Un tel courant politique, qui gagnerait l’opinion après des années d’efforts sur la place publique, serait-il disqualifié à vos yeux dès lors qu’il deviendrait majoritaire ? N’est-ce pas ce ressort politique qui fait de la société une communauté de travail active en progrès constant ? Je garde confiance en ces politiques modestes qui sentent ce type de courants émerger et en font des enjeux de société. Écologiques, socialistes, féministes, solidaires du monde : ils et elles sont les fers de lance d’un nouveau Québec.
Pour vous, citoyen Bouchard, la démocratie, cet instrument aux mains du peuple pour voir à ses intérêts depuis la chute des monarques, fût-il un peuple travailleur, n’est-elle qu’une occasion de plus offerte à une minorité de propriétaires de s’en prendre à l’expression des volontés populaires devenues majoritaires ?
Si cette vie démocratique s’exprime trop ouvertement, serez-vous toujours aux barricades pour la dénoncer et mobiliser les appareils de persuasion juridiques et médiatiques du pouvoir pour l’endiguer ?
Voici bien quelques questions que la gauche consciente et articulée continue de poser aux décideurs trop soumis aux impératifs des grands monopoles au sujet du travail.
Citoyen Bouchard, si vous avez réussi à faire croire que vous étiez aux côtés de la nation, sans prendre en compte qu’elle est majoritairement laborieuse, je pense bien que vous venez de vous exposer sur une scène publique que vous devriez définitivement quitter à cause d’une contribution aux débats fort inappropriée et dangereuse pour la vie démocratique québécoise si on n’entend pas ou que trop peu ses contradicteur-e-s.