Édition du 5 novembre 2024

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Québec

Été 2024 : l’espoir apprend du désespoir

L’été qui vient de passer montre qu’il n’y a pas de plus grand professeur que son désespoir pour une personne qui cherche à changer les choses.

Si vous avez passé l’été la tête dans le sable, loin de toutes les informations et autres tracas de la vie que vous venez de réintégrer en recommençant à travailler ou étudier, vous êtes béni des dieux. Voici en quelques mots le résumé de la situation qu’ont dû endurer ceux qui n’ont pas pu s’extraire des réalités de l’été 2024. La guerre en Ukraine s’enlise, les morts s’empilent à Gaza et au Soudan, le réchauffement climatique est un peu plus intense qu’en 2023. Des feux de forêts incontrôlables et des pluies qui déversent en quelques heures ce que les régions touchées reçoivent en des mois, quelquefois des années, détruisent des provinces entières. Tous les pourparlers pour changer ces situations s’enlisent et même la COP29 semble s’enligner pour être le plus grand festival de la peinture verte de tous les temps et n’avoir aucun effet bénéfique sur l’évolution du changement climatique. Bref, pour plusieurs personnes qui tentent de changer ces choses, le désespoir est devenu cet été leur chemin de vie et le fond du baril qu’ils espèrent atteindre pour rebondir se révèle toujours plus loin et inatteignable.

Suivez le guide

Devant toutes ces situations que l’on pourrait croire insolubles, certaines personnes ont cependant développé cet été une forme de résilience qui les pousse à l’action. Des gens qui n’avaient jamais manifesté prennent d’assaut les rues, pancartes à la main. D’autres occupent des endroits publics et font valoir pour la première fois leurs droits de faire connaître leur point de vue. Le désespoir qu’ils ont vécu, face à telle ou telle situation, est devenu un indicateur qui pointe tous les endroits où se cachent les choses qu’ils voulaient changer. Ce désespoir identifie tous les problèmes qui font que les gens baissent les bras, trouvent la tâche trop lourde et abandonnent.

Ces gens ont découvert qu’il suffit de trouver des solutions crédibles qui fonctionnent pour tous ces éléments qui suscitent le désespoir, pour renverser la perception de la situation et se mettre à agir. Une fois que tout ce qui crée le désespoir est identifié, l’importance même de ce désespoir motive à changer les choses. Plus il était profond, plus la motivation pour les changer est grande. Plus le danger est grand, plus le désir de le combattre est fort. Comme un vaccin, le désespoir peut servir à immuniser contre ses effets.

Passer à l’action

Tout un chacun d’entre nous peut faire la différence. Il n’y a pas de trop petite action pour changer les choses. La pierre la plus petite que jette une personne sur le tas de son choix a son importance et peut entraîner une situation à pencher en direction de ce qui suscite l’espoir. Si chacun agit pour aider la cause qu’il considère importante, toutes ces petites pierres peuvent remplir des camions qui les déverseront et pourront former une digue là où il y avait des courants destructeurs. Chaque larme qui entraîne une action peut devenir collectivement une pluie diluvienne qui éteindra un feu que l’on considérait incontrôlable.

Pour réaliser comment une petite action d’un citoyen ordinaire peut changer les choses, il n’y a qu’à penser comment une photo d’une jeune Vietnamienne fuyant les bras en croix, pour que rien ne touche ses brûlures, son village bombardé au napalm a pu changer la perception de la guerre du Vietnam et aider à l’arrêter. Nous avons tous le potentiel d’être à un moment donné le jeune enfant au milieu de la foule qui crie en toute innocence : le roi est nu ! Chacun de nous peut engendrer une prise de conscience d’une situation qui, avant notre commentaire, n’était pas bien comprise.

Identifier les désespérants

Le propre des personnes qui ne veulent pas qu’une situation change est de dire qu’elle ne peut en aucun cas être modifiée et surtout pas par vous. Mais quand tous ces camions de pierraille se déversent au milieu de leurs chemins de destruction, ou que de grands orages de larmes éteignent les feux qu’ils allument, ils peuvent réaliser qu’il vaudrait mieux aller voir ailleurs s’ils y sont, ce qui est toujours le cas, puisque les dommages qu’ils entraînaient étaient toujours chez vous. Ce chez vous peut être aussi bien votre personne, votre résidence, votre quartier ou votre planète. Tout ce qui suscite votre désespoir est toujours chez vous et nécessite votre attention et le désir de le changer si vous avez appris le courage d’agir en vivant un désespoir tel celui que l’été 2024 distillait dans tous les médias. Bon retour au travail, la pause est finie, retournez au boulot ou à vos études. Votre futur ne se fera pas tout seul.

Michel Gourd

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Michel Gourd

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