffeur du RTC ont été utilisés pour transporter les 49 manifestants pacifiques arrêtés par les policiers de la Ville de Québec le 19 avril près du Cégep de Limoilou. Cette situation se serait répétée avec le double de personnel et de matériel le 27 avril lorsque 75 arrestations ont été faites lors d’une marche tout aussi pacifique dans le cadre de la manifestation nationale féministe.
Un protocole encadre-t-il cette réquisition de votre personnel et d’autobus de votre flotte ? Êtes-vous libres de vous y soustraire ? Si c’est le cas, nous vous enjoignons à le faire, et ce, pour plusieurs raisons.
Ainsi, il ne nous paraît pas conforme aux principes du RTC de servir ainsi de « panier à salade ». Cela envoie un message contradictoire à la population, particulièrement aux générations montantes. Notamment, les principes de « respect », de « communication », de « rigueur », et « d’ouverture » que vous professez nous semblent singulièrement mis à mal par un pareil procédé. Comment comptez-vous séduire les jeunes, gagner leur confiance et les amener à être des utilisateurs fidèles de votre service dans ces conditions ? Comment les gagnerez-vous à participer avec vous à votre noble objectif de « protéger l’environnement » si vous vous présentez à eux comme une menace et comme un outil de censure de leur liberté d’expression ?
Nous vous demandons de faire tout en votre possible pour mettre fin à cette situation ambiguë qui nous semble nuisible autant pour votre service que pour toute la communauté.
Pour le groupe des Profs de Québec contre la hausse : Gabriel Bouchard, Collège François-Xavier-Garneau ; Marianne Gravel, Collège François-Xavier-Garneau ; Antoine Gauthier, Université Laval ; Hélène Nazon, Collège François-Xavier-Garneau