Édition du 17 juin 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Le mouvement des femmes dans le monde

Le silence des tentes : des enfants brisés dans l’ombre des camps

Ils n’ont ni toit, ni école. Ils n’ont pour avenir que la poussière et l’oubli.

Par Smith PRINVIL

Et désormais, ils n’ont même plus leur innocence. Dans les camps de déplacés qui se multiplient à Port-au-Prince et dans les zones périphériques, des enfants – filles et garçons – sont victimes de viols, d’agressions sexuelles et de violences inouïes. Leur seul crime : être nés au mauvais endroit, au mauvais moment, dans un pays piégé entre l’indifférence internationale et la faillite de l’État.

Ces enfants ne dorment pas, ils survivent. Dans des abris précaires, entre tôles et bâches usées, ils sont la proie de prédateurs impunis, parfois membres mêmes de leur communauté. La nuit, les cris se taisent sous la peur. Le jour, la honte bâillonne les victimes. Le tissu social s’effondre, et avec lui, toute capacité de protection.

Où sont les institutions de l’État ? Où est l’IBESR ? Où est le Ministère à la Condition féminine ? Où est la voix de ceux qui prétendent gouverner ? Pendant que des enfants sont violés dans des camps, pendant que des fillettes de 10 ans tombent enceintes dans l’anonymat le plus total, les autorités multiplient les promesses creuses et les réunions diplomatiques stériles.
Il ne s’agit plus seulement de sécurité. Il s’agit d’humanité. Chaque enfant violé est un acte de guerre contre l’avenir de ce pays. Chaque silence est une complicité. Chaque camp qui s’improvise sans encadrement est un incubateur de tragédies. Et pourtant, l’indignation reste tiède.

Ce pays n’a pas besoin d’un autre sommet international. Il a besoin de justice. Il a besoin de structures d’accueil sécurisées, de cellules d’écoute, de poursuites judiciaires exemplaires. Il a besoin qu’on arrête de tolérer l’intolérable sous prétexte de crise humanitaire. Il a besoin de se lever.

L’heure n’est plus aux discours, mais à la résistance. Et cette résistance commence par un cri : “Pas en notre nom !” Pas au nom du peuple haïtien que l’on prétend protéger tout en abandonnant ses enfants. Pas au nom de la paix, si cette paix s’achète au prix du corps des plus vulnérables.

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