EN BREF :
– Un leadership discrédité et déconnecté. Pascale Déry a affaibli les leviers publics de l’enseignement supérieur, vidé son ministère de sa mission et ignoré les crises majeures — du financement au dossier de l’intelligence artificielle — en niant l’évidence et en rejetant toute responsabilité.
– Des gestes incompatibles avec sa mission. Ingérences politiques, mépris de la liberté académique, consultation creuse sur l’IA : la ministre agit à rebours des principes qu’elle est censée défendre, ce qui a mené à une rupture de confiance totale avec les communautés universitaires.
– Un appel clair à tourner la page. La FQPPU demande sa démission immédiate : le réseau a besoin d’un leadership visionnaire, rassembleur et engagé envers une université forte, accessible et libre de toute ingérence politique — pas d’un ministère qui, par ses actions, désavoue constamment sa mission d’intérêt public.
Une ministre en rupture avec sa mission
Une décision judiciaire récente présente les agissements de la ministre Pascale Déry comme incohérents, irrationnels et déraisonnables. Ce jugement sévère illustre ce que constate le milieu universitaire depuis des mois : un parcours ministériel marqué soit par une méconnaissance troublante du réseau collégial et universitaire, soit par une indifférence inquiétante à son sort. Nommée pour défendre la liberté académique, Pascale Déry s’en est plutôt fait la principale menace. Elle a bloqué une nomination à l’INRS sans motif valable, est intervenue dans le contenu de cours de cégeps et a refusé d’endosser une motion visant à la protéger contre des menaces venues de l’étranger. Sur le dossier de l’intelligence artificielle, elle a mis en scène une consultation creuse, privée de moyens et de suivi, dénoncée comme un simple exercice de relations publiques.
Pire : elle a présenté comme un succès historique un budget qui impose des compressions massives à un réseau au bord de la rupture. Tandis que les universités parlent de « tremblement de terre », la ministre s’entête à affirmer que les universités disposent d’une marge de manœuvre suffisante pour s’adapter — malgré l’explosion des coûts, la stagnation des subventions et la chute des inscriptions internationales causées par ses décisions politiques malavisées. « Elle semble évoluer dans un univers parallèle, complètement déconnecté de la réalité des campus », déplore Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU. « Ce refus obstiné de reconnaître l’ampleur de la crise contribue à son isolement croissant au sein du milieu de l’enseignement supérieur, dont elle devrait pourtant être la première alliée. Elle n’a plus notre confiance pour la suite. »
Il est temps de tourner la page
Trop d’ingérences politiques. Trop de fins de non-recevoir. Trop de mépris et d’ignorance. Le milieu de l’enseignement supérieur ne peut plus avancer avec une ministre qui nie l’évidence, marginalise les voix qui font vivre le réseau et gouverne sans cap ni dialogue. « À ce stade, il ne s’agit plus d’un désaccord ponctuel, mais d’une rupture complète entre la ministre et les communautés universitaires », déclare Madeleine Pastinelli. « Ce dont le Québec a besoin aujourd’hui, c’est d’un leadership capable de restaurer la confiance, de mobiliser les forces vives du réseau et d’investir dans une vision ambitieuse et partagée de l’université comme bien commun. » La FQPPU demande donc la démission immédiate de Pascale Déry. Parce que nos nos universités (et nos cégeps) méritent mieux : un ministère qui les élève, non pas un ministère qui en désavoue la mission fondamentale.
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