Édition du 26 mars 2024

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Asie/Proche-Orient

Etats-Unis-Chine. « Une invasion chinoise de Taïwan est-elle imminente ? »

La Chine est-elle réellement sur le point d’envahir l’île de Taïwan, comme semblent le croire tant de hauts responsables états-uniens ? Si la réponse est « oui » et que les Etats-Unis se portent aux côtés de Taïwan – comme le président Biden l’a juré – nous pourrions nous retrouver dans un conflit entre grandes puissances, voire un conflit nucléaire, dans un avenir pas si lointain. Même s’il se limitait à l’Asie et se déroulait uniquement avec des armes conventionnelles – ce qui n’est pas certain –, un tel conflit entraînerait des dégâts humains et économiques d’une ampleur bien plus grande que ceux observés aujourd’hui en Ukraine.

Tiré d’À l’encontre.

Et si la réponse est « non », ce qui semble au moins aussi probable ? Cela n’ouvrirait-il pas la perspective au sein des Etats-Unis de coopérer avec leurs amis et alliés, ainsi qu’avec la Chine elle-même, afin de réduire les tensions dans la région et éventuellement d’ouvrir un espace pour le lancement de négociations pacifiques entre Taïwan et le continent ? A tout le moins, cela éliminerait la nécessité d’augmenter le budget du Pentagone de plusieurs milliards de dollars par an, comme le préconisent aujourd’hui les « faucons chinois » du Congrès.

La réponse à cette question a d’énormes implications pour nous tous et toutes. Pourtant, les dirigeants politiques à Washington n’en discutent même pas. Au contraire, ils semblent rivaliser les uns avec les autres pour préciser l’année où la présumée invasion chinoise se produira et où la guerre éclatera entre nos deux pays.

2035, 2027 ou 2025 ?

Toutes les prédictions des plus hautes instances concernant une invasion chinoise imminente de Taïwan reposent sur l’hypothèse que les dirigeants chinois ne permettront jamais à l’île de devenir totalement indépendante et qu’ils répondront donc par une attaque militaire de grande envergure à toute initiative dans ce sens. Pour justifier ces affirmations, les responsables états-uniens mettent régulièrement en avant la modernisation en cours de l’armée chinoise, l’Armée populaire de libération (APL), ainsi que les déclarations des hauts responsables chinois selon lesquelles ils écraseront toute tentative des « éléments séparatistes » de Taïwan visant à entraver l’unification. Conformément à ce schéma, une seule question demeure : quand les dirigeants chinois estimeront-ils que l’APL est prête à envahir Taïwan et à écraser les forces des Etats-Unis envoyées à la rescousse de l’île ?

Jusqu’en 2021, les responsables militaires des Etats-Unis avaient tendance à placer ce moment charnière très loin dans l’avenir, invoquant la distance considérable que l’APL devait parcourir pour rivaliser avec les avances technologiques des forces militaires états-uniennes. Les analystes du Pentagone prévoyaient le plus souvent l’année 2035 pour une telle échéance, date fixée par le président Xi Jinping pour que la Chine « achève fondamentalement la modernisation de la défense nationale et de l’armée ».

Cette évaluation a toutefois changé radicalement à la fin de l’année 2021, lorsque le Department of Defense a publié son rapport annuel sur la puissance militaire de la République populaire de Chine (RPC). Ce document mettait en évidence une modification importante de la planification stratégique de la Chine : alors que ses dirigeants considéraient auparavant 2035 comme l’année où l’APL deviendrait une force de combat entièrement modernisée, ils cherchaient désormais à atteindre ce seuil clé en 2027, en accélérant l’« intelligentisation » de leurs forces (c’est-à-dire leur utilisation de l’intelligence artificielle et d’autres technologies de pointe). Selon le rapport du Pentagone, si cette « nouvelle étape de modernisation en 2027… [se réalisait], cela permettrait à Pékin de disposer d’options militaires plus crédibles en cas d’urgence à Taïwan ».

Toutefois, certains responsables du Pentagone ont laissé entendre qu’il était peu probable que l’APL parvienne à une « intelligentisation » complète d’ici là, ce qui mettrait en doute sa capacité à dominer les Etats-Unis dans une hypothétique bataille pour Taïwan. Toutefois, cela n’a pas empêché les républicains d’utiliser cette prédiction pour alerter le Congrès et demander des ressources supplémentaires pour l’armement destiné à une future guerre avec la Chine.

Comme l’a déclaré le représentant Mike Gallagher [républicain du Wisconsin, élu en 2017] en 2022, alors qu’il était encore membre minoritaire de la commission des forces armées de la Chambre des représentants : « la Chine consacre tellement d’argent à la modernisation militaire et a déjà accéléré son échéancier à 2027 – date à laquelle elle souhaite que l’APL ait la capacité de s’emparer de Taïwan – que nous devons agir avec un sentiment d’urgence pour faire face à cette menace, parce que c’est quelque chose que nous n’avons jamais vu dans l’histoire moderne ». Notez qu’il est désormais [depuis janvier 2023] le président de la nouvelle commission spéciale de la Chambre des représentants sur la Chine : la House Chinese Communist Party Committee, un comité qui cogne sur la Chine.

L’éventualité d’une invasion en 2027 est restée une idée admise dans les cercles politiques états-uniens jusqu’en janvier dernier, lorsque le chef du Commandement de la mobilité de l’armée de l’air [Air Force Mobility Command], le général Michael Minihan, a déclaré à ses troupes qu’il pensait que la date correcte pour une future guerre avec la Chine était 2025. Ce qui a déclenché une nouvelle crise de panique à Washington. « J’espère me tromper », a-t-il écrit aux 50 000 membres de l’armée de l’air placés sous son commandement. « Mes tripes me disent que nous nous battrons en 2025. Xi s’est assuré un troisième mandat et a défini son conseil de guerre à octobre 2022. Les élections présidentielles taïwanaises auront lieu en 2024 et fourniront une bonne raison à Xi. Les élections présidentielles aux Etats-Unis auront lieu en 2024 et offriront à Xi une Amérique perturbée. L’équipe de Xi, le motif et l’opportunité sont tous alignés pour 2025. »

Bien que sa prédiction ait été tournée en dérision par certains analystes qui doutaient de la capacité de la RPC à dominer les Etats-Unis à cette date, le général Michael Minihan a été fortement soutenu par les « faucons chinois » du Congrès. « J’espère qu’il se trompe aussi, mais je pense qu’il a raison, malheureusement », a déclaré le représentant Michael McCaul (républicain du Texas), président de la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, lors d’une interview accordée à Fox News Sunday (29 janvier 2023).

A l’heure actuelle, le Washington officiel continue d’être obsédé par la date de la potentielle invasion chinoise. Certaines données évoquant désormais l’année 2024. Il est toutefois étrange de constater que nulle part dans les cercles officiels, une seule personnalité de premier plan ne pose la question la plus fondamentale qui soit : la Chine a-t-elle réellement l’intention d’envahir Taïwan ou sommes-nous en train de créer une crise inutile ?

Le calcul des risques et des bénéfices

Pour répondre à cette question, il faut étudier les estimations de Pékin en ce qui concerne les avantages et les risques relatifs d’une telle invasion.

Commençons par le début. Les dirigeants chinois ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à recourir à la force en dernier ressort pour garantir l’unification de Taïwan avec le continent. Le président Xi et ses principaux lieutenants répètent ce mantra dans chacun de leurs grands discours. « Taïwan est le Taïwan de la Chine », a déclaré Xi Jinping lors du 20e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC) en octobre 2022. « Nous continuerons à œuvrer pour une réunification pacifique avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts, mais nous ne promettrons jamais de renoncer à l’usage de la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires. »

En outre, des efforts considérables ont été déployés pour renforcer la capacité de l’APL à envahir cette île, située à 160 km du continent chinois, de l’autre côté du détroit de Taïwan. L’APL a beaucoup développé son armement naval, la marine de l’APL, et en particulier sa composante d’assaut amphibie. Cette branche de l’APL, à son tour, a mené de nombreux exercices amphibies le long de la côte chinoise, dont beaucoup suggèrent un entraînement en vue d’une éventuelle invasion de Taïwan. Selon le rapport 2022 du Pentagone sur la puissance militaire chinoise [Military and Security Developments Involving the People’s Republic of China, Annual Report to Congress, 2022], ces manœuvres se sont multipliées ces dernières années, 20 d’entre elles ayant eu lieu au cours de la seule année 2021.

De tels exercices indiquent certainement que les dirigeants chinois se dotent de la capacité d’entreprendre une invasion, s’ils le jugent nécessaire. Toutefois, le fait de proférer des menaces et d’acquérir des ressources militaires ne signifie pas nécessairement qu’ils ont l’intention de passer à l’action. Les principaux dirigeants du PCC ont survécu à des luttes impitoyables au sein du parti et savent comment calculer les risques et les avantages. Quels que soient leurs sentiments à l’égard de Taïwan, ils ne sont pas enclins à ordonner une invasion qui pourrait entraîner la défaite de la Chine et leur propre déchéace, leur emprisonnement ou leur mort.

Peser les risques

Même dans les meilleures circonstances, un assaut amphibie sur Taïwan s’avérerait extrêmement difficile et dangereux. Transporter des dizaines de milliers de soldats de l’APL à travers 160 km d’eau tout en étant constamment attaqué par les forces taïwanaises et (probablement) états-uniennes et les positionner sur des têtes de pont fortement défendues pourrait facilement se solder par un désastre. Comme la Russie l’a découvert en Ukraine, il peut s’avérer extrêmement difficile de mener un assaut à grande échelle face à une résistance acharnée, même en cas d’invasion par voie terrestre. N’oublions pas non plus que l’APL n’a pas participé à des combats armés importants depuis 1979, date à laquelle elle a perdu une guerre contre le Vietnam (bien qu’elle ait eu quelques escarmouches frontalières avec l’Inde ces dernières années). Même si elle parvenait à établir une tête de pont à Taïwan, ses forces perdraient sans aucun doute des dizaines de navires, des centaines d’avions et des milliers de soldats, sans aucune garantie de pouvoir contrôler Taipei ou d’autres grandes villes.

C’est exactement ce qui s’est produit lors de multiples wargaming [ce qui permet aux armées de simuler, sous forme de jeu, des opérations face à un adversaire en mesure de réagir] menés en 2022 par le Center for Strategic and International Studies (CSIS), un groupe de réflexion basé à Washington. Ces simulations, réalisées par des personnalités ayant « des expériences variées au sein de gouvernements, de groupes de réflexion et de l’armée », commençaient toujours par un assaut amphibie de l’APL sur Taïwan, accompagné d’attaques aériennes et de missiles sur des infrastructures gouvernementales essentielles. Mais « l’invasion chinoise s’est rapidement arrêtée », indique un résumé du CSIS. « Malgré les bombardements chinois massifs, les forces terrestres taïwanaises affluent vers la tête de pont, où les envahisseurs peinent à s’approvisionner et à se déplacer à l’intérieur des terres. Pendant ce temps, les sous-marins, les bombardiers et les avions de chasse et d’attaque états-uniens, souvent renforcés par les forces d’autodéfense japonaises, paralysent rapidement la flotte amphibie chinoise. Les frappes chinoises sur les bases japonaises et les navires de surface états-uniens ne peuvent changer le résultat : Taïwan reste autonome. »

Ceux qui, comme le général Michael Minihan, prédisent une invasion chinoise imminente négligent généralement de mentionner ces évaluations rigoureuses, mais d’autres analystes militaires se sont montrés moins réticents. Dans le rapport 2022 du Pentagone sur la puissance militaire chinoise, par exemple, on peut lire ce qui suit : « Une tentative d’invasion de Taïwan mettrait probablement à rude épreuve les forces armées de la RPC et provoquerait une intervention internationale. Combinés à l’usure inévitable des forces… ces facteurs font d’une invasion amphibie de Taïwan un risque politique et militaire important pour Xi Jinping et le Parti communiste chinois. »

Les généraux et amiraux de Xi ont certainement mené des wargaming similaires et sont parvenus à des conclusions comparables. Les dirigeants chinois sont aussi parfaitement conscients des sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés à la Russie en réponse à son invasion de l’Ukraine et reconnaissent qu’une invasion de Taïwan entraînerait automatiquement des sanctions similaires. Si l’on ajoute à cela les dommages que les bombardiers des Etats-Unis pourraient causer aux infrastructures chinoises, les perspectives économiques du pays pourraient être réduites à néant pour les années à venir, ce qui signerait probablement l’arrêt de mort du Parti communiste chinois. Pourquoi alors envisager une invasion ?

Il n’y a pas d’urgence

Il faut ajouter un autre facteur. Les dirigeants chinois semblent avoir conclu que le temps joue en leur faveur – que le peuple taïwanais finira par décider volontairement de s’unir à la Chine continentale. Cette approche est exposée dans le récent Livre blanc de Pékin, intitulé « La question de Taïwan et la réunification de la Chine dans la nouvelle ère », publié en août dernier par le bureau des affaires taïwanaises du Conseil d’Etat de la RPC [résumé publié le 19 août 2022 par Xinhua, l’une des deux agences officielles]. Selon ce document, à mesure que la Chine devient de plus en plus prospère, les Taïwanais – en particulier les jeunes – verront de plus en plus d’avantages à l’unification, ce qui diminuera l’attrait de l’indépendance ou du « séparatisme ».

« Le développement et le progrès de la Chine, et en particulier l’augmentation constante de sa puissance économique, de sa force technologique et de ses capacités de défense nationale, constituent un frein efficace aux activités séparatistes », indique le Livre blanc. « Alors que de plus en plus de compatriotes de Taïwan, en particulier les jeunes, poursuivent leurs études, créent des entreprises, cherchent un emploi ou vont vivre sur le continent… les liens économiques et personnels entre les habitants des deux côtés se renforcent… ce qui conduit les relations entre les deux rives du détroit vers la réunification. »

N’oublions pas qu’il ne s’agit pas d’une stratégie à court terme, mais d’une stratégie qui prendra des années, voire des décennies, avant d’aboutir. Néanmoins, la majeure partie du contenu de ce Livre blanc n’est pas consacrée aux menaces militaires – les seules parties du document qui ont fait l’objet d’une couverture en Occident – mais au renforcement du commerce bilatéral et à l’augmentation de l’attrait économique de la Chine pour les jeunes Taïwanais. « En suivant la voie du socialisme aux caractéristiques chinoises, la Chine continentale a amélioré sa gouvernance et maintenu une croissance économique à long terme », affirme le communiqué. « En conséquence, la puissance d’ensemble et l’influence internationale de la Chine continentale continueront à augmenter, et son influence sur la société taïwanaise et l’attrait qu’elle exerce sur elle ne cesseront de croître. »

Dans cette approche progressive, il y a certainement la reconnaissance du fait qu’une action militaire contre Taïwan pourrait s’avérer désastreuse pour la Chine. Mais quel que soit le raisonnement qui sous-tend cette approche, il semble que les dirigeants chinois soient prêts à investir des ressources considérables pour persuader les Taïwanais que la réunification est dans leur intérêt. On ne sait pas si cette stratégie sera couronnée de succès. Il est certainement possible que la préférence des Taïwanais pour l’autonomie politique l’emporte sur leur intérêt pour les opportunités économiques diverses de la Chine continentale, mais si Pékin mise autant sur l’avenir de cette manière, un assaut militaire semble beaucoup moins probable. Et c’est quelque chose que l’on ne peut pas entendre pas ces jours-ci dans un Washington de plus en plus belliqueux.

Considérer les alternatives

Il est difficile pour les étrangers – et encore plus pour la plupart des Chinois – de savoir ce qui se passe dans les réunions à huis clos de la direction du PCC à Pékin. Tous les secrets d’Etat, les calculs de cette direction concernant une éventuelle invasion de Taïwan sont probablement ceux qui sont les mieux gardés. En d’autres termes, il est tout à fait possible que Xi et ses principaux lieutenants soient prêts à envahir Taïwan au moindre signe d’une volonté d’indépendance de la part des dirigeants taïwanais, comme le prétendent de nombreux responsables des Etats-Unis. Mais il n’y a aucune preuve dans le domaine public pour soutenir une telle évaluation et toutes les analyses militaires concrètes suggèrent qu’une telle entreprise s’avérerait suicidaire. En d’autres termes – même si l’on ne s’en apercevrait jamais dans le contexte actuel de frénésie qui règne à Washington – il est tout à fait raisonnable de conclure qu’une invasion n’est pas probable dans les circonstances présentes.

Convaincus que Pékin est prêt à organiser une invasion, les Etats-Unis fournissent déjà à Taïwan des milliards de dollars d’armement de pointe, tout en renforçant leur propre capacité à vaincre la Chine dans un éventuel conflit. Malheureusement, une telle préparation en vue d’une future guerre dans le Pacifique est susceptible de consommer une part toujours plus importante de l’argent des contribuables des Etats-Unis, d’entraîner et de planifier toujours plus d’activités militaires dans le Pacifique et – comme l’ont récemment suggéré le député Mike Gallagher et le chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy – d’adopter une attitude toujours plus belliqueuse à l’égard de la Chine. Compte tenu de la probabilité raisonnable que les dirigeants chinois aient décidé de renoncer à une invasion, du moins dans l’avenir immédiat, n’est-il pas logique d’envisager des politiques alternatives qui nous coûteront moins cher à tous et nous permettront d’être plus en sécurité ?

Imaginons, en fait, que nous adoptions une position moins antagoniste à l’égard de Pékin et que nous recherchions des solutions négociées à certains des problèmes qui nous divisent, notamment la militarisation par la Chine d’îles contestées dans la mer de Chine méridionale et ses manœuvres aériennes et maritimes provocatrices autour de Taïwan. La réduction des tensions dans le Pacifique occidental pourrait, à son tour, permettre d’éviter des augmentations massives du budget du Pentagone, ce qui permettrait d’accroître les dépenses pour des priorités nationales telles que la santé, l’éducation et l’action en faveur du climat.

Si seulement…

Article publié sur le site Tom Dispatch, le 14 mars 2023 ; traduction rédaction A l’Encontre.

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