Masquées des différents visages de la pauvreté (femme monoparentale, aînée, etc.) et traînant le boulet de la pauvreté, elles ont voulu profiter de la Journée mondiale du refus de la misère pour nous rappeler la réalité des personnes appauvries et l’inaction des gouvernements.
Les ROF reprennent les revendications de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes qui lance en ce 17 octobre une Campagne d’actions pour l’autonomie économique des femmes. Les quatre mesures « concrètes et urgentes » qui sont revendiquées : augmentation du salaire minimum à 10,16$ (pour permettre aux travailleuses et travailleurs d’atteindre le seuil de faible revenu avant impôt établi par Statistique Canada), pleine indexation des prestations d’aide sociale pour toutes et tous, gratuité des médicaments pour les personnes avec des revenus de moins de 12 000$.
La quatrième mesure revendiquée est que le montant des pensions versées pour les enfants ne soit plus soustrait des prestations. Une des participantes à l’action, Marie Auger, a donné son cas en exemple : « J’ai subi beaucoup de pressions de la part de l’aide sociale parce qu’on m’obligeait à aller chercher une pension alimentaire pour mon fils. Mais même avec cette pension je n’aurais pas eu plus d’argent dans mes poches. Je trouve inacceptable que le gouvernement vienne voler l’argent de nos enfants. [...] Je demande au gouvernement d’arrêter d’appauvrir les enfants parce qu’ils sont la génération de demain. »
Sur la photo : Marie Auger et Nathalie Lortie
Nathalie Lortie fait aussi partie des ROF : « Ce que je voudrais, c’est pouvoir couvrir les besoins essentiels de mon enfant en tout temps. [...] Lorsqu’elle était encore bébé, je me levais parfois la nuit tellement angoissée pour aller compter mon argent afin de vérifier si j’en avais assez pour lui acheter du lait le lendemain. Puis, on nous dit qu’il faut suivre le Guide alimentaire canadien pour être en santé : la Guide alimentaire, c’est pas une réalité pour mon frigidaire. »