Édition du 23 avril 2024

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États-Unis

Le véritable scandale des admissions dans les collèges et universités (américains.es)

Dans ce qui représente le plus grand scandale de trafic des admissions dans les collèges et universités, on trouve un certain nombre de parents riches, de célébrités, d’aides à la préparation à l’admission accusés.es d’offrir des pots de vin importants pour faire admettre leurs enfants dans les institutions de l’Ivy League (regroupement des plus grandes universités américaines) en dépit de leurs notes.

Jessicah Pierre, Cournterpuch.org, 22 mars 2019
Traduction, Alexandra Cyr

Les parents qui font maintenant face à des accusations ont payé jusqu’à 6 millions et demi pour assurer l’admission de leurs enfants.

Pour choquant que ce soit, on ne peut pas dire que ce soit un phénomène récent dans l’éducation post-secondaire. Les étudiants.es de la classe privilégiée et riche ont toujours (souligné dans le texte) eut un avantage quant à leur admission dans les universités les plus prestigieuses.

Cela s’appelle « la préférence héréditaire ».

Le Gardian explique que : « plusieurs collèges et universités (des États-Unis) admettent ces « héritiers.ères » dont la famille a des liens avec l’institution en un nombre plus considérable que les autres candidats.es, parce qu’on les considère comme une source plus fiable de dons venant des anciens.nes ».

Des personnages imminants.es de notre pays ont bénéficié de cette « préférence héréditaire ». Quand il a fait sa demande d’admission à Harvard, celui qui allait devenir le Président Kennedy a souligné que son père y avait fait ses études. Et même si son bulletin n’était pas spectaculaire, il a été admis dans cette institution de l’Ivy League. Même chose pour G.W. Bush dont le père et le grand père sont des diplômés de Yale. Et malgré un dossier peu brillant, souligne le Guardian, il a été admis. (La firme familiale Kushner a versé 2 millions et demi à Harvard pour l’admission de Jared, le gendre de D. Trump et son conseiller spécial. V. Ward, democracynow.org, 22-03. N.d.t.)

Cette préférence déclarée et légale pour les riches et puissants.es dure depuis au moins un siècle. Et quand des enfants des familles de classe moyenne ont été refusés.es, certaines familles ont blâmé les programmes d’affirmation positive dirigés vers les noirs.es historiquement discriminés.es.

Plus les admissions dans ces universités sont tombées dans une concurrence effrénée, plus les campagnes contre l’affirmation positive ont augmenté. En 2016, Abigail Fisher a poursuivi l’Université du Texas et son programme de prise en compte de la « race » pour les admissions à Austin. Elle avait été refusée quand elle s’était présentée pour des programmes de cette Université prévu pour les 10% supérieurs des candidats.es de sa classe.

Même si ses notes ne lui permettaient pas d’accéder à ce programme, elle a invoqué l’affirmation positive pour expliquer ce refus. En d’autres mots, elle prétend qu’elle a été refusée parce qu’elle est blanche. Sa poursuite est allée jusqu’à la Cour suprême qui a déterminé que l’affirmation positive est constitutionnelle et qu’elle ne brime pas les étudiants.es de race blanche.

En fait, selon le Centre national des statistiques en éducation, même les programmes d’affirmation positive ne viennent pas à bout de la division raciale dans les universités. Alors que les admissions augmentent partout, le Centre a démontré que pour la classe d’âge d’admission dans les institutions post-secondaires, 42% des admis.es sont blancs.hes, 36% sont noirs.es et 39% hispaniques.

En même temps, une analyse du processus d’admission de Harvard, démontre que les admissions par « héritage » ont été de 34% entre 2009 et 2015. Cela représente plus de 5 fois le ratio d’admissions des non « héritiers.ères » pour la même période de 6 ans, soit 5,9%.

Il est clair que des étudiants.es comme Abigail Fisher se trompent de bataille en mettant en cause les processus d’admission des institutions d’enseignement supérieur. Le haut niveau de corruption en faveur des « héritiers.ères » heurte la majorité des étudiants.es quelle que soit leur couleur de peau. Et les parents qui utilisent les pots de vin pour les faire admettre participent à cette situation. C’est ainsi que les inégalités progressent.

Aujourd’hui, ce scandale des admissions n’est qu’une autre illustration de la manière dont les riches encouragent les travailleurs.euses et les gens de classe moyenne à se tourner les uns.es contre les autres, à blâmer les gens de couleur alors qu’ils et elles font jouer le système en leur faveur en silence.

Au lieu de se dresser les uns.es contre les autres, les victimes de ces manipulations devraient affronter et faire tomber de système de privilèges économiques.

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