Édition du 16 avril 2024

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Conférence de Durban

Changements climatiques : les syndicats prennent la parole à Durban

Membre de la Confédération syndicale internationale (CSI), la CSN est actuellement à Durban pour la Conférence des Parties de la dix-septième rencontre des pays signataires de la Convention des Nations-Unies sur les changements climatiques, communément appelé, la COP 17.

Pour une troisième année consécutive, une délégation de la CSN participe à l’événement « Pavillon World of Work (WoW) ». Cette année, cela a lieu à l’Université Kwazulu Natal, campus Howard College, à Durban, en Afrique du Sud. Le pavillon WoW reçoit des syndicats de plusieurs pays qui présenteront des conférences au sujet de l’implication des travailleurs dans la lutte aux changements climatiques.

La communauté internationale doit s’engager financièrement à soutenir des mesures de réduction des émissions malgré un contexte d’instabilité financière et d’austérité pour une bonne partie des pays développés. La CSI voudrait qu’à Durban, les gouvernements initient le Fonds vert pour le climat et garantissent son financement à long terme ;

Les mesures d’adaptation à la lutte aux changements climatiques doivent être liés aux systèmes de protection sociale ;

Les technologies reliées aux emplois verts ou à la réduction des émissions de carbone doivent être connues des syndicats et intégrées aux formations pour le développement de compétences en vue de contrer les changements climatiques. Les secteurs déjà touchés concernent les transports, les mines et métallurgie, la foresterie, l’agriculture, les infrastructures, la construction et la santé.
Ces conférences concernent tant les mesures d’atténuation pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur de la sidérurgie, des mines que celui des mesures d’adaptation que les gouvernements devront prendre pour minimiser les impacts des changements climatiques sur nos conditions de vie.

La CSI s’intéresse à la lutte aux changements climatiques depuis une dizaine d’année et continue de clamer haut et fort que cette lutte ne pourra se faire sans les travailleurs.

Nos économies modernes utilisent les hydrocarbures (pétrole, diesel, gaz, etc) pour leur fonctionnement. Réduire cette dépendance et développer des emplois verts nécessite une transition que les syndicats veulent juste et équitable. Lors de la Conférence de Cancún, les États se sont engagés à introduire cette revendication de transition juste et équitable dans leurs négociations d’une nouvelle convention pour réduire la hausse de la température terrestre.

Il existe bel et bien des liens importants entre les changements climatiques et les injustices sociales. Ce sont en effet les pays les plus pauvres qui paient durement ces changements climatiques. Les pires sécheresses et inondations, ce sont eux qui les ont subies. Notre inaction face à la hausse des températures terrestres a un prix.

En 2006, dans son rapport sur l’économie du changement climatique, Sir Nicholas Stern, l’ancien économiste en chef de la Banque Mondiale, évaluait qu’un investissement de 1% du PIB mondial par an dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre permettrait d’éviter une perte économique comprise entre 5% et 20% du PIB mondial chaque année.

Dans un contexte de transformation en vue d’une économie plus verte et moins dépendante des hydrocarbures et en vue de favoriser une transition juste et équitable, la CSI demande à ce qu’une décision soit prise à la Conférence de Durban.

Pendant que les syndicats discuteront au pavillon WoW, les négociations entre les différents pays ayant signés la Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques se dérouleront du 28 novembre au 9 décembre 2011.

Revendications des syndicats à Durban

1. Exiger une deuxième période d’engagement du Protocole de Kyoto pour éviter une zizanie, des lacunes et un évitement des pays industrialisés à réduire leurs émissions ;
 
2. Mettre en place d’une transition juste et équitable ;
 
3. Limiter l’augmentation de la température mondiale à un maximum de 2oCelsius. La CSI encourage les gouvernements à suivre le scénario fixé par le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour réduire d’ici 2020, les émissions de GES de 25 % à 40% et de 85 % d’ici 2050 ;
 
4. La communauté internationale doit s’engager financièrement à soutenir des mesures de réduction des émissions malgré un contexte d’instabilité financière et d’austérité pour une bonne partie des pays développés. La CSI voudrait qu’à Durban, les gouvernements initient le Fonds vert pour le climat et garantissent son financement à long terme ;
 
5. Les mesures d’adaptation à la lutte aux changements climatiques doivent être liés aux systèmes de protection sociale ;
 
6. Les technologies reliées aux emplois verts ou à la réduction des émissions de carbone doivent être connues des syndicats et intégrées aux formations pour le développement de compétences en vue de contrer les changements climatiques. Les secteurs déjà touchés concernent les transports, les mines et métallurgie, la foresterie, l’agriculture, les infrastructures, la construction et la santé.

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