Tiohtià:ke (Montréal). 26 juillet 2024. SADAC (South Asian Diaspora Action
Collective/Collectif d’action de la diaspora sud-asiatique) est un groupe
basé à Tiohtià:ke (Montréal) qui agit en solidarité avec les mouvements
sociaux en Asie du Sud et les luttes locales pour la justice des migrants.
Certains de nos membres sont d’origine bangladaise et notre programmation
inclut des événements en solidarité avec le peuple bangladais.

Nous écrivons pour soutenir les étudiants du Bangladesh qui ont commencé à
protester contre le système de quotas d’emploi du gouvernement à un moment
où le pays connaît une grave crise de chômage et des inégalités
croissantes. Alors que le gouvernement a accepté la récente décision de la
Cour suprême du Bangladesh de modifier le système de quotas en réponse à
l’intensité des protestations, le mouvement de protestation a maintenant
évolué avec de nouvelles demandes allant au-delà de la simple réforme du
système de quotas ; ces demandes incluent que le premier ministre actuel,
Sheikh Hasina, accepte la responsabilité et présente des excuses pour les
meurtres massifs d’étudiants et que plusieurs ministres démissionnent de
son parti au pouvoir, la Ligue Awami.

Nous dénonçons la violence à laquelle les étudiants ont été confrontés au
Bangladesh, où les forces de l’ordre ont tué plus de 200 personnes au cours
des dix derniers jours après avoir donné l’ordre de « tirer à vue ». Des
milliers de personnes sont blessées et plusieurs centaines sont toujours
portées disparues. Nous notons également que, selon les médias, le nombre
de morts est largement sous-estimé. Bien que le gouvernement au pouvoir ait
maintenant assoupli, au moins temporairement, le couvre-feu restrictif
qu’il avait imposé après le début des manifestations, nous déplorons
néanmoins que le gouvernement ait eu recours à une mesure qui a porté
atteinte aux personnes les plus vulnérables et qui a entravé leur capacité
à gagner leur vie. Nous sommes solidaires des revendications des étudiants
et reconnaissons que leurs préoccupations reflètent un déséquilibre
sous-jacent entre l’augmentation du coût de la vie, l’accroissement des
inégalités et une déconnexion fondamentale entre les citoyens ordinaires du
Bangladesh et la classe politique et économique dirigeante.

Nous exprimons notre solidarité avec les étudiants et la population du
Bangladesh qui vivent dans une situation de violence généralisée provoquée
par les autorités de l’État. Les médias internationaux ont rapporté que la
police a été impliquée dans le déclenchement de la violence et n’a pas
freiné la brutalité infligée aux étudiants manifestants par des segments de
la ligue étudiante (Bangladesh Chhatra League) qui agit en tant qu’organe
de répression du Parti Awami au sein des universités.

Nous dénonçons la coupure d’Internet à l’échelle nationale qui viole les
droits de l’homme et supprime la liberté d’expression. Elle déconnecte
également le peuple bangladais du reste du monde, ce qui constitue une
tentative de réduire et de réprimer le mouvement.

Nous sommes témoins des bouleversements auxquels est confrontée la diaspora
bangladaise ici à Montréal, où les personnes âgées comme les jeunes se
sentent dans un état d’impuissance extrême. Ils se retrouvent dans une
situation d’incertitude intense, de détresse et de désarroi, sans pouvoir
communiquer avec leurs parents, leurs frères et sœurs, leurs amis et leurs
camarades.

Nous demandons que le gouvernement, la police et les autres autorités de
l’État, ainsi que les personnes en position d’autorité, fassent preuve de
justice et rendent des comptes.

Nous exprimons nos sincères condoléances aux victimes et à leurs familles
et nous soutenons le peuple bangladais et les étudiants protestataires qui
luttent pour la justice et les droits de l’homme. Nous sommes solidaires
des demandes formulées par les étudiants et exhortons le gouvernement à
répondre aux exigences de justice, de responsabilité et de dignité.

– 30-

Source : SADAC (Collectif d’action de la diaspora sud-asiatique)

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