(Allocution d’ Alicia Rodriguez, bénévole au Centre Femmes d’aujourd’hui)

D’abord je voudrais parler des femmes autochtones de là-bas de même qu’ici,. Elles subissent des violences quotidiennes et répétées. Ces derniers jours une femme mapuche, emprisonnée, Lorenza Cayuhan, a dû accoucher enchaînée, dans des conditions d’ humiliation et d’indignité.

En Amérique Latine, les femmes sont assassinées. En Argentine il y a un féminicide toutes les 30 heures. Entre le mois de juin 2015 et le mois de juin 2016, deux cent soixante quinze femmes furent tuées. Le mois d’octobre 2016 fut particulièrement meurtrier : 19 féminicides commis pendant les 15 premiers jours, dont une adolescente sauvagement torturée avant sa mort. À ce moment-là, le collectif "Ni una menos" a organisé une grande manifestation qui a eu lieu à Buenos Aires. Pour la première fois, il y a eu aussi une grève de femmes. Elles se sont habillées en noir et elles ont arrêté de travailler, pendant 3 heures, même si elles étaient à la maison. Le mot d’ordre fut "vivas nos queremos", Nous nous voulons vivantes.

Au Chili, trente quatre femmes ont été assassinées pendant l’année 2016 et plus de cent femmes ont subi des graves blessures à la suite des tentatives de féminicides. Nabila Rifo est une jeune femme qui a eu les yeux arrachés, par son ex-conjoint. Il avait un ordre de restriction. Le 19 octobre, aussi il y a eu cinquante mille personnes dans la rue à Santiago pour dénoncer les violences et les crimes faites aux femmes.
Le même 19 octobre ici à Québec un émouvant rassemblement exprimait sa solidarité vis-à- vis des étudiantes qui ont subi des agressions sexuelles à l’ Université Laval. C’est une coïncidence qui doit faire réfléchir. Les mots d’ordre "Ni una menos", "Sans oui, c’est non", "Vivas nos queremos", "On vous croit", "Arrêtez la violence contre les femmes", nous rassemblent. Ils font partie du même combat.