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*Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal, le 19 novembre 2025* – Lundi, le 17 novembre, par un vote de 13 pour et 2 abstentions (Chine et Russie), le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé les grandes lignes du « plan de paix » du président Trump pour Gaza. Ce faisant, il a consacré la faillite grandissante du système onusien à assurer un soi-disant « ordre mondial basé sur des règles ».
*Le « plan de paix » du président Trump*
Rappelons d’abord que le « plan de paix » du président Trump prévoit la mise en place d’une « force internationale de stabilisation » qui verra à la *sécurité* du territoire et au désarmement du Hamas et des autres forces armées présentes à Gaza, sous la supervision d’un « Comité de la paix », présidé par le président Trump lui-même (!) qui serait le maître d’œuvre de la reconstruction de Gaza et de sa gouvernance. Tout cela en faisant fi du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.
*La force l’emporte sur la justice et le droit*
Alors que les organes juridiques du système international (Cour internationale de justice et Cour pénale internationale) ont clairement statué sur la commission de crimes par Israël et ses dirigeants à l’endroit du peuple palestinien et appelé tous les pays à prendre leurs responsabilités à cet égard, le Conseil de sécurité, lui, appuie un plan qui ne prévoit aucune imputabilité pour Israël, aucune obligation de rétablir la vérité, la justice et de fournir des réparations.
Alors que l’Assemblée générale de l’ONU avait fixé pour échéance le 18 septembre 2025 pour qu’Israël mette complètement fin à son occupation et sa colonisation du Territoire palestinien occupé (TPO, comprenant Gaza, Jérusalem-Est et la Cisjordanie), le Conseil de sécurité appuie un plan qui reporte à un avenir indéterminé l’exercice du droit à l’autodétermination
du peuple palestinien.
Alors que la colonisation et la violence des colons et de l’armée israélienne se sont intensifiées en Cisjordanie depuis le début du génocide à Gaza – et encore plus, depuis le début du simulacre de cessez-le-feu actuel – le Conseil de sécurité appuie un « plan de paix » qui dissocie Gaza du reste du TPO et laisse libre cours à la colonisation israélienne en
Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.
Ironiquement, en appuyant le « plan de paix » de Trump, le Conseil de sécurité appuie un plan qui ne donne aucun rôle significatif à l’ONU comme telle, consacrant son impuissance dans une conjoncture mondiale où les tensions s’intensifient de manière inquiétante au plus grand mépris du droit international et de la volonté de maintenir la paix.
En effet, le Conseil de sécurité ne fait que donner carte blanche à la superpuissance étasunienne, celle-là même qui a armé Israël tout au long du génocide à Gaza et qui décidera maintenant de la composition de la « force internationale de stabilisation », de ses règles d’engagement, des modalités du désarmement du Hamas, des progrès de l’Autorité palestinienne en matière de bonne gouvernance, etc.
*Et maintenant que va-t-il arriver ?*
Après six semaines d’un cessez-le-feu qu’Israël a violé tant par ses bombardements meurtriers que par son blocage persistant de l’aide humanitaire – sans que le président Trump ne s’en formalise – on peut dire que le génocide se poursuit maintenant sous couvert d’un « plan de paix ».
Le Hamas ayant clairement indiqué que la décision du Conseil de sécurité ne respectait pas les droits du peuple palestinien et qu’il ne désarmerait pas, la « force internationale de stabilisation » risque fort de devenir une nouvelle force d’occupation à Gaza, sous contrôle étasunien, si jamais elle se met en place. Car il est loin d’être acquis qu’Israël acceptera ce
scénario et qu’il n’invoquera pas plutôt le refus de désarmer du Hamas comme obstacle insurmontable au « plan de paix » justifiant qu’il poursuive sans entrave son génocide à Gaza et l’occupation et la colonisation violentes de la Cisjordanie.
*La Coalition du Québec URGENCE Palestine*, constituée en février 2024, compte 53 organismes membres (groupes de défense des droits, syndicaux, citoyens et communautaires), représentant des centaines de milliers de Québécois·es. La Coalition vise à rendre visible l’indignation de la société civile québécoise devant le génocide à Gaza et à rassembler les organisations qui réclament la fin de l’occupation en Palestine, de la dépossession et de l’extermination des Palestinien·nes.
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